Télévision : 4 février 2018 à 22:55-00:55 sur Numéro 23

film : comédie dramatique

Une jeune femme mal mariée se trompe de porte et prend pour un psy un conseiller fiscal coincé. Marivaudage relativement inspiré, où les comédiens font merveille : Fabrice Luchini est béat devant Sandrine Bonnaire, plus mûre, plus sombre – et nous aussi. Critique : Film de Patrice Leconte (France, 2003). Scénario : Jérôme Tonnerre, P. Leconte. Image : Eduardo Serra. Musique : Pascal Estève. 105 mn. Avec Sandrine Bonnaire : Anna. Fabrice Luchini : William. Anne Brochet : Jeanne. Michel Duchaussoy : Dr Monnier. Gilbert Melki : Marc. Genre : quiproquo. L'un est conseiller fiscal ; l'autre, une jeune femme en proie à des problèmes de couple. Elle se trompe de porte, croit débarquer chez un psy, il n'ose la détromper, pris au piège de son imposture. Le scénario de Jérôme Tonnerre a le bon goût de dépasser ce quiproquo : très vite s'installe une relation librement consentie, et peu à peu le manipulateur perd de sa superbe... Cinéma de dialogues, cinéma d'acteurs : Luchini a l'art de paraître baba devant la belle Sandrine. On le comprend : plus mûre, plus sombre, la comédienne réussit à faire subtilement évoluer son personnage. On retrouve ici la veine de Monsieur Hire : même rencontre improbable de deux destins solitaires. Il y a quinze ans, l'épilogue était tragique ; ici, Leconte cède au happy end. Il n'en reste pas moins que ce film modeste est un des plus justes qu'il ait tournés. Aurélien Ferenczi

Année : 2003