Télévision : 22 mars à 01:05-02:25 sur France 3
film : drame sentimental
Hélène a la désagréable impression que son amant, Jean, lui échappe. Pour vérifier ses suppositions et faciliter de pénibles aveux, elle prêche le faux et apprend à son grand désarroi que Jean ne l'aime plus. Blessée, Hélène décide de se venger et monte un plan minutieux. Elle s'arrange pour que Jean rencontre Agnès, une danseuse de cabaret fort séduisante qu'elle a prise sous sa protection. Comme Hélène l'avait prévu, le plan fonctionne à merveille et Jean tombe immédiatement amoureux de la jeune femme. Consciente de ses écarts passés, Agnès manque de faire échouer la combinaison d'Hélène en révélant dans une lettre écrite à son fiancé qu'elle n'est qu'une fille perdue. Mais Jean refuse de lire la missive... - Critique : Le Bresson accompli (celui de Pickpocket et d’Au hasard Balthazar) n’est pas encore né. C’est son deuxième film, le réalisateur se cherche et n’a pas encore recours à ce qu’il appelait ses « modèles », à savoir des acteurs non professionnels disant leurs répliques d’une voix blanche, qui n’exprime rien. On en est loin ici, même si les comédiens ont été bridés. « Nous buvions fine sur fine. Robert Bresson nous soûlait pour venir à bout de nos nerfs… », a raconté Maria Casarès. Résultat : tout le monde fut mécontent et renia le film, pourtant novateur, où l’on reconnaît malgré tout des attributs caractéristiques de l’auteur. Adaptée d’un épisode de Jacques le Fataliste, de Diderot, ciselée par des dialogues de Jean Cocteau, l’histoire raconte la machination d’une femme blessée, qui a décidé de piéger et d’humilier son amant qui ne l’aime plus. Sur le pouvoir de l’argent et le rapport de classes, le film est cinglant. D’un côté, il y a les nantis, Hélène (Maria Casarès) et son amant ; de l’autre, un curieux couple dans le besoin, composé d’une mère maquerelle ruinée et de sa fille, danseuse de cabaret qui vend ses charmes. Le film est à la fois théâtral et austère, tendu entre une langue lyrique et une retenue dans le jeu — on feint ici de ne pas aimer, on cache des sentiments brûlants. C’est un monde intérieur, baigné dans un clair-obscur somptueux (mention spéciale à Philippe Agostini), confiné mais désignant toujours un passage (escaliers, portes et miroirs). Un mélodrame en chambre, où la main – motif obsessionnel chez Bresson – joue déjà son rôle prépondérant. Le retournement final, au seuil de la mort, est de toute beauté. À noter, enfin : la réplique, devenue fameuse, « il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour », n’est ni de Cocteau ni de Diderot, mais de Pierre Reverdy.
Année : 1945
Avec : Bernard La, Elina Labourdette, Emma Lyonel, Jean Marchat, Lucienne Bogaert, Lucy Lancy, Marguerite de, Maria Casarès, Nicole Regnault, Paul Bernard, Rouzé Marcel, Yvette Etiévant
Télévision : 22 mars à 00:55-02:25 sur France 3
film : drame sentimental
Hélène a la désagréable impression que son amant, Jean, lui échappe. Pour vérifier ses suppositions et faciliter de pénibles aveux, elle prêche le faux et apprend à son grand désarroi que Jean ne l'aime plus. Blessée, Hélène décide de se venger et monte un plan minutieux. Elle s'arrange pour que Jean rencontre Agnès, une danseuse de cabaret fort séduisante qu'elle a prise sous sa protection. Comme Hélène l'avait prévu, le plan fonctionne à merveille et Jean tombe immédiatement amoureux de la jeune femme. Consciente de ses écarts passés, Agnès manque de faire échouer la combinaison d'Hélène en révélant dans une lettre écrite à son fiancé qu'elle n'est qu'une fille perdue. Mais Jean refuse de lire la missive... - Critique : Le Bresson accompli (celui de Pickpocket et d’Au hasard Balthazar) n’est pas encore né. C’est son deuxième film, le réalisateur se cherche et n’a pas encore recours à ce qu’il appelait ses « modèles », à savoir des acteurs non professionnels disant leurs répliques d’une voix blanche, qui n’exprime rien. On en est loin ici, même si les comédiens ont été bridés. « Nous buvions fine sur fine. Robert Bresson nous soûlait pour venir à bout de nos nerfs… », a raconté Maria Casarès. Résultat : tout le monde fut mécontent et renia le film, pourtant novateur, où l’on reconnaît malgré tout des attributs caractéristiques de l’auteur. Adaptée d’un épisode de Jacques le Fataliste, de Diderot, ciselée par des dialogues de Jean Cocteau, l’histoire raconte la machination d’une femme blessée, qui a décidé de piéger et d’humilier son amant qui ne l’aime plus. Sur le pouvoir de l’argent et le rapport de classes, le film est cinglant. D’un côté, il y a les nantis, Hélène (Maria Casarès) et son amant ; de l’autre, un curieux couple dans le besoin, composé d’une mère maquerelle ruinée et de sa fille, danseuse de cabaret qui vend ses charmes. Le film est à la fois théâtral et austère, tendu entre une langue lyrique et une retenue dans le jeu — on feint ici de ne pas aimer, on cache des sentiments brûlants. C’est un monde intérieur, baigné dans un clair-obscur somptueux (mention spéciale à Philippe Agostini), confiné mais désignant toujours un passage (escaliers, portes et miroirs). Un mélodrame en chambre, où la main – motif obsessionnel chez Bresson – joue déjà son rôle prépondérant. Le retournement final, au seuil de la mort, est de toute beauté. À noter, enfin : la réplique, devenue fameuse, « il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour », n’est ni de Cocteau ni de Diderot, mais de Pierre Reverdy.
Année : 1945
Avec : Bernard La, Elina Labourdette, Emma Lyonel, Jean Marchat, Lucienne Bogaert, Lucy Lancy, Marguerite de, Maria Casarès, Nicole Regnault, Paul Bernard, Rouzé Marcel, Yvette Etiévant
Télévision : 7 février 2022 à 22:25-00:05 sur Arte
film : drame
Monsieur Hire est un être étrange et solitaire. Il est follement amoureux de la belle Alice mais garde précieusement son secret au fond de lui. Lorsqu'un crime est commis dans son quartier, les voisins et la police ne tardent pas à le soupçonner. Le véritable meurtrier n'est autre que le jeune amant d'Alice, mais Hire, qui pourrait bien en fournir la preuve, se garde bien de le faire par amour pour Alice. Celle-ci, usant de son ascendant, met tout en oeuvre pour qu'on accuse son singulier soupirant. Le malheureux est harcelé par la police et bientôt traqué par la foule... - Critique : Dans un quartier populaire, on découvre le corps d’une jeune femme étranglée. L’assassin, Alfred, un vaurien gominé, et sa maîtresse, Alice, font porter le chapeau à l’étrange M. Hire, qui réside dans le petit hôtel meublé de la place. Monsieur Hire, le misanthrope qui croyait renaître à l’amour grâce à Alice… Disons-le sans détour, à la manière de Julien Duvivier lui-même, qui aimait filmer la vérité à l’état brut : Panique est un pur chef-d’œuvre, aussi riche par son fond, noir comme l’encre de la délation et le Rimmel des garces, que dans ses trouvailles visuelles, d’une modernité qui laisse encore pantois aujourd’hui. C’est en plans serrés que Duvivier nous montre la médiocrité et la veulerie qui suintent sur le visage des hommes. Les femmes ne valent pas mieux, capables du pire par amour, ou par bêtise. Et quel sens de l’espace chez ce technicien pointilleux : après que la spirale infernale a été enclenchée, que la foule a révélé sa face hideuse, il laisse M. Hire (grandiose Michel Simon) seul sur la place. Pantin pathétique pris de vertige au centre d’un cercle de haine. Puni d’avoir cru à la bonté du monde. Jean Renoir voyait en Duvivier un poète. Panique est bien un poème cru(el) et désespéré. Sa grande œuvre au noir.
Année : 1946
De : Julien Duvivier
Avec : Charles Dorat, Emile Drain, Emma Lyonel, Franck, Guy Favières, Jean-François Martial, Jenny Leduc, Lita Recio, Louis Florencie, Louis Lions, Lucas Gridoux, Lucien Carol, Lucien Paris, Magdeleine Gidon, Marcel Pérès, Max Dalban, Michel Ardan, Michel Simon, Michèle Auvray, Olivier Darrieux, Paul Bernard, Paulette Laurent, Sylvain, Viviane Romance
Télévision : 7 février 2022 à 22:25-00:00 sur Arte
film : drame
Monsieur Hire est un être étrange et solitaire. Il est follement amoureux de la belle Alice mais garde précieusement son secret au fond de lui. Lorsqu'un crime est commis dans son quartier, les voisins et la police ne tardent pas à le soupçonner. Le véritable meurtrier n'est autre que le jeune amant d'Alice, mais Hire, qui pourrait bien en fournir la preuve, se garde bien de le faire par amour pour Alice. Celle-ci, usant de son ascendant, met tout en oeuvre pour qu'on accuse son singulier soupirant. Le malheureux est harcelé par la police et bientôt traqué par la foule... - Critique : Genre : « voici le temps des assassins ». Dans un quartier populaire, alors que s'installent des forains, on découvre le corps d'une jeune femme étranglée. L'assassin, Alfred, un vaurien gominé, et sa maîtresse Alice font porter le chapeau à l'étrange M. Hire, qui réside dans le petit hôtel meublé de la place. M. Hire, le misanthrope qui croyait renaître à l'amour grâce à Alice... Disons-le sans détour, à la manière de Julien Duvivier lui-même, qui aimait filmer la vérité à l'état brut : Panique est un chef-d'oeuvre absolu, aussi riche par son fond, noir comme l'encre de la délation et le rimmel des garces, que dans ses trouvailles visuelles, d'une modernité qui laisse encore pantois aujourd'hui. C'est en plans serrés que Duvivier nous force à regarder suinter la médiocrité et la veulerie sur le visage des hommes. Les femmes ne valent pas mieux, capables du pire par amour ou par bêtise, ce qui revient souvent au même chez Duvivier. Et quel sens de l'espace chez ce grand technicien qui savait, à l'occasion, rectifier un décor ou remplacer un chef op ! Après que la spirale infernale a été enclenchée, que la foule a révélé sa face hideuse, pour parfaire encore l'ambiance de cauchemar éveillé, il laisse M. Hire (grandiose Michel Simon), seul sur la place. Pantin pathétique pris de vertige au centre d'un cercle de haine. Puni d'avoir cru, un moment, à la bonté du monde. Victime expiatoire d'une foire populaire qui peut passer de la liesse au lynchage. Jean Renoir voyait en Duvivier un poète. Panique est un poème cru(el) et désespéré, sa grande oeuvre au noir.
Année : 1946
De : Julien Duvivier
Avec : Charles Dorat, Emile Drain, Emma Lyonel, Franck, Guy Favières, Jean-François Martial, Jenny Leduc, Lita Recio, Louis Florencie, Louis Lions, Lucas Gridoux, Lucien Carol, Lucien Paris, Magdeleine Gidon, Marcel Pérès, Max Dalban, Michel Ardan, Michel Simon, Michèle Auvray, Olivier Darrieux, Paul Bernard, Paulette Laurent, Sylvain, Viviane Romance
Télévision : 6 janvier 2020 à 22:35-00:00 sur Arte
Drame
Hélène a la désagréable impression que son amant, Jean, lui échappe. Pour vérifier ses suppositions et faciliter de pénibles aveux, elle prêche le faux et apprend à son grand désarroi que Jean ne l'aime plus. Blessée, Hélène décide de se venger et monte un plan minutieux. Elle s'arrange pour que Jean rencontre Agnès, une danseuse de cabaret fort séduisante qu'elle a prise sous sa protection. Comme Hélène l'avait prévu, le plan fonctionne à merveille et Jean tombe immédiatement amoureux de la jeune femme. Consciente de ses écarts passés, Agnès manque de faire échouer la combinaison d'Hélène en révélant dans une lettre écrite à son fiancé qu'elle n'est qu'une fille perdue. Mais Jean refuse de lire la missive...
Année : 1945
De : Robert Bresson
Avec : Paul Bernard, Maria Casarès, Elina Labourdette, Lucienne Bogaert, Jean Marchat, Yvette Etiévant, Blanchette Brunoy, Bernard La Jarrige, Marguerite de Morlaye, Lucy Lancy, Emma Lyonel, Nicole Regnault
Cinéma : 1er août 2018
Année : 1945
De : Robert Bresson
Avec : Paul Bernard, María Casares, Elina Labourdette, Lucienne Bogaert, Jean Marchat, Yvette Etievant, Marcel Rouzé, Bernard La Jarrige, Lucy Lancy, Nicole Regnault, Emma Lyonel, Marguerite De Morlaye