Télévision : 3 avril 2018 à 20:55-22:25 sur France 4

film

A Bay City, en Californie, l'inspecteur David Starsky est devenu, au fil des mois, la bête noire de ses partenaires. En effet, ce policier perfectionniste est impitoyable avec tous ses collègues. Aussi le capitaine Dobey décide-t-il de le faire travailler en équipe avec l'inspecteur Ken Hutchinson, qui semble avoir une vision très floue de la frontière qui sépare la loi du crime. Les deux hommes sont chargés d'enquêter sur un important trafiquant de drogue, sur le point de fabriquer un narcotique indétectable. Aiguillés par l'indicateur Huggy Bear, les deux hommes se trouvent bientôt confrontés à Reese Feldman, un homme d'affaires intouchable... Critique : Film de Todd Phillips (USA, 2004). Scénario : J. O'Brien, T. Phillips, S. Armstrong. 100 mn. VM. Avec Ben Stiller : David Starsky. Owen Wilson : Ken Hutchinson. Snoop Dogg : Huggy les Bons Tuyaux. Filon nostalgie, bis : après les Drôles de dames, relookées XXIe siècle avec pas mal d'esprit, voici leurs homologues mâles, David Starsky et Ken Hutchinson, exhumés dans leurs frusques, bagnole et habitat d'origine, certifiés seventies. Idée à la noix, du reste, comme Hollywood en produit à la chaîne : la nostalgie téléphile devient gênante quand elle est récupérée en concept marketing. Ici, un soupçon d'imprévu change la donne : le duo d'acteurs. Ben Stiller, le brun, impec dans quelques comédies récentes (Mary à tout prix, Mon beau-père et moi) et Owen Wilson, le blond, faire-valoir futé de Jackie Chan (Shanghai Kid 1 et 2, Espion et demi) valent mieux que les films qu'ils interprètent. On les a déjà vus ensemble dans Zoolander, savoureuse satire des milieux de la mode (coécrite par Stiller) et dans La Famille Tenenbaum, de Wes Anderson (dont Owen Wilson est le coscénariste attitré). Ils possèdent un sens de la comédie assez finaud, qu'ils exploitent ici avec bonheur : Stiller dans le rôle du flic intègre, super nerveux et un peu bas de plafond ; Wilson dans celui du détective hypercool, play-boy tête à claques. Peu importe l'intrigue, très standardisée : leur opposition amicale installe une ironie qui, pendant quelques bobines, fait merveille. Outre des blagues potaches (dont l'interrogatoire d'une pom-pom girl très nature), le charme culmine lors d'un irrésistible concours de danse disco. Quelques gags et gaffes plus loin, ça s'essouffle. Quand arrivent in fine le Starsky et le Hutch d'origine (Paul Michael Glaser et David Soul, gravement ridicules), c'est comme si le film incluait son propre bêtisier, et la ligne très étroite, assez fragile, sur laquelle le rire s'était installé, devient une autoroute de beauferie. Il se fait tard, heureusement. Aurélien Ferenczi

Année : 2004