Télévision : 30 octobre 2017 à 01:25-03:20 sur Canal +

Joaquín un informaticien paraplégique et endetté pourrait bien être bientôt expulsé de sa maison. Pour gagner un peu d'argent il loue une de ses chambres à Berta, une danseuse de bar, et à sa fille Betty, âgée de 6 ans. Tandis que Joaquín reste traumatisé par l'accident qui a couté la vie à sa femme et à sa fille, la petite Betty, refuse inexplicablement de parler depuis deux ans. Tous trois apprennent à mieux se connaître jusqu'au jour où Joaquín comprend que Berta est accoquinée avec une bande de criminels qui projettede cambrioler la banque voisine de sa maison... - Critique :

| Genre : fenêtre sur cave.

Même s’il aurait gagné à être resserré, ce quatrième long métrage de l’Argentin Rodrigo Grande est une excellente surprise. Un ingénieur en informatique paraplégique entend, depuis son sous-sol, des cambrioleurs creusant un tunnel à partir de la cave mitoyenne. Direction la banque, en passant sous sa maison. Le cinéaste s’engage d’abord sur une piste intéressante, vite abandonnée : il fait de son héros une espèce de techno-humain, qui compense sa perte de motricité par une augmentation de son ouïe (le stéthoscope contre le mur) et de sa vue (la caméra à travers), données enregistrées sur son ordinateur.

Avec son voyeur en chaise roulante accompagné d’une femme fatale, Au bout du tunnel est surtout un habile remake souterrain de Fenêtre sur cour — d’autant plus « underground » que le film, en France, est sorti directement en VOD. Comme dans le classique tout en mise en abyme de Hitchcock, le personnage devient tour à tour spectateur ou acteur — il a creusé un conduit menant au tunnel. L’essentiel de l’action se déroule au sein de galeries où grouillent bas instincts et pulsions de mort, symbolisés in fine par l’eau boueuse qui remonte à la surface.

Année : 2016