Télévision : 21 décembre 2017 à 23:50-02:05 sur TF1

film : drame

Monsieur Grey offre à une étudiante un avenir de soumise... Des comédiens sexy mais l'ambiance infantilisante fait triompher le puritanisme, jamais le plaisir. Critique : Des nuances, on en cherchera vainement cinquante, ni dix, ni cinq, mais on trouvera quelques soupçons d'alchimie. Il est vrai que Dakota Johnson a beaucoup de charme dans le rôle de l'étudiante à qui s'offre un avenir de « soumise ». Et Jamie Dornan réussit à donner de la gravité au fameux M. Grey, le « dominant ». Si le courant passe entre les deux comédiens, leurs personnages n'ont rien d'autre à faire qu'à se prêter à un jeu du chat et de la souris tout au long duquel ils sont régulièrement ramenés chez papa, chez maman. La question de l'autorité est là, dans ces scènes familiales infantilisantes, par ailleurs ineptes, bien plus que dans les pratiques sadomasos du joli couple... Dans la « chambre rouge » équipée de fouets, on ne s'émancipe pas. Les relations sont définies par contrat : l'esprit « corporate » envahit la sphère du sensuel, la gestion d'entreprise et la négociation d'avocat à avocat trouvent de désespérants échos dans un langage amoureux très safe et pas très sexe. Ce film qu'on pouvait espérer provocateur, tant qu'à faire, finit même, avec un regard bien puritain, par désigner les fantasmes de M. Grey comme ceux d'un pauvre malade... qui ne demande qu'à guérir ! On nage en pleine hypocrisie. « Lâcher prise », claironne l'affiche du film. Sur le plateau, la réalisatrice, Sam (pour Samantha), et E.L. James, l'auteur du roman Cinquante Nuances de Grey, devenue productrice, se sont livrées à une véritable guerre du con­trôle. Qui ne profite à personne. — F.Str.

Année : 2015