Télévision : 22 novembre 2017 à 13:35-16:00 sur Arte

film : drame

Ivory-Forster, troisième. Les deux hommes sont fascinés par le choc des cultures. Il s'agit ici d'un heurt entre deux classes, deux sexes, deux philosophies, dans l'Angleterre du début du XXe siècle. L'interprétation est parfaite et la caméra d'Ivory, précieuse et délicate. Critique : Film de James Ivory (Howards End, GB/Japon, 1992). Scénario : Ruth Prawer Jhabvala, d'après E.M. Forster. Image : Tony Pierce-Roberts. 145 mn. VM. Avec Emma Thompson : Margaret. Helena Bonham Carter : Helen. Vanessa Redgrave : Ruth. Anthony Hopkins : Wilcox. Samuel West : Leonard. Genre : étude de moeurs. Au début du siècle dernier, Margaret et Helen Schlegel, deux soeurs d'origine anglo-allemande, très émancipées pour l'époque, font la connaissance des Wilcox, une famille de grands bourgeois arrogants, crispés sur les traditions et les privilèges. Après une brève idylle avec l'un des fils Wilcox, Helen rompt, humiliée. Quelque temps plus tard, sa soeur aînée, Margaret, épouse Henry Wilcox, qui vient de perdre sa femme... C'est la troisième fois que l'Américain James Ivory adapte le romancier britannique E.M. Forster. Les deux hommes sont fascinés par le choc de deux cultures, le rapprochement de gens que tout oppose. Il s'agit, ici, d'un heurt entre deux classes, deux sexes, deux philosophies. Les soeurs Schlegel sont évidemment des pionnières des temps modernes. Leur triomphe est celui d'une classe bourgeoise éclairée sur une caste de capitalistes victoriens indignes des valeurs aristocratiques qu'ils prétendent défendre. La victoire de l'humanisme des Schlegel se paie au prix du sacrifice des classes laborieuses, incarnées par Leonard Bast, un employé de banque traqué par le chômage. L'interprétation est parfaite et la caméra d'Ivory à l'affût des caresses discrètes qu'elle peut prodiguer aux fleurs, aux robes, aux objets précieux. Nagel Miller

Année : 1992