Télévision : 28 décembre 2017 à 09:50-11:49 sur Canal +

film : divers

Un biopic trop académique sur le commandant Cousteau. Auquel l’affrontement entre le père et le fils apporte néanmoins une tension intéressante… Critique : On est loin de l'évocation fantasque du commandant Cousteau, tout en chimères cruelles, que l'Américain Wes Anderson avait bricolée dans La Vie aquatique (2004). Avec ce biopic français à gros budget, retour au réalisme basique, à la ­reconstitution pointilleuse, au défilement des années et des décennies. Pour voir vieillir à vue d'oeil, de manière crédible, Lambert Wilson (Jacques-Yves Cousteau) et Audrey Tautou (Simone, l'épouse qui régentait la Calypso), on peut compter sur L'Odyssée. Si on espère davantage que des conventions, prudence... Il y a, pourtant, au milieu du film, une torsion inattendue. Jérôme Salle fait de la haine entre le fils Philippe (Pierre Niney) et le père, un thème majeur. Parmi les griefs adressés au « grand homme » : égocentrisme carabiné et narcissisme forcené. Tout devient alors beaucoup plus intéressant, d'autant que ces défauts sont largement illustrés. Et que Wilson et Niney excellent dans ce moment, où ils ont vraiment quelque chose à jouer. Le mépris de « JYC » pour l'environnement (on vous parle d'un temps antérieur à Nicolas Hulot) est traité aussi, mais édulcoré. Il suffit de regarder Le Monde du silence du vrai Cousteau, palme d'or à Cannes en 1956, pour se faire une idée des tortures infligées alors aux animaux par l'équipage de la Calypso. Après quoi le film retrouve, hélas, la route de l'hagiographie, avec réconciliation père-fils et rédemption tardive, mais appuyée, par l'écologie... Loin de la tempête shakespearienne, et toute velléité de subversion jetée par-dessus de bord. — Louis Guichard

Année : 2016