Télévision : 19 février 2018 à 01:10-02:25 sur Canal +

film : fantastique

En 2035, Paris se passionne pour des combats où s'affrontent des lutteurs dopés jusqu'à l'os… Film de genre « à l'américaine », qui évoque l'ambiance de Soleil vert, de Richard Fleischer. Efficace et brillant. Critique : Le réalisateur et son équipe ont l'intelligence de miser sur l'ambiance et non sur la technologie : des tentes de sans-abris un peu partout, une lumière poisseuse, des panneaux publicitaires géants sur la tour Eiffel, et nous voilà dans le Paris de 2035, d'autant plus effrayant que vraisemblable, proche du New York décrit par Richard Fleischer dans Soleil vert... Les combats télévisés entre monstres bodybuildés sont devenus la distraction favorite des dix millions de chômeurs, et comme toutes les drogues ont été légalisées, les laboratoires pharmaceutiques ont remplacé un Etat défaillant. Un produit toxique porté par un champion spectaculaire assure une pub et des ventes monstrueuses. Après avoir (secrètement) fait mourir plus de trois cents cobayes, un groupe a trouvé le « patient zéro » : le seul à pouvoir résister à la substance qu'il a inventée. Pour sauver sa soeur, Arès, combattant déchu devenu flic, accepte de remonter sur le ring, au risque de sa vie... On ne sait pas faire ce genre de films en France, dit-on. Mais si ! A condition d'avoir la passion du film de genre, le sens du rythme et une vraie habileté à mêler stéréotypes et petits cailloux cinéphiliques (Arès se nomme Kowalski, comme Marlon Brando dans Un tramway nommé Désir, Clint Eastwood dans Gran Torino et un des personnages de Blade Runner)... D'ailleurs, sous l'apparence d'un polar moderne et violent se cache un beau vieux mélo, avec ses personnages caractéristiques : le héros faussement salaud, les deux soeurs orphelines et le super traître. Sans oublier quelques seconds rôles comme on savait les écrire, jadis, remis au goût du jour : la flic androgyne et sexy (Hélène Fillières), le travelo généreux qui court après des « mercis » qu'on lui refuse (Micha Lescot)... C'est fait aux petits oignons. — Pierre Murat

Année : 2016