Télévision : 17 janvier 2018 à 22:35-00:05 sur Arte

film : drame

Arraché à sa routine, un modeste fonctionnaire londonien bascule dans l'inconnu. Portrait d'antihéros touchant, magnifiquement interprété, mais un peu trop sage. Critique : Avec son pull gris, sa cravate impeccablement nouée, son costume triste, John May a tout du rond-de-cuir, version londonienne. Un rond-de-cuir consciencieux, entièrement dévoué à sa mission : accompagner les défunts sans famille connue jusqu'à leur dernière demeure — quitte à écrire lui-même l'éloge funèbre — et retrouver leurs proches. Sa vie bascule quand il apprend que son poste est supprimé après vingt-deux ans de bons et loyaux services. Il lui reste une dernière tâche : retrouver les héritiers de Billy Stoke, un ancien soldat mort dans la solitude juste en face de chez lui. Uberto Pasolini, réalisateur de Sri Lanka National Handball Team, une comédie sociale plutôt pêchue sur l'immigration clandestine, est surtout connu pour avoir été le ­producteur de The Full Monty. Changement de registre avec ce portrait en demi-teinte, mélancolique, d'un anti-héros attachant. Le (petit) charme d'Une belle fin doit beaucoup à l'interprétation délicate d'Eddie Marsan (souvent un second rôle, notamment dans Vera Drake et Be happy !, de Mike Leigh). La première demi-heure, qui décrit l'étrange métier et les rituels ­immuables de John May, est la plus réussie. Mais quand il rencontre des personnages barrés ou tombe amoureux d'une jeune femme fragile (la lumineuse Joanne Froggatt, découverte dans Downton Abbey), on aimerait davantage de folie. Or la mise en scène, propre, irréprochable, reste aussi ­rangée que le bureau du héros. — Samuel Douhaire

Année : 2013