Télévision : 26 novembre 2017 à 21:05-22:55 sur France 2

film : drame

Une famille anglaise arrive en Thaïlande pour des vacances, fin décembre 2004... Cette reconstitution du tsunami meurtrier frappe par son aspect à la fois spectaculaire et réaliste. Et l'émotion sonne juste. Critique : Défendant son titre de nouveau maître du grand frisson, le jeune réalisateur espagnol de L'Orphelinat (2007) reconstitue le tsunami de 2004... Un film catastrophe à l'ancienne ? Juan Antonio Bayona aime, certes, le cinéma grand public, mais un souci de vérité l'anime, qui dépasse le plaisir du sensationnel. Au début de The Impossible, il montre la famille anglaise dont il va raconter l'histoire (vraie), dans un avion en route pour la Thaïlande. Les trois enfants, le père (Ewan McGregor) et la mère (Naomi Watts), qui est en train de lire. Une page se détache du livre, virevolte, tombe au sol. L'image reviendra juste avant la catastrophe, comme pour dire la fragilité de vies arrachées à la famille qui les soudait, emportées, dispersées par le tsunami. Cette fragilité est sans cesse soulignée par la force déchaînée des éléments. On avait déjà vu — dans Au-delà (2010), de Clint Eastwood — une reconstitution crédible du brutal engloutissement d'un monde sous la vague meurtrière. Juan Antonio Bayona va plus loin. Au lieu de s'en tenir à des images chocs isolant un moment traumatisant, il installe sa vision du tsunami dans la durée, montre un phénomène qui dépasse l'échelle et la raison humaines. C'est ainsi qu'il faut comprendre le titre : comme une volonté de montrer ce qui semblait hors du domaine du possible, et qu'on a toujours du mal à se représenter. Là où il manquait des images, Bayona apporte les siennes, et elles sont utiles. Si les sentiments cimentent cette reconstitution de façon classique, c'est sans excès mélodramatique. Naomi Watts n'a aucun besoin d'en rajouter pour être l'actrice la plus émouvante du monde. L'important semble surtout d'aller chercher, dans une réalité dévastatrice, ce qui continue à faire tenir la vie, à élever l'homme. Cela a valu à Bayona d'être qualifié, notamment aux Etats-Unis, d'héritier de Spielberg. C'est mérité. Et une chose paraît sûre : la carrière de l'Espagnol passera par Hollywood. — Frédéric Strauss

Année : 2012