Télévision : 15 octobre 2017 à 01:50-03:35 sur Canal +

film : comédie dramatique

Jane Bodine, une conseillère électorale ébranlée par un scandale qui lui a donné son nouveau surnom, «Calamity», vient d'être embauchée par un candidat à la présidence bolivienne. Castillo rêve en effet d'accéder à la fonction suprême dans son pays. Jane se met aussitôt au service de l'homme politique. Ses idées font fureur et remonte la cote de popularité de Castillo. Toutefois, Jane trouve sur sa route Pat Candy, également conseiller, qui travaille lui pour un rival... - Critique :

| Genre : Le marché du pouvoir.

Cinéaste versatile, auteur des excellents Prince of Texas et Joe (2013), ou des affreux Baby-sitter malgré lui (2011) et Manglehorn (2014), David Gordon Green s'attaque cette fois à la comédie politique. Dans cette fiction de gauche inspirée de faits réels, produite par George Clooney et inédite en France, une conseillère en communication (Sandra Bullock), quitte sa retraite pour faire élire à la présidence le candidat de la droite bolivienne, sorte d'anti-Evo Morales, prêt à faire allégeance aux Etats-Unis et à céder aux sirènes du FMI.

S'il n'a pas tout à fait le talent d'un Adam McKay (The Big Short), ni pour l'humour, ni pour la satire sociale, le cinéaste a le mérite de soulever des enjeux passionnants. Les motivations de la stratège restent ambiguës d'un bout à l'autre, idéalisme, cupidité ou vengeance personnelle — contre son homologue du camp d'en face. Quant à l'homme politique, réduit à un produit à vendre, une créature que la communicante façonne à sa guise, il en deviendrait presque sympathique... Mais la plus belle idée, c'est de montrer ce duel d'éminences grises, apeurées par la lumière et la foule, comme un combat de vampires où l'un(e) recouvre peu à peu son humanité. — Nicolas Didier

Année : 2015

De : David Gordon Green

Avec : Sandra Bullock, Billy Bob Thornton, Anthony Mackie, Joaquim de Almeida, Ann Dowd, Scoot McNairy, Zoe Kazan, Dominic Flores, Reynaldo Pacheco, Louis Arcella, Octavio Gómez Berríos, Luis Chavez