Anatomie d'une chute : passages TV et dernières sorties DVD/Blu-ray

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Demain
 

Anatomie d'une chute

Télévision : lundi 6 mai à 13:29-15:55 sur Canal +

film policier

Daniel, un enfant malvoyant de 11 ans, vit avec ses parents dans un chalet en montagne, loin de tout. Un jour, après une balade, Daniel retrouve son père décédé dans la neige, au pied du chalet. La principale suspecte est alors toute désignée : Sandra, l'épouse du défunt, qui va devoir se défendre lors d'un procès. Si les analyses n'ont pas permis d'établir avec certitude la cause du décès - suicide ou meurtre -, les soupçons des enquêteurs ont amené à l'arrestation de Sandra. Un an plus tard, lors du procès, tous les détails de la vie du couple sont disséqués et notamment l'infidélité de la mère, le tout en présence du jeune Daniel... - Critique : Dans un coin isolé de montagne, un homme a chuté, du haut de sa maison. Il est retrouvé mort, par son fils, 11 ans, malvoyant, revenu d’une promenade avec son chien. Que s’est-il passé ? L’hypothèse de l’accident étant assez vite écartée, il reste le suicide. Ou l’homicide. Une enquête est ouverte. L’épouse du défunt, Sandra (Sandra Hüller, formidable en femme de tête, séduisante dans son refus de l’être), romancière réputée, présente dans la maison au moment des faits, est suspectée. Arrive aussitôt un ami de confiance (Swann Arlaud), avocat de profession, qu’elle n’a pas vu depuis plusieurs années. Il lui demande de raconter en détail tout ce qu’elle a fait, ce qu’elle a entendu. S’il laisse comprendre que pas mal d’éléments l’accablent, il est clair qu’il ne doute pas de son innocence. Et nous ? On ne cessera d’apprendre et d’être bousculé, de s’interroger, avant de se forger sa propre conviction ou de se raccrocher au bénéfice du doute. Il y a bien là tous les éléments concourant au suspense d’une véritable intrigue policière, mais largement rehaussée d’une approche très intime des personnages. Dès le début, un sentiment de proximité s’instaure en effet avec Sandra, cette héroïne complexe, monstre d’ambiguïté, appréhendée (au double sens du mot) dans son foyer, lieu d’ancrage et d’effondrement de l’histoire. Le décor, la vie matérielle et domestique, l’expertise des faits, d’un côté ; de l’autre, le vertige de la fiction, la verticalité de l’abîme, le puits sans fond d’une vérité multiple. Voilà comment se déploie Anatomie d’une chute, Palme d’or 2023 et quatrième long métrage d’une réalisatrice (La Bataille de Solférino, Victoria, Sibyl) qu’on défend ardemment depuis ses débuts. Et qui franchit clairement un palier, avec ce film ambitieux sur la défaite d’un couple, analysée et disséquée avec d’autant plus d’intérêt que les protagonistes semblent très lucides sur eux-mêmes. Ce sont des fortes personnalités, ayant chacune la passion de l’écriture. Passion contrariée chez Samuel, le mari, professeur charismatique, qui avait décidé de faire classe à leur fils à la maison. Est-ce par manque de temps, d’énergie, de confiance en lui ? Il n’était pas parvenu au statut de reconnaissance littéraire de sa femme. Bataille d’ego, désir, frustration, mensonges, jalousie sont au cœur du film. Faire perdurer le couple n’est pas chose aisée, il faut que chacun y trouve sa place, son équilibre, son indépendance. C’est une construction fragile, où peut surgir de la violence, en mots voire en actes. Arthur Harari et Justine Triet, couple à la ville, le savent pertinemment. C’est ensemble qu’ils ont écrit ce scénario diabolique, manière qu’on imagine heureuse pour eux d’expurger le pire. La grande sagacité de leur histoire est d’aborder cette faillite du couple à travers tous les angles — psychologique, politique, sexuel et finalement judiciaire. Pari fou, pleinement gagné. Le procès de Sandra ne va pas sans théâtre — voir le numéro virevoltant de l’avocat général (Antoine Reinartz, histrion pernicieux à souhait). L’enceinte de ce tribunal est une scène qui offre un terrain idéal pour tout apprendre de l’inculpée, sachant que voir sa vie privée ainsi exposée en public n’est pas sans risque pour son fils meurtri, Daniel, un garçon vif, intense. Il est rarissime qu’un enfant soit dépeint ainsi, avec tant d’aplomb et de foi, balayant toute sagesse ou principe de précaution. Et c’est sans doute la hardiesse majeure du film : faire de Daniel, face à sa mère accusée du meurtre de son père, une sorte de voyant extralucide. Qui laisse médusée, par ses témoignages, la présidente du tribunal. Croire en la capacité d’écoute et de raisonnement de chacun. Voilà ce qui motive Justine Triet, si sensible dans sa mise en scène au son, à la parole, à la langue — aux langues : bien qu’allemande, Sandra parle le français et l’anglais, dont la traduction constitue ici un enjeu de plus. Voilà du cinéma qui veille en somme à toujours élever ses personnages vers le haut, quels que soient leur égoïsme, leur ingratitude ou leur cruauté. Tout le contraire d’une chute. Retrouvez en vidéo l’avis de notre critiques :

Année : 2023

Avec : Antoine Reinartz, Arthur Harari, Camille Rutherford, Jehnny Beth, Milo Machado, Mouawad Wajdi, Rotger Anne, Saadia Bentaïeb, Samuel Theis, Sandra Hüller, Sophie Fillières, Swann Arlaud

Mardi dernier
 

Le Procès Goldman

Télévision : 30 avril à 10:14-12:07 sur Canal +

film : drame

En novembre 1975, Pierre Goldman, militant d'extrême gauche, se retrouve sur le banc des accusés pour des braquages à main armée. Au cours de l'un de ces hold-up, deux pharmaciennes ont été tuées. Un jeune avocat du nom de Georges Kiejman décide de prendre en main la défense de celui qui se définit comme un insoumis. Pendant son procès, Goldman reçoit le soutien de nombreux sympathisants de la gauche intellectuelle. Il ne cesse de clamer son innocence, mais son comportement provocateur crée des tensions entre Kiejman et lui. Cette situation ne facilite pas sa défense, alors même qu'il encourt la réclusion à perpétuité... - Critique : Un mois après Anatomie d’une chute, revoici un film de procès, tout aussi captivant, quoique fort différent. Il s’agit de Pierre Goldman (Arieh Worthalter, formidable de densité, ardeur et bile mêlées), légende maudite des années 1970, intellectuel et militant d’extrême gauche, écrivain et braqueur. En novembre 1976 s’ouvre à Paris son deuxième procès, retentissant, l’accusé faisant figure d’icône de la révolte. Dans le public, Simone Signoret et Régis Debray, ancien camarade de guérilla en Amérique du Sud, sont venus le soutenir. Condamné en première instance à la réclusion criminelle perpétuelle pour quatre braquages, Goldman en reconnaît trois, mais clame son innocence pour le quatrième, qui a entraîné la mort de deux pharmaciennes. Meilleur écrivain — à travers ses Mémoires, Souvenirs obscurs d’un Juif polonais né en France – que révolutionnaire, l’homme a vécu une existence aussi tumultueuse que piteuse, qui aurait facilement pu nourrir un biopic romanesque. Romanesque, le film ne l’est pas. Il est au contraire ferme et concret, tendu à l’extrême, jusqu’au verdict final. Cédric Kahn préfère s’en tenir au huis clos du second procès, qu’il reconstitue en prenant parfois quelques libertés, mais en restant fidèle à l’essentiel. Ce qui frappe d’emblée, c’est l’éloquence de Pierre Goldman, sa langue littéraire et percutante. Une verve cinglante qui lui permet d’assurer le spectacle, tout en se plaignant d’y être, dénigrant la pompe et le voyeurisme obscène inhérents au théâtre de la justice. L’idéaliste intransigeant ne se donne pas le beau rôle pour autant : il est le premier à faire son autocritique, à éclairer ses échecs, sa part suicidaire. Il devance les questions et les réponses, lui qui aurait préféré assurer lui-même sa défense. En tribun dialecticien un brin paranoïaque, il fait peu confiance à ses trois avocats, en particulier à maître Georges Kiejman (futur ténor du barreau, interprété très finement par Arthur Harari) qui n’est, à ses yeux, qu’un mondain avide de gloire. Une troublante résonance contemporaine Tourmenté et complexe, ce Goldman. Tellement qu’on ne sait plus très bien quoi penser de lui. Serait-il innocent comme il le prétend ? Nous voilà à la place délicate du juré : c’est le choix fort opéré par le réalisateur. Qui montre la nécessité du procès tout en pointant ses limites, la grande difficulté à saisir une vérité unique. Le film soulève des questions intemporelles, bien qu’il soit fortement ancré dans une période encore bouillonnante, sur le plan idéologique. Des passages témoignent de la grandeur et la décadence du militantisme d’extrême gauche, de ses dérives vers le banditisme. Pourtant, le film résonne aussi de manière troublante avec des préoccupations actuelles : sur les violences policières, le racisme, le mépris de classe, le sort de la minorité noire. Quand Pierre Goldman, dont la compagne et les amis sont noirs, dresse un parallèle d’oppression entre les Juifs et les Noirs et qu’il confie son rêve d’avoir des « enfants nègres au sang juif », il semble devancer de plusieurs décennies le combat actuel contre les discriminations. Sur ce thème de la judéité, le film passionne, au regard des répercussions de la Shoah sur les générations suivantes. L’héritage est écrasant pour Goldman, aux parents héroïques, immigrés juifs polonais, résistants communistes en France durant la Seconde Guerre mondiale. Le témoignage à la barre de son père (Jerzy Radziwilowicz, grand comédien révélé jadis par Andrzej Wajda) est poignant, tout comme celui du mari d’une des pharmaciennes tuées. Ne pas prendre parti, rendre sa dignité à chacun, voilà ce qui fait toute la force bouleversante de ce film qui n’accable ni ne défend le voyou révolutionnaire, personnage comme frappé par la malédiction d’être né trop tôt ou trop tard, de s’être trompé d’époque. Un raté torturé, dont l’échappatoire fut sans doute de transformer ses tourments en amour de la violence.

Année : 2023

Avec : Arieh Worthalter, Arthur Harari, Aurélien Chaussade, Chloé Lecerf, Christian Mazucchini, Didier Borga, Jeremy Lewin, Jerzy Radziwilowicz, Laetitia Masson, Nicolas Briançon, Stéphan Guérin-Tillié, Tshibangu Maxime

Récemment en avril
 

Anatomie d'une chute : L'ascension de Justine ...

Télévision : 25 avril à 16:00-16:52 sur Canal +

documentaire cinéma

Le documentaire explore la "méthode Triet" en se plongeant dans les coulisses du film "Anatomie d'une chute", Palme d'Or à Cannes en 2023. A travers les témoignages de Justine Triet, d'Arthur Harari, des acteurs, de l'équipe de réalisation, il invite dans les arcanes de la fabrication du film, et du cinéma d'avant-garde de Justine Triet. Le documentaire interroge son regard singulier sur la femme et le couple, l'importance de la parole, sa façon unique d'aborder un film de procès, ainsi que son rapport à la justice.

Récemment en avril
 

Anatomie d'une chute : L'ascension de Justine ...

Télévision : 25 avril à 15:59-16:51 sur Canal +

documentaire cinéma

Le documentaire explore la "méthode Triet" en se plongeant dans les coulisses du film "Anatomie d'une chute", Palme d'Or à Cannes en 2023. A travers les témoignages de Justine Triet, d'Arthur Harari, des acteurs, de l'équipe de réalisation, il invite dans les arcanes de la fabrication du film, et du cinéma d'avant-garde de Justine Triet. Le documentaire interroge son regard singulier sur la femme et le couple, l'importance de la parole, sa façon unique d'aborder un film de procès, ainsi que son rapport à la justice.

Récemment en avril
 

Déjà vu

Télévision : 25 avril à 15:56-15:59 sur Canal +

divertissement

Anatomie d'une chute. Candice Drouet présente "Déjà vu", une série de vidéos avec leur musique originale signée Extended Void, dévoilant les influences et les références cinématographiques qui ont pu inspirer les auteurs des films disponibles sur Canal+.

Récemment en avril
 

Anatomie d'une chute

Télévision : 25 avril à 13:34-16:00 sur Canal +

film policier

Daniel, un enfant malvoyant de 11 ans, vit avec ses parents dans un chalet en montagne, loin de tout. Un jour, après une balade, Daniel retrouve son père décédé dans la neige. La principale suspecte est alors toute désignée : Sandra, l'épouse du défunt, qui va devoir se défendre lors d'un procès. Si les analyses n'ont pas permis d'établir avec certitude la cause du décès - suicide ou meurtre -, les soupçons des enquêteurs ont amené à l'arrestation de Sandra. Un an plus tard, lors du procès, tous les détails de la vie du couple sont disséqués et notamment l'infidélité de la mère, le tout en présence du jeune Daniel... - Critique : Dans un coin isolé de montagne, un homme a chuté, du haut de sa maison. Il est retrouvé mort, par son fils, 11 ans, malvoyant, revenu d’une promenade avec son chien. Que s’est-il passé ? L’hypothèse de l’accident étant assez vite écartée, il reste le suicide. Ou l’homicide. Une enquête est ouverte. L’épouse du défunt, Sandra (Sandra Hüller, formidable en femme de tête, séduisante dans son refus de l’être), romancière réputée, présente dans la maison au moment des faits, est suspectée. Arrive aussitôt un ami de confiance (Swann Arlaud), avocat de profession, qu’elle n’a pas vu depuis plusieurs années. Il lui demande de raconter en détail tout ce qu’elle a fait, ce qu’elle a entendu. S’il laisse comprendre que pas mal d’éléments l’accablent, il est clair qu’il ne doute pas de son innocence. Et nous ? On ne cessera d’apprendre et d’être bousculé, de s’interroger, avant de se forger sa propre conviction ou de se raccrocher au bénéfice du doute. Il y a bien là tous les éléments concourant au suspense d’une véritable intrigue policière, mais largement rehaussée d’une approche très intime des personnages. Dès le début, un sentiment de proximité s’instaure en effet avec Sandra, cette héroïne complexe, monstre d’ambiguïté, appréhendée (au double sens du mot) dans son foyer, lieu d’ancrage et d’effondrement de l’histoire. Le décor, la vie matérielle et domestique, l’expertise des faits, d’un côté ; de l’autre, le vertige de la fiction, la verticalité de l’abîme, le puits sans fond d’une vérité multiple. Voilà comment se déploie Anatomie d’une chute, Palme d’or 2023 et quatrième long métrage d’une réalisatrice (La Bataille de Solférino, Victoria, Sibyl) qu’on défend ardemment depuis ses débuts. Et qui franchit clairement un palier, avec ce film ambitieux sur la défaite d’un couple, analysée et disséquée avec d’autant plus d’intérêt que les protagonistes semblent très lucides sur eux-mêmes. Ce sont des fortes personnalités, ayant chacune la passion de l’écriture. Passion contrariée chez Samuel, le mari, professeur charismatique, qui avait décidé de faire classe à leur fils à la maison. Est-ce par manque de temps, d’énergie, de confiance en lui ? Il n’était pas parvenu au statut de reconnaissance littéraire de sa femme. Bataille d’ego, désir, frustration, mensonges, jalousie sont au cœur du film. Faire perdurer le couple n’est pas chose aisée, il faut que chacun y trouve sa place, son équilibre, son indépendance. C’est une construction fragile, où peut surgir de la violence, en mots voire en actes. Arthur Harari et Justine Triet, couple à la ville, le savent pertinemment. C’est ensemble qu’ils ont écrit ce scénario diabolique, manière qu’on imagine heureuse pour eux d’expurger le pire. La grande sagacité de leur histoire est d’aborder cette faillite du couple à travers tous les angles — psychologique, politique, sexuel et finalement judiciaire. Pari fou, pleinement gagné. Le procès de Sandra ne va pas sans théâtre — voir le numéro virevoltant de l’avocat général (Antoine Reinartz, histrion pernicieux à souhait). L’enceinte de ce tribunal est une scène qui offre un terrain idéal pour tout apprendre de l’inculpée, sachant que voir sa vie privée ainsi exposée en public n’est pas sans risque pour son fils meurtri, Daniel, un garçon vif, intense. Il est rarissime qu’un enfant soit dépeint ainsi, avec tant d’aplomb et de foi, balayant toute sagesse ou principe de précaution. Et c’est sans doute la hardiesse majeure du film : faire de Daniel, face à sa mère accusée du meurtre de son père, une sorte de voyant extralucide. Qui laisse médusée, par ses témoignages, la présidente du tribunal. Croire en la capacité d’écoute et de raisonnement de chacun. Voilà ce qui motive Justine Triet, si sensible dans sa mise en scène au son, à la parole, à la langue — aux langues : bien qu’allemande, Sandra parle le français et l’anglais, dont la traduction constitue ici un enjeu de plus. Voilà du cinéma qui veille en somme à toujours élever ses personnages vers le haut, quels que soient leur égoïsme, leur ingratitude ou leur cruauté. Tout le contraire d’une chute. Retrouvez en vidéo l’avis de notre critiques :

Année : 2023

Avec : Antoine Reinartz, Arthur Harari, Camille Rutherford, Jehnny Beth, Milo Machado, Mouawad Wajdi, Rotger Anne, Saadia Bentaïeb, Samuel Theis, Sandra Hüller, Sophie Fillières, Swann Arlaud

Récemment en avril
 

Anatomie d'une chute

Télévision : 25 avril à 13:31-15:56 sur Canal +

film policier

Daniel, un enfant malvoyant de 11 ans, vit avec ses parents dans un chalet en montagne, loin de tout. Un jour, après une balade, Daniel retrouve son père décédé dans la neige. La principale suspecte est alors toute désignée : Sandra, l'épouse du défunt, qui va devoir se défendre lors d'un procès. Si les analyses n'ont pas permis d'établir avec certitude la cause du décès - suicide ou meurtre -, les soupçons des enquêteurs ont amené à l'arrestation de Sandra. Un an plus tard, lors du procès, tous les détails de la vie du couple sont disséqués et notamment l'infidélité de la mère, le tout en présence du jeune Daniel... - Critique : Dans un coin isolé de montagne, un homme a chuté, du haut de sa maison. Il est retrouvé mort, par son fils, 11 ans, malvoyant, revenu d’une promenade avec son chien. Que s’est-il passé ? L’hypothèse de l’accident étant assez vite écartée, il reste le suicide. Ou l’homicide. Une enquête est ouverte. L’épouse du défunt, Sandra (Sandra Hüller, formidable en femme de tête, séduisante dans son refus de l’être), romancière réputée, présente dans la maison au moment des faits, est suspectée. Arrive aussitôt un ami de confiance (Swann Arlaud), avocat de profession, qu’elle n’a pas vu depuis plusieurs années. Il lui demande de raconter en détail tout ce qu’elle a fait, ce qu’elle a entendu. S’il laisse comprendre que pas mal d’éléments l’accablent, il est clair qu’il ne doute pas de son innocence. Et nous ? On ne cessera d’apprendre et d’être bousculé, de s’interroger, avant de se forger sa propre conviction ou de se raccrocher au bénéfice du doute. Il y a bien là tous les éléments concourant au suspense d’une véritable intrigue policière, mais largement rehaussée d’une approche très intime des personnages. Dès le début, un sentiment de proximité s’instaure en effet avec Sandra, cette héroïne complexe, monstre d’ambiguïté, appréhendée (au double sens du mot) dans son foyer, lieu d’ancrage et d’effondrement de l’histoire. Le décor, la vie matérielle et domestique, l’expertise des faits, d’un côté ; de l’autre, le vertige de la fiction, la verticalité de l’abîme, le puits sans fond d’une vérité multiple. Voilà comment se déploie Anatomie d’une chute, Palme d’or 2023 et quatrième long métrage d’une réalisatrice (La Bataille de Solférino, Victoria, Sibyl) qu’on défend ardemment depuis ses débuts. Et qui franchit clairement un palier, avec ce film ambitieux sur la défaite d’un couple, analysée et disséquée avec d’autant plus d’intérêt que les protagonistes semblent très lucides sur eux-mêmes. Ce sont des fortes personnalités, ayant chacune la passion de l’écriture. Passion contrariée chez Samuel, le mari, professeur charismatique, qui avait décidé de faire classe à leur fils à la maison. Est-ce par manque de temps, d’énergie, de confiance en lui ? Il n’était pas parvenu au statut de reconnaissance littéraire de sa femme. Bataille d’ego, désir, frustration, mensonges, jalousie sont au cœur du film. Faire perdurer le couple n’est pas chose aisée, il faut que chacun y trouve sa place, son équilibre, son indépendance. C’est une construction fragile, où peut surgir de la violence, en mots voire en actes. Arthur Harari et Justine Triet, couple à la ville, le savent pertinemment. C’est ensemble qu’ils ont écrit ce scénario diabolique, manière qu’on imagine heureuse pour eux d’expurger le pire. La grande sagacité de leur histoire est d’aborder cette faillite du couple à travers tous les angles — psychologique, politique, sexuel et finalement judiciaire. Pari fou, pleinement gagné. Le procès de Sandra ne va pas sans théâtre — voir le numéro virevoltant de l’avocat général (Antoine Reinartz, histrion pernicieux à souhait). L’enceinte de ce tribunal est une scène qui offre un terrain idéal pour tout apprendre de l’inculpée, sachant que voir sa vie privée ainsi exposée en public n’est pas sans risque pour son fils meurtri, Daniel, un garçon vif, intense. Il est rarissime qu’un enfant soit dépeint ainsi, avec tant d’aplomb et de foi, balayant toute sagesse ou principe de précaution. Et c’est sans doute la hardiesse majeure du film : faire de Daniel, face à sa mère accusée du meurtre de son père, une sorte de voyant extralucide. Qui laisse médusée, par ses témoignages, la présidente du tribunal. Croire en la capacité d’écoute et de raisonnement de chacun. Voilà ce qui motive Justine Triet, si sensible dans sa mise en scène au son, à la parole, à la langue — aux langues : bien qu’allemande, Sandra parle le français et l’anglais, dont la traduction constitue ici un enjeu de plus. Voilà du cinéma qui veille en somme à toujours élever ses personnages vers le haut, quels que soient leur égoïsme, leur ingratitude ou leur cruauté. Tout le contraire d’une chute. Retrouvez en vidéo l’avis de notre critiques :

Année : 2023

Avec : Antoine Reinartz, Arthur Harari, Camille Rutherford, Jehnny Beth, Milo Machado, Mouawad Wajdi, Rotger Anne, Saadia Bentaïeb, Samuel Theis, Sandra Hüller, Sophie Fillières, Swann Arlaud

Récemment en février
 

Anatomie d'une chute (DVD + DVD Bonus) - DVD

DVD/Blu-ray : 28 février

Editeur : Le Pacte

Année : 2023

De : Justine Triet

Avec : Sandra Hüller, Swann Arlaud, Milo Machado Graner, Antoine Reinartz, Samuel Theis, Jehnny Beth, Saadia Bentaïeb, Camille Rutherford, Anne Rotger, Sophie Fillières

Récemment en janvier
 

Anatomie d'une chute (Blu-ray + DVD bonus) - ...

DVD/Blu-ray : 26 janvier

Editeur : Le Pacte

Année : 2023

De : Justine Triet

Avec : Sandra Hüller, Swann Arlaud, Milo Machado Graner, Antoine Reinartz, Samuel Theis, Jehnny Beth, Saadia Bentaïeb, Camille Rutherford, Anne Rotger, Sophie Fillières

Récemment en décembre
 

Anatomie d'une chute (DVD + DVD Bonus) - DVD

DVD/Blu-ray : 21 décembre 2023

Editeur : Le Pacte

Année : 2023

De : Justine Triet

Avec : Sandra Hüller, Swann Arlaud, Milo Machado Graner, Antoine Reinartz, Samuel Theis, Jehnny Beth, Saadia Bentaïeb, Camille Rutherford, Anne Rotger, Sophie Fillières

Récemment en décembre
 

Anatomie d'une chute (Blu-ray + DVD bonus) - ...

DVD/Blu-ray : 21 décembre 2023

Editeur : Le Pacte

Année : 2023

De : Justine Triet

Avec : Sandra Hüller, Swann Arlaud, Milo Machado Graner, Antoine Reinartz, Samuel Theis, Jehnny Beth, Saadia Bentaïeb, Camille Rutherford, Anne Rotger, Sophie Fillières