Télévision : 6 décembre 2017 à 23:15-00:45 sur Arte

film : drame

En 1946, des orphelins de guerre en Prusse-Orientale fuient les Soviétiques. Honnête premier long métrage, inspiré de faits réels, qui surprend par son réalisme féroce. Critique : | Genre : seuls face à la nature. Pour son premier long métrage (sorti uniquement outre-Rhin), Rick Ostermann s'inspire de faits réels : le funeste sort des orphelins de guerre en Prusse-Orientale, à l'été 1946, alors que l'ancienne province allemande est sous occupation soviétique. On aurait pu craindre un récit tire-larmes et propret, mais le cinéaste privilégie un réalisme féroce. Il suit un groupe d'enfants fuyant à travers les bois, à la manière des survivants de la série The Walking Dead. Dans le rôle des zombies, il y a les adultes, représentants d'un monde mortifère dont les apparitions sont rarement de bon augure. Sans surprise, les petits se situent plutôt du côté de l'innocence, avec la nature et les animaux — voir le beau rituel avant de tuer une bête, chaque fois qu'ils doivent manger pour survivre. Une scène, explicite, résume à merveille l'enjeu du film : on y voit les jeunes regarder leur reflet dans une rivière et découvrir leur visage troublé par l'eau. Ce qui les relie encore au monde des hommes, c'est leur identité. Il s'agit, pour eux, de ne pas se dissoudre dans la forêt. De ne pas être désintégrés comme la Prusse-Orientale, fragment d'Allemagne morcelé entre la Pologne et l'URSS après la Seconde Guerre mondiale. — Nicolas Didier

Année : 2013