Télévision : 12 juin 2018 à 00:55-02:25 sur Canal +

film : thriller

Il a attendu des années. Cette fois, ça y est : José force un taulard tout juste sorti de prison à exécuter « sa » vengeance… Thriller efficace, rapide, très violent, où le réalisateur manipule habilement la morale du spectateur. Critique : | Genre : vengeance aveugle. Dans un quartier pas vraiment beau de la banlieue de Madrid, ils sont deux à attendre la libération de Curro, le seul à avoir payé pour un braquage sanglant commis longtemps auparavant. La première est Ana, son amante. L’autre est un homme effacé, entre deux âges, qui veut se servir de lui pour exécuter le plan dont il a rêvé toutes ces années… Duel au sommet entre un violent que la taule a guéri. Et un faux doux — presque un fou — enfermé dans une prison personnelle qui ne lui a rien appris. Non sans perversité, le réalisateur nous oblige à prendre parti entre ses deux antihéros. Et à souhaiter, tout en le redoutant, qu’ils poursuivent jusqu’au bout leur balade sauvage. Si ce n’est que le jeune cinéaste (comédien très connu en Espagne) est un facétieux. Il s’amuse de nous et avec nous. Comme il connaît visiblement bien les thrillers américains, il en respecte les règles, tout en les cassant, par moments, avec des traits humoristiques et insolents : tête interdite du réceptionniste d’un hôtel devant ces deux blocs de virilité lui demandant une seule chambre pour la nuit… La violence omniprésente n’a rien à voir avec celle, survenant par bouffées, d’un Sam Peckinpah. Elle est plus insidieuse, plus dangereuse aussi, comme infiltrée dans les gènes des personnages. Cette brutalité à la fois extravagante et épurée évoquerait plutôt Robert Aldrich dans En quatrième vitesse, qui savait peindre la violence du monde sans jamais l’adoucir, ni l’exalter.

Année : 2016

Avec : Antonio de la Torre, Luis Callejo, Ruth Díaz, Raúl Jiménez, Manolo Solo, Font García, Pilar Gomez, Alicia Rubio, Gaizka Ardanaz, Luna Martín, Chani Martín, Enrique de la Torre, Raúl Arévalo, Vanessa Garde, Lucio Godoy, David Pulido, Raúl Arévalo, Antón Laguna, Arnau Valls Colomer