Télévision : 9 avril 2018 à 20:55-22:50 sur France 5

film : drame psychologique

Grande leçon de cruauté que ce célébre jeu sadomaso. Violence sèche autour d’une baignoire, parfaite sinistrose dans ce pensionnat où règne Signoret. Critique : Film d'Henri-Georges Clouzot (France, 1955). Scénario : Jérôme Geronimi, René Masson, Frédéric Grendel et H.-G. Clouzot, d'après Boileau-Narcejac. Image : Armand Thirard. Musique : Georges Van Parys. 115 mn. NB. Avec Paul Meurisse : Michel Delasalle. Véra Clouzot : Christine Delasalle. Simone Signoret : Nicole. Charles Vanel : le commissaire. Genre : film à suspense. Michel Delasalle est un tyran. Il dirige son épouse, sa maîtresse et son pensionnat pour garçons avec la même poigne de fer. Liées par une étrange amitié, les deux femmes se serrent les coudes. Christine est cardiaque et soumise. Nicole est froide et calculatrice. Elles montent un traquenard pour se débarrasser de Michel. Le crime est presque parfait... Ce film est un grand jeu sadique. A coups d'images blanches comme des lames de couteau, Clouzot triture les miettes d'une histoire d'amour déchue. Impossible de comprendre comment les diaboliques ont pu succomber aux charmes autoritaires du directeur d'école. De leur passé passionnel, il ne reste que la violence vengeresse et une trouble complicité qui guide tout le film, jouant avec nos nerfs. Selon la règle des affinités électives, les sentiments voguent de l'une à l'autre, se déguisent ou se révèlent. Un transfert s'opère : les criminelles vengeresses passent de la cruauté masculine à celle de la vie. Le hasard n'existe plus, tout n'est que signe. Jusque dans la façon de filmer les actrices : on comprend vite pourquoi Simone Signoret est souvent montrée derrière le cadavre, ou de profil, laissant Véra Clouzot fixer l'objectif de la caméra... Marine Landrot

Année : 1955