Télévision : 28 janvier 2018 à 22:55-01:20 sur NRJ 12

film de guerre

Pendant la guerre du Vietnam, l'incroyable évasion d'un pilote de chasse allemand engagé sous le drapeau américain et fait prisonnier au Laos. Inspiré d'un fait réel, ce film de guerre (et de survie) était fait pour Werner Herzog, cinéaste de la colère et du chaos. Critique : Film de Werner Herzog (Rescue dawn, USA, 2006). Image : Peter Zeitlinger. Musique : Klaus Badelt. 130 mn. VM. Inédit. Avec Christian Bale, Steve Zahn, Jeremy Davies. Genre : survivre dans la jungle. Le cinéma cosy, Werner Herzog ne connaît pas. Il faut à ce risque-tout invétéré une nature hostile, des personnages illuminés, des histoires de fous. Celle, vraie, de Dieter Dengler, pilote de chasse de l'armée américaine pendant la guerre du Vietnam, ne pouvait que l'emballer. Dieter Dengler, éjecté de son appareil, atterrit en territoire laotien, où il subit toutes sortes de mauvais traitements, croupit deux ans dans un camp de prisonniers, avant de s'évader et de survivre un long moment, comme une bête errante et traquée, dans la jungle. L'aventurier Herzog a rejoint la Thaïlande pour reconstituer là-bas ce récit de rescapé. Christian Bale, maigre comme un clou (il a, dit-on, perdu 20 kilos pour le rôle), campe le personnage avec force et conviction. Rescue dawn, jamais sorti en salles, est un film sur la ténacité, le surpassement, la hargne à ne pas vouloir mourir. Herzog est d'ailleurs visiblement plus intéressé par la seconde partie (la première est plus convenue), lorsque Dieter et son compagnon d'évasion fuient, se perdent dans la nature et, lentement mais sûrement, s'affaiblissent, ne trouvent plus de quoi manger. Le film à ce moment-là devient curieux, semble se suspendre entre animalité et humanité, vie et coma. Il atteint cette région surprasensible, ces instants de vérité extatique que Her­zog, chercheur d'or et d'hallucination, traque depuis une trentaine d'années. Jacques Morice

Année : 2006