Télévision : 3 juillet à 21:10-22:40 sur TF1
film : comédie
Tous les mercredis, Pierre et ses amis organisent des dîners un peu particuliers. Chacun, à tour de rôle, se charge d'amener un "con", qu'il souhaite le plus stupide possible, afin de gagner une sorte de concours hebdomadaire. Comme chaque semaine, Pierre se tourmente. Où trouver le "con" achevé ? Il croit disposer d'un exemplaire unique en la personne de François Pignon, un petit bonhomme rondouillard et naïf. Las ! Le soir du dîner, sa femme, qui n'apprécie que modérément la coutume, claque la porte, et un sévère tour de rein jette Pierre, cassé en deux, sur son canapé. Arrive le "con" et, avec lui, tout un cortège de catastrophes... - Critique : Ce soir, Pierre Brochant, éditeur parisien arrivé, est invité à un dîner. Pas n’importe lequel : « un dîner de cons ». Chaque convive doit venir accompagné du plus beau spécimen de con qu’il ait pu trouver. Il jubile, Pierre Brochant : son con à lui est un modèle rare. Sa seule passion, c’est la construction de maquettes de monuments célèbres en allumettes. Mais, soudain, Pierre Brochant s’en contrefiche. En deux temps, trois mouvements, son dos se coince, sa femme le quitte, sa maîtresse le harcèle. Tout ça, par la faute au con. Enfin, pas seulement... Francis Veber n’a pas cherché midi à 14 heures pour adapter sa pièce, créée en 1993 avec un énorme succès : décor (quasi) unique et filmage fonctionnel. Mais cette neutralité esthétique sert plutôt le sujet. Elle met à nu les rouages du vaudeville : entrées, sorties, quiproquos, coups de théâtre réglés au millimètre. Veber a ça dans le sang : sa pièce, c’est du (bon) boulevard, réglé par un horloger suisse. Dès les premières répliques, le rire fuse, automatique, presque compulsif. Ensuite, Veber a fait la part belle aux acteurs. Il faut voir Jacques Villeret, grandiose, réinventer toutes les nuances du mot « hébétude ». Il parvient même, dans un ou deux moments (et gros plans) d’anthologie, à exprimer le « rien », ce vide insondable de l’imbécillité satisfaite. Thierry Lhermitte, en victime accablée, lui renvoie bien la balle. Et Daniel Prévost, dans une courte apparition, confirme qu’il est un grand second rôle. Le ressort comique se détend quand la situation patine. Et elle patine dans le dernier quart d’heure, plus laborieux, voire platement consensuel. À ce Dîner, le dessert (gentiment sucré) ne vaut pas le plat de résistance (piquant). Mais, pour l’essentiel, Francis Veber a rempli son contrat : divertir. Il le fait en cinéaste honnête. Et même plus honnête que cinéaste.
Année : 1998
Avec : Alexandra Vandernoot, Benoît Bellal, Catherine Frot, Christian Pereira, Daniel Prévost, Francis Huster, Jacques Bleu, Jacques Villeret, Laurent Gendron, Michel Caccia, Philippe Brigaud, Thierry Lhermitte
Télévision : 30 juin à 21:10-23:05 sur TF1 Séries Films
film d'aventures
Wanu, un Indien d'Amazonie, et son interprète, Campana, effectuent en France une campagne de sensibilisation sur la dégradation de la forêt amazonienne. Une panne subite d'ascenseur, à l'hôtel Crillon, met les deux hommes en présence d'un jeune flambeur, François Perrin. Wanu voit aussitôt en Perrin l'homme qu'il appelle "l'Elu", seul être au monde capable de le sauver d'une mort qu'il pense imminente. Perrin se moque éperdument de Wanu, jusqu'au moment où une bande de tueurs se mêle de la partie, lui réclamant de manière plus qu'insistante une somme exorbitante qu'il a perdue au jeu. Perrin accepte de suivre Campana en Amazonie, pensant échapper à ses poursuivants. Les relations entre les deux hommes sont tendues... - Critique : Coucou, les revoilà : Perrin et Campana, les frères ennemis de La Chèvre, forcés à cohabiter le temps d'un voyage exotique. Même canevas, mêmes noms, seuls les acteurs ont changé : Pierre Richard a cédé la place à Patrick Bruel (Perrin) et Jean Reno (Campana) remplace Gérard Depardieu. Depuis quinze ans, Francis Veber brode sur le même thème. Ceux qui lui reprochent d'exploiter un filon oublient que la confrontation de deux personnages antagonistes reste le meilleur ressort de la comédie. L'essentiel est que, de Chèvre en Compères, Veber sache varier les ingrédients. La nouveauté, ici, c'est le troisième comparse. Malin, Veber a senti le vent : l'Indien d'Amazonie est bien côté en bourse, surtout s'il se promène en pagne sur les Champs-Elysées. Voici donc Wanu, chaman respecté venu alerter l'opinion française de la destruction de la forêt tropicale. Dans l'ascenseur du Crillon, Wanu a le coup de foudre pour Perrin, petit don juan poursuivi par la mafia des jeux. Perrin accepte une providentielle mission et s'envole pour le Brésil, accompagné de devinez qui ? Campana, l'organisateur de la tournée de Wanu. Dès lors, tout roule : échanges aigres-doux, pugilats, marches forcées dans la jungle. Et même légère romance avec une superbe Indienne (forcément : l'actrice s'appelle Velasquez !). Dans ce troisième « after Chèvre », le duo Bruel-Reno est efficace. Le message écolo passe en douceur, sur fond de cartes postales luxuriantes. On peut sourire devant ces bons sauvages d'opérette, mais, en glissant dans son film quelques clins d'oeil à Tintin (Le Temple du soleil), Francis Veber donne le ton : Le Jaguar est une BD sympa, idéale pour les jeunes de 7 à, disons, 17 ans.
Année : 1996
Avec : Alain Bouzigues, Alexandra Vandernoot, Christian Bouillette, François Perrot, Gil Birmingham, Harrison Lowe, Jean Reno, Lemaire Francis, Patricia Velasquez, Patrick Bruel, Roland Blanche, Trejo Danny