Télévision : 5 juillet 2018 à 21:25-22:00 sur Arte

série humoristique

Saison : 2 - Episode : 2 - André se rend à un déjeuner chez les Mercaillon pour y retrouver sa fiancée, Sophie, la fille du colonel. Le patron du service, qui le croyait mort, est sidéré. Soumis au chantage de son futur gendre, il accepte de rétablir Moïse dans ses fonctions. Pendant que Calot cherche à comprendre le sens de la question posée aux électeurs du référendum sur l'autodétermination de l'Algérie, Jacquard, secondé par Moktar, prépare un attentat à Alger... Critique : « Y a pot ! », et seuls les détenteurs d’un formulaire d’exemption de pot dûment tamponné pourront y échapper… Chouette, la petite vie médiocre du « service », qui nous avait réjouis voilà presque trois ans, reprend son cours pour une deuxième saison. On y retrouve la fine fleur du renseignement français des années 60 — scrutée par l’œil goguenard de Jean-François Halin — à peine ébranlée par les bouleversements du monde… Cuba devient le théâtre de la guerre froide, l’indépendance de l’Algérie se profile, le rideau de fer s’abat sur l’Europe, mais, dans la France de 1961, l’arrogance des agents Moulinier, Jacquard et Calot se cogne surtout au désir d’émancipation des femmes. L’inflexible colonel Mercaillon voit quant à lui ressurgir le jeune espion Merlaux et, par là même, son embarrassant passé de collabo. Jean-François Halin et ses coscénaristes n’en ont pas fini avec la France amidonnée des années de Gaulle. Mais cette fois, la satire aux contours toujours très politiques ose la romance et l’aventure en s’inspirant de L’Homme de Rio. Ce que la série perd en singularité (le côté très stylisé de la saison 1), elle le gagne en rythme et en empathie pour ses personnages. L’ensemble, très finement écrit, reste porté par un imparable art du gimmick et de l’embardée absurde, marque de fabrique de l’ex-auteur des Guignols.

De : Alexis Charrier

Avec : Hugo Becker, Wilfred Benaïche, Christophe Kourotchkine, Karim Barras, Jean-Edouard Bodziak, Marie-Julie Baup, Stéphanie Fatout, Antoine Gouy