Télévision : 29 janvier à 23:25-01:05 sur Arte

film noir

Christopher Cross, modeste caissier, s'éprend de Kitty March. Celle-ci encourage sa passion pour la peinture et le persuade de son amour. En fait, avec la complicité de son amant Johnny, elle revend les toiles de Christopher, prétendant en être l'auteur. Le succès ne tarde guère à pointer le bout du nez. Pourtant, lorsque Cross découvre la supercherie, il refuse de réagir, croyant dur comme fer aux sentiments de sa maîtresse. Mais le temps passe et des envies de meurtre germent dans son esprit... - Critique : Après Jean Renoir, Fritz Lang adapte La Chienne, le roman de Georges de La Fouchardière. L’histoire d’un homme bon, âgé, crédule et artiste, s’enfonçant dans la déchéance pour une jeunesse qui lui pique son fric. Et, sous l’impulsion du mac dont elle est follement éprise, lui vole la gloire qui lui est due, en s’appropriant ses toiles… Ce n’est pas, à proprement parler, un remake, d’autant que la morale — leur regard sur l’humain — oppose les deux cinéastes : La Chienne est un film sur le sexe, ses folies et ses détresses, mais l’on y sent la tendresse de Renoir pour tous ses personnages, y compris les salauds. Pour les siens, Lang n’éprouve aucune indulgence. Il méprise visiblement le couple de profiteurs. Mais Edward G. Robinson — contrairement à Michel Simon — n’est pas mieux loti : c’est un petit mec sans envergure, au point de se laisser déposséder, comme un niais, d’un talent qu’il ne soupçonne même pas. Écrit et filmé sèchement, La Rue rouge illustre l’opinion qu’a Lang de l’être humain : un pauvre type, suffisamment aveugle pour ne pas s’apercevoir qu’il n’a en définitive — selon la formule de Hegel — que « soi pour ennemi ».

Année : 1945

Avec : Anita Sharp-Bolster, Arthur Loft, Barker Jess, Charles Kemper, Dan Duryea, Edward G, Joan Bennett, Margaret Lindsay, Rosalind Ivan, Russell Hicks, Samuel S, Vladimir Sokoloff