Télévision : 14 juillet 2018 à 07:10-08:05 sur Arte

documentaire : art de vivre

La première vedette de la haute couture, une Parisienne, s'appelait Bettina. Une décennie plus tard vint Twiggy, la «brindille» du Swinging London, puis il n'y eut plus que des stars. Des archives et des entretiens avec Marisa Berenson, Inès de La Fressange, Carla Bruni-Sarkozy, Audrey Marnay ou encore le photographe Peter Lindbergh déroulent l'histoire de soixante ans de mannequinat et de mode, des premières revendications syndicales exprimées sous De Gaulle à la formule de Linda Evangelista («Je ne mets pas un pied hors de mon lit à moins de 10 000 dollars par jour»), des facéties grunge de Kate Moss aux selfies postés par Cara Delevingne. Critique : « Au xxe siècle, le progrès aura souvent remplacé l'homme par la machine. Pour les mannequins, c'est exactement le contraire. » Et Olivier Nicklaus d'en apporter, une collection d'exemples à l'appui, la démonstration. De Bettina, qui créa au lendemain de la guerre la fonction d'égérie au sein de la maison Givenchy, à la vague des super models des années 1990, le journaliste livre une sorte de galerie de l'évolution du mannequinat au cours des six décennies qui viennent de s'écouler. Dans un dialogue entre archives et témoignages (rétrospectifs ou d'époque) des principales intéressées, il interroge le statut de ces fantasmes ambulants. Leur éclosion favorisa-t-elle l'objectivation des corps ou leur libération ? Derrière les icônes de papier glacé, le documentaire donne à voir des business women souvent extrêmement avisées. En témoigne le succès commercial des vidéos de fitness de Cindy Crawford ou cette saillie attribuée à Linda Evangelista : « Je ne mets pas un pied hors de mon lit à moins de 10 000 dollars par jour. » Pas désagréable à suivre, par moments très drôle, cette coupe transversale de l'univers des podiums n'évite cependant pas l'écueil — assez commun pour ce genre de productions — du catalogue. En version autrement plus glamour que les marques de vente par correspondance... — Emilie Gavoille

Année : 2014

De : Olivier Nicklaus