Télévision : 17 mai 2018 à 20:55-21:40 sur Arte

série fantastique

Saison : 1 - Episode : 1 - Lisa, orthophoniste dans un hôpital pour enfants, mène une existence morne et solitaire. Un jour comme les autres, le corps d'un homme, mort depuis trente ans, est retrouvé dans la vieille demeure qui fait face à son appartement. Lisa apprend avec stupeur que l'inconnu, un certain André Bainville, l'a désignée comme son héritière. Elle s'installe alors dans la vaste bâtisse, sinistre et délabrée. Le premier soir, des bruits étranges réveillent la jeune femme, qui découvre qu'un nouveau pan de mur est apparu pendant son sommeil. Elle y trouve un passage vers une maison immense et labyrinthique, qui se referme sur elle... Critique : LES AVIS SONT PARTAGÉS 2T Lisa, une orthophoniste solitaire, hérite d’une vaste villa délabrée, perdue au milieu des immeubles. Le vieil homme qui y vivait, pourtant mort alors qu’elle était tout juste née, la lui a mystérieusement léguée. Ses bagages à peine posés, elle est intriguée par des bruits venant de l’intérieur des murs. En y creusant un trou, elle pénètre dans un univers parallèle, un labyrinthe ténébreux où ­errent des êtres hagards et d’étranges créatures. Pour trouver la sortie, elle devra faire face aux traumatismes de son passé… Le genre fantastique est rare à la télévision française. Hervé Hadmar et Marc Herpoux (Pigalle, la nuit ; Les Témoins) s’y aventurent dans ce jeu de piste plus intriguant et hypnotisant qu’effrayant, qui rappelle pêle-mêle Alice au pays des merveilles, le jeu vidéo Resident Evil et le cinéma horrifique coréen. Peu importe si le propos psychanalytique n’est guère renversant et si tout ne fait pas sens. L’aboutissement esthétique de l’ensemble, sa mise en scène maîtrisée, ses superbes décors, la qualité de son interprétation l’emportent. On s’égare à la suite de Lisa, sans jamais s’ennuyer, malgré la lenteur du récit. — Pierre Langlais CONTRE Lisa, seule et austère, n’est pas du genre méfiant. Cette immense villa, délabrée mais idéalement située en plein centre-ville, dont elle hérite en ignorant tout du défunt propriétaire, l’attire comme un aimant. Au point de ne pas remarquer que les motifs du papier peint qui couvre tous les murs de son refuge ressemblent fortement aux ­fameuses taches d’encre du test de Ror­schach… Et le passage creusé derrière la cheminée, où peut-il mener sinon tout droit vers la psyché tourmentée de la nouvelle habitante ? Tous ces signes que Lisa ne perçoit pas nous piquent les yeux : voilà le souci majeur posé par la série d’Hervé Hadmar et Marc Herpoux. Le duo, qui a toujours évolué à la lisière du fantastique avec une certaine subtilité (des Oubliées à Signature), y saute cette fois à pieds joints sans se soucier des éclaboussures. Au lieu de nous égarer, leur labyrinthe balise le mystère et sème les clichés : les références (notamment à la mythologie et aux contes de fées) et l’intrigue ouvrent des interprétations trop évidentes pour susciter le trouble. Même les belles trouvailles esthétiques (les créatures arachnéennes, le décor très théâtral) sont noyées dans des tableaux surchorégraphiés, et ne sauvent pas cet improbable fourre-tout, façon Hansel et Gretel contre Alien. — Isabelle Poitte

De : Hervé Hadmar

Avec : Veerle Baetens, Geraldine Chaplin, François Deblock, Isabelle Gilbert