Télévision : 18 décembre 2017 à 01:00-02:50 sur Numéro 23

film : comédie dramatique

Fin de l'innocence pour un petit garçon tunisien qui n'a plus le droit de suivre maman au hammam des femmes. Un film tout de tendresse et de sensualité, plein de malice aussi. Un des plus grands succès du cinéma tunisien. Critique : Film de Ferid Boughedir (Asfour stah, France/Tunisie, 1990). Scénario : Maryse Léon Garcia, Nouri Bouzid. Image : Georges Barsky. Musique : Anouar Braham. 95 mn. VM. Avec Selim Boughedir : Noura. Mustapha Adouani : Si Azzouz. Rabia Ben Abdallah : Jamila. Mohamed Driss : Salih. Hélène Catzaras : Latifa. Fatma Ben Saïdane : Salouha. Abdelhamid Gayess : le cheikh Mokhtar. Jamel Sassi : Moncef. Radhouane Meddeb : Mounir. Genre : chronique de moeurs. A Tunis, les petits garçons cessent à la puberté d'accompagner leurs mères au hammam. Mais chez Noura, 12 ans, la puberté, maligne, se cache encore derrière les traits délicats de l'enfance. Louveteau clandestin dans une moite et sensuelle bergerie, Noura s'emplit les yeux de courbes et de rondeurs, qu'il s'empresse illico d'aller décrire à Moncef et à Mounir, deux copains trop « vieux » pour avoir encore accès au paradis... Chronique malicieuse d'une adolescence, Halfaouine se joue des clichés empesés sur le puritanisme du monde musulman. Derrière les murs, sous les voiles brodés, palpitent mille désirs, détaillés avec humour et poésie par un cinéaste tranquillement séditieux. Car Ferid Boughedir (Un été à la Goulette, dont c'était le premier long métrage) ne se contente pas d'étaler plaisamment les premiers émois sexuels d'un attachant garçonnet. Il égratigne les travers d'une société phallocrate et figée, et, peu à peu, la comédie, située dans les années 70, dans une Tunisie muselée par un régime autoritaire, se teinte habilement de satire politique. L'initiation de Noura se fait citoyenne, au fil des longues conversations partagées avec un dissident bientôt emprisonné. Un film subtil et passionnant. Cécile Mury

Année : 1990