Télévision : 17 novembre 2017 à 13:30-15:10 sur Canal +

film : comédie

L’ultime film du cinéaste de L’Arnacœur : tueur à gages, métaphore potache du monde des prolos… Avec Michel Blanc au scénario et un Romain Duris toujours cool. Critique : Tueur à gages ? Un petit boulot presque comme un autre dans la sinistrose post-industrielle d'aujourd'hui... C'est l'argument, forcément farcesque, du dernier film de Pascal Chaumeil, dont L'Arnacoeur associait déjà avec succès romance et profession hors norme (en l'occurrence, briseur de ménages). Mais le cinéaste, décédé juste après le tournage, délaisse un peu la comédie sentimentale pour aborder l'impitoyable monde du travail, armé d'un solide humour noir et d'une certaine tendresse. Adapté du roman de Iain Levison, Un petit boulot parie sur l'incongruité et le décalage : un garçon honnête à la recherche d'un job et d'une vie simple — Romain Duris, plus cool que jamais en barbu éberlué — se découvre un don pour faire disparaître ses semblables sur commande. Ce faisant, il retrouve une certaine dignité... A travers lui, c'est la revanche des prolos, malmenés par des cols blancs à la mèche impeccable et au verbe marketé. Une ode potache à la solidarité face au capitalisme sauvage. Et si cette vision du monde ouvrier sent un peu la naphtaline, les dialogues à la Michel Audiard et les numéros d'acteurs font mouche : Michel Blanc en canaille locale, pas si dure, ou Alex Lutz, méchamment hilarant en petit chef cynique, expert pour « réorganiser » la vie de ses subalternes. — Mathilde Blottière

Année : 2016