Télévision : 18 mai 2018 à 10:00-11:50 sur Canal +

film : drame

Après vingt ans d’absence, une femme réapparaît dans la vie de ses proches, et d'abord celle de son mari inconsolé. Dans la lignée de Rois et reine, un nouveau temps fort de l'œuvre romanesque de Desplechin : aigu, intense et d’un humour ravageur. Critique : | Genre : une femme réapparaît. Carlotta s’est volatilisée il y a vingt ans. Soudain, elle débarque (d’Inde, dit-elle). Elle s’immisce au sein du couple qu’Ismaël, son ancien amoureux, forme désormais avec Sylvia… Les fantômes, chez Desplechin, sont toujours les témoins redoutables d’un état antérieur du monde. Ils ont connu les vivants dans leur version la plus pure. Ils revendiquent une place qu’ils ont pourtant abandonnée. Inchangés, ils apportent un tourbillon de regrets, de remords. Les échanges qui s’ensuivent, où s’énonce la vérité des existences, rappellent Ingmar Bergman, bien sûr — et certains monologues face caméra aussi. Bergman, Truffaut, Hitchcock (Carlotta est le prénom de la femme au portrait dans Vertigo/Sueurs froides) : les maîtres de Desplechin réapparaissent, une fois encore, en filigrane, éternels revenants eux aussi. Mais, au fil des années et des films, même les ténèbres ont pris des nuances burlesques. La mort, l’amour, la filiation : toutes les pièces clés du puzzle retrouvent leur place comme par miracle, le chagrin, la folie et la terreur soudain dissipés… A moins que ce ne soit qu’une accalmie, une simple éclipse de fantômes.

Année : 2017

Avec : Mathieu Amalric, Marion Cotillard, Charlotte Gainsbourg, Louis Garrel, Hippolyte Girardot, Alba Rohrwacher, László Szabó, Samir Guesmi, Arnaud Desplechin, Léa Mysius, Arnaud Desplechin, Julie Peyr, Grégoire Hetzel, Toma Baqueni, Irina Lubtchansky