Nuri Bilge Ceylan : dernières sorties DVD/Blu-ray et derniers films au cinéma

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Récemment en mai
 

Les herbes sèches

Télévision : 19 mai à 22:55-02:05 sur Arte

film : drame

Professeur d'art originaire d'Istanbul, Samet enseigne depuis près de quatre ans dans une petite école située dans une bourgade isolée en plein coeur de l'Anatolie. Alors qu'il attend désespérément sa mutation, le jeune homme voit ses espoirs soudain réduits à néant par de sombres accusations proférées par deux adolescentes, élèves de l'établissement où il est employé. En effet, ces dernières prétendent avoir été victimes d'attouchements sexuels commis par deux enseignants. Profondément touché, Samet sombre peu à peu dans la dépression, jusqu'à ce qu'une rencontre bouleverse son existence... - Critique : En 2014, Winter Sleep (Palme d’or au Festival de Cannes) avait, au fil des semaines, rassemblé 360 000 spectateurs en France. Autant d’amateurs prêts à passer plus de trois heures dans une salle de cinéma, et majoritairement reconnaissants envers le réalisateur, Nuri Bilge Ceylan, pour la beauté, la puissance et la profondeur de son œuvre. Neuf ans plus tard, après une crise sanitaire ayant entraîné d’innombrables changements dans nos habitudes culturelles, sommes-nous toujours les habitants de cette contrée rare où l’on attend d’un film qu’il nous imprègne, nous trouble et nous éclaire durablement, en échange du temps long qu’on lui consacre ? Souhaitons-le, car Les Herbes sèches, neuvième long métrage du grand cinéaste turc, possède à nouveau cette force majestueuse et mélancolique qui fait la différence. Que tombe et retombe la neige sur les montagnes de l’Anatolie, donc. En l’occurrence, sur un collège isolé, fréquenté par des enfants de paysans, et où les cours reprennent après la coupure des vacances d’hiver. Dans la salle des profs, les habitués se retrouvent autour d’un modeste buffet. Les conversations évoquent la période passée loin des élèves : « C’est fou comme on s’habitue à ne rien faire de ses journées ! » constate avec légèreté une enseignante. Ces seules paroles banales sur l’écoulement du temps, et sur le sens qu’on peut, ou non, lui donner, rappellent d’emblée l’esprit de Tchekhov, certainement l’auteur (toutes disciplines confondues) dont Nuri Bilge Ceylan est le plus proche. Le vague à l’âme inhérent à la fuite invisible des jours, des mois et des saisons se précise à travers deux des personnages principaux. Samet, encore jeune, professeur de dessin, ronge son frein dans le froid et ne fait qu’attendre, depuis des années, son hypothétique mutation à Istanbul. Son collègue et colocataire du même âge, également célibataire, a manqué de peu une promotion — il voulait devenir le principal de l’établissement. La faible intensité de leurs existences, telle qu’ils la ressentent, et dont ils se lamentent ou plaisantent, est l’un des sujets du film. Elle est telle que Samet, le cœur à marée basse, est foudroyé par la lettre d’amour trouvée dans le sac d’une élève lors d’une fouille disciplinaire : il s’acharne même à croire, un temps, que cette lettre lui est adressée. Et cette méprise ne restera pas sans conséquences… Puis l’intensité espérée sans conviction par les deux hommes semble prendre le visage d’une autre enseignante, native de la région, et revenue y travailler depuis peu. Nuray (Merve Dizdar, Prix d’interprétation féminine à Cannes en 2023) est le plus beau personnage des Herbes sèches. À la fois ardente et brisée, blessée dans sa chair, elle revient d’un enfer et se convertit peu à peu à la résignation, réinstallée chez ses parents. Mais au fond d’elle-même, elle croit toujours à l’action et à l’engagement. Dans l’univers plutôt masculin de Nuri Bilge Ceylan, où les petitesses des protagonistes sont largement évoquées, cette héroïne incarne l’idéalisme et la part de romanesque à même de transcender le film. Elle sait ainsi déjouer la rivalité primaire qu’elle ne manque pas de susciter entre les deux amis célibataires. Au passage, alors que tant de réalisateurs ont désormais recours aux textos en plein écran pour expliciter les interactions entre les personnages, Ceylan ne filme que l’effet sur les visages des messages échangés par smartphone. Avec une éloquence subtile. À l’instant où le récit intimiste prend toute son ampleur, jusqu’à devenir haletant (lors d’un dîner chez Nuray), le cinéaste ménage une parenthèse inédite dans sa filmographie : il met soudain à nu les ressorts de la fiction, nous rappelle délibérément, et brièvement, qu’il ne s’agit « que » de cinéma. Le décrochage déroute sur le moment, et renforce l’admiration a posteriori, tant il s’apparente à une forme supérieure d’honnêteté artistique, comme il arrivait à l’Iranien Abbas Kiarostami d’en faire preuve, notamment dans Le Goût de la cerise (1997). Et lorsque la narration reprend, peu après, elle n’en est que plus captivante. La mise en scène fusionne les paysages expressifs de l’Anatolie (de nouveau magnifiquement filmés) et le point de vue anthropologique de l’auteur. Dans cette région, est-il signifié en voix off, la végétation, à peine débarrassée de la neige, est aussitôt attaquée par un soleil trop vif. Dès le printemps, le dessèchement menace la nature, et ainsi en va-t-il également des humains. La faculté d’être ému, d’éprouver des sentiments passionnés déserte la plupart les adultes, une fois passée la prime jeunesse. Elle apparaît donc comme un trésor perdu, que Samet, sans doute « l’herbe sèche » la plus voyante du film, recherche désespérément. Tout au long de cette fresque d’une richesse impressionnante, la quête impossible de cet homme rappelle la phrase d’André Gide à la fin de son roman L’Immoraliste : « J’aurais voulu pleurer, mais je sentais mon cœur aussi aride que le désert. » Les deux TurquieLa géographie des films de Nuri Bilge Ceylan se partage essentiellement entre l’Anatolie rurale, où l’auteur est né, a été élevé, et la grande ville cosmopolite, Istanbul, où il est désormais établi. Ces deux pôles, présentés par le cinéaste comme en tous points opposés, ne vont pourtant jamais l’un sans l’autre. Dans Les Herbes sèches, qui se déroule intégralement à la campagne, Samet l’enseignant renouvelle, à chaque fin d’année scolaire, sa demande de mutation à Istanbul, seul lieu qui lui permettrait, croit-il, de vivre pleinement. Mais la femme qu’il courtise lui suggère qu’il y emmènerait, à coup sûr, son désabusement et son ennui. Au contraire, dans le superbe Uzak (2004), le héros stambouliote méprise son jeune cousin fruste venu d’Anatolie pour squatter son appartement… Avant de regretter amèrement, une fois reparti l’encombrant garçon, cette évocation vivante des ses racines.

Année : 2023

Avec : Cengiz Bozkurt, Deniz Celiloglu, Ece Bagci, Emrah Ozdemir, Erdem Senocak, Merve Dizdar, Musab Ekici, Münir Can Cindoruk, Nalan Kuruçim, Onur Berk Arslanoglu, Yildirim Gücük, Yuksel Aksu

Antérieurement en 2024
 

Burning Days

Télévision : 4 avril 2024 à 14:30-16:37 sur Canal +

film : drame

Emre, un jeune procureur intègre, est nommé dans la petite bourgade reculée de Yaniklar, en Turquie. Si l'accueil qu'il reçoit est plutôt sympathique, les choses ne se passent pas comme il l'espérait. Il doit faire face non seulement à une crise de l'eau mais aussi à différents scandales politiques. Face à l'inflexibilité d'Emre, les notables locaux sont déterminés à défendre leurs privilèges par tous les moyens. De nombreuses rumeurs commencent alors à circuler sur le procureur, entachant sa réputation. La pression s'intensifie encore plus lorsqu'il entame sa première enquête sur un meurtre... - Critique : Monsieur le procureur est jeune et scrupuleux dans son costume impeccable. Fraîchement arrivé de la capitale dans cette bourgade rurale et surchauffée de l’Anatolie, il s’inquiète d’être sans cesse invité à dîner par le maire, alors que s’annoncent de nouvelles élections. Partout, des gouffres : la terre, complètement asséchée, s’écroule et le manque d’eau attise la colère de la population. Le « divertissement » habituel des hommes ? Lourdement armés, au volant de pick-up, ils chassent le sanglier, y compris dans les rues de la ville, où le cadavre traîné de la bête laisse une grande trace de sang qui excite les plus jeunes. Le procureur convoque deux des chasseurs pour leur rappeler qu’on ne tire pas dans la ville, et comprend qu’on ne dérange pas ainsi les traditions locales. Le soir même, lors d’une scène magistrale de lenteur trouble, il se retrouve à table avec eux et subit, transpirant, leur hospitalité trop insistante, comme tombé dans un piège… Plusieurs années après son western hypnotique, Derrière la colline, Emin Alper frappe encore plus fort avec ce thriller politique en plusieurs chapitres, dont la tension saisit dès la première image pour ne plus jamais retomber, portée par une musique digne de Bernard Herrmann. Avec cette histoire d’eau sale, c’est un peu comme si Nuri Bilge Ceylan avait mis au goût du jour, en Turquie profonde, le Chinatown de Roman Polanski… Un reflet affolant Sangliers sanguinolents, maisons qui nécessitent de la mort-aux-rats « dans tous les coins », et étendue désertique autour d’un lac marécageux : l’atmosphère est gluante de dangers, et chaque conversation, lourde de sous-entendus. Dans de somptueux plans larges qui lui donnent les contours d’un shérif solitaire, le jeune procureur, devenu juge et partie contre son gré (et après avoir bu beaucoup de raki) trouve un adjoint suave et énigmatique, en la personne du journaliste opposé à l’édile en place. S’installe entre eux une ambiguïté qui sera un autre péché pour la communauté, où règnent violence sexuelle et homophobie. Avec cette bourgade (fictive), le réalisateur offre un reflet affolant d’une Turquie rétrograde et rongée par la corruption. Le ministère de la Culture turc a d’ailleurs demandé le remboursement des aides accordées au film, succès en son pays. La fin, en forme de Fort Alamo puis de chasse à l’homme quasi fantastique, est ce que l’on peut voir de plus impressionnant, ces temps-ci, sur le lynchage populaire.

Année : 2021

Avec : Ali Seçkiner, Ekin Koç, Erdem Senocak, Erol Babaoglu, Eylül Ersöz, Görkem Ipek, Ismail Bahadir Peker, Nizam Namidar, Onur Gürçay, Selahattin Pasali, Selin Yeninci, Sinan Demirer

Antérieurement en 2024
 

Les Herbes sèches (FNAC Exclusivité Blu-ray) - ...

DVD/Blu-ray : 2 avril 2024

Editeur : Memento Films

Année : 2023

De : Nuri Bilge Ceylan

Avec : Deniz Celiloğlu, Merve Dizdar, Musab Ekici, Ece Bağcı, Erdem Şenocak, Yüksel Aksu, Münir Can Cindoruk, Onur Berk Arslanoğlu

Antérieurement en 2024
 

Les Herbes sèches - DVD

DVD/Blu-ray : 2 avril 2024

Editeur : Memento Films

Année : 2023

De : Nuri Bilge Ceylan

Avec : Deniz Celiloğlu, Merve Dizdar, Musab Ekici, Ece Bağcı, Erdem Şenocak, Yüksel Aksu, Münir Can Cindoruk, Onur Berk Arslanoğlu

Antérieurement en 2024
 

Burning Days

Télévision : 1er février 2024 à 16:05-18:12 sur Canal +

film : drame

Emre, un jeune procureur intègre, est nommé dans la petite bourgade reculée de Yaniklar, en Turquie. Si l'accueil qu'il reçoit est plutôt sympathique, les choses ne se passent pas comme il l'espérait. Il doit faire face non seulement à une crise de l'eau mais aussi à différents scandales politiques. Face à l'inflexibilité d'Emre, les notables locaux sont déterminés à défendre leurs privilèges par tous les moyens. De nombreuses rumeurs commencent alors à circuler sur le procureur, entachant sa réputation. La pression s'intensifie encore plus lorsqu'il entame sa première enquête sur un meurtre... - Critique : Monsieur le procureur est jeune et scrupuleux dans son costume impeccable. Fraîchement arrivé de la capitale dans cette bourgade rurale et surchauffée de l’Anatolie, il s’inquiète d’être sans cesse invité à dîner par le maire, alors que s’annoncent de nouvelles élections. Partout, des gouffres : la terre, complètement asséchée, s’écroule et le manque d’eau attise la colère de la population. Le « divertissement » habituel des hommes ? Lourdement armés, au volant de pick-up, ils chassent le sanglier, y compris dans les rues de la ville, où le cadavre traîné de la bête laisse une grande trace de sang qui excite les plus jeunes. Le procureur convoque deux des chasseurs pour leur rappeler qu’on ne tire pas dans la ville, et comprend qu’on ne dérange pas ainsi les traditions locales. Le soir même, lors d’une scène magistrale de lenteur trouble, il se retrouve à table avec eux et subit, transpirant, leur hospitalité trop insistante, comme tombé dans un piège… Plusieurs années après son western hypnotique, Derrière la colline, Emin Alper frappe encore plus fort avec ce thriller politique en plusieurs chapitres, dont la tension saisit dès la première image pour ne plus jamais retomber, portée par une musique digne de Bernard Herrmann. Avec cette histoire d’eau sale, c’est un peu comme si Nuri Bilge Ceylan avait mis au goût du jour, en Turquie profonde, le Chinatown de Roman Polanski… Un reflet affolant Sangliers sanguinolents, maisons qui nécessitent de la mort-aux-rats « dans tous les coins », et étendue désertique autour d’un lac marécageux : l’atmosphère est gluante de dangers, et chaque conversation, lourde de sous-entendus. Dans de somptueux plans larges qui lui donnent les contours d’un shérif solitaire, le jeune procureur, devenu juge et partie contre son gré (et après avoir bu beaucoup de raki) trouve un adjoint suave et énigmatique, en la personne du journaliste opposé à l’édile en place. S’installe entre eux une ambiguïté qui sera un autre péché pour la communauté, où règnent violence sexuelle et homophobie. Avec cette bourgade (fictive), le réalisateur offre un reflet affolant d’une Turquie rétrograde et rongée par la corruption. Le ministère de la Culture turc a d’ailleurs demandé le remboursement des aides accordées au film, succès en son pays. La fin, en forme de Fort Alamo puis de chasse à l’homme quasi fantastique, est ce que l’on peut voir de plus impressionnant, ces temps-ci, sur le lynchage populaire.

Année : 2021

Avec : Ali Seçkiner, Ekin Koç, Erdem Senocak, Erol Babaoglu, Eylül Ersöz, Görkem Ipek, Ismail Bahadir Peker, Nizam Namidar, Onur Gürçay, Selahattin Pasali, Selin Yeninci, Sinan Demirer

Antérieurement en 2023
 

Burning Days

Télévision : 20 novembre 2023 à 00:45-02:52 sur Canal +

film : drame

Emre, un jeune procureur intègre, est nommé dans la petite bourgade reculée de Yaniklar, en Turquie. Si l'accueil qu'il reçoit est plutôt sympathique, les choses ne se passent pas comme il l'espérait. Il doit faire face non seulement à une crise de l'eau mais aussi à différents scandales politiques. Face à l'inflexibilité d'Emre, les notables locaux sont déterminés à défendre leurs privilèges par tous les moyens. De nombreuses rumeurs commencent alors à circuler sur le procureur, entachant sa réputation. La pression s'intensifie encore plus lorsqu'il entame sa première enquête sur un meurtre... - Critique : Monsieur le procureur est jeune et scrupuleux dans son costume impeccable. Fraîchement arrivé de la capitale dans cette bourgade rurale et surchauffée de l’Anatolie, il s’inquiète d’être sans cesse invité à dîner par le maire, alors que s’annoncent de nouvelles élections. Partout, des gouffres : la terre, complètement asséchée, s’écroule et le manque d’eau attise la colère de la population. Le « divertissement » habituel des hommes ? Lourdement armés, au volant de pick-up, ils chassent le sanglier, y compris dans les rues de la ville, où le cadavre traîné de la bête laisse une grande trace de sang qui excite les plus jeunes. Le procureur convoque deux des chasseurs pour leur rappeler qu’on ne tire pas dans la ville, et comprend qu’on ne dérange pas ainsi les traditions locales. Le soir même, lors d’une scène magistrale de lenteur trouble, il se retrouve à table avec eux et subit, transpirant, leur hospitalité trop insistante, comme tombé dans un piège… Plusieurs années après son western hypnotique, Derrière la colline, Emin Alper frappe encore plus fort avec ce thriller politique en plusieurs chapitres, dont la tension saisit dès la première image pour ne plus jamais retomber, portée par une musique digne de Bernard Herrmann. Avec cette histoire d’eau sale, c’est un peu comme si Nuri Bilge Ceylan avait mis au goût du jour, en Turquie profonde, le Chinatown de Roman Polanski… Un reflet affolant Sangliers sanguinolents, maisons qui nécessitent de la mort-aux-rats « dans tous les coins », et étendue désertique autour d’un lac marécageux : l’atmosphère est gluante de dangers, et chaque conversation, lourde de sous-entendus. Dans de somptueux plans larges qui lui donnent les contours d’un shérif solitaire, le jeune procureur, devenu juge et partie contre son gré (et après avoir bu beaucoup de raki) trouve un adjoint suave et énigmatique, en la personne du journaliste opposé à l’édile en place. S’installe entre eux une ambiguïté qui sera un autre péché pour la communauté, où règnent violence sexuelle et homophobie. Avec cette bourgade (fictive), le réalisateur offre un reflet affolant d’une Turquie rétrograde et rongée par la corruption. Le ministère de la Culture turc a d’ailleurs demandé le remboursement des aides accordées au film, succès en son pays. La fin, en forme de Fort Alamo puis de chasse à l’homme quasi fantastique, est ce que l’on peut voir de plus impressionnant, ces temps-ci, sur le lynchage populaire.

Année : 2021

Avec : Ali Seçkiner, Ekin Koç, Erdem Senocak, Erol Babaoglu, Eylül Ersöz, Görkem Ipek, Ismail Bahadir Peker, Nizam Namidar, Onur Gürçay, Selahattin Pasali, Selin Yeninci, Sinan Demirer

Antérieurement en 2023
 

Burning Days

Télévision : 20 novembre 2023 à 00:08-02:15 sur Canal +

film : drame

Emre, un jeune procureur intègre, est nommé dans la petite bourgade reculée de Yaniklar, en Turquie. Si l'accueil qu'il reçoit est plutôt sympathique, les choses ne se passent pas comme il l'espérait. Il doit faire face non seulement à une crise de l'eau mais aussi à différents scandales politiques. Face à l'inflexibilité d'Emre, les notables locaux sont déterminés à défendre leurs privilèges par tous les moyens. De nombreuses rumeurs commencent alors à circuler sur le procureur, entachant sa réputation. La pression s'intensifie encore plus lorsqu'il entame sa première enquête sur un meurtre... - Critique : Monsieur le procureur est jeune et scrupuleux dans son costume impeccable. Fraîchement arrivé de la capitale dans cette bourgade rurale et surchauffée de l’Anatolie, il s’inquiète d’être sans cesse invité à dîner par le maire, alors que s’annoncent de nouvelles élections. Partout, des gouffres : la terre, complètement asséchée, s’écroule et le manque d’eau attise la colère de la population. Le « divertissement » habituel des hommes ? Lourdement armés, au volant de pick-up, ils chassent le sanglier, y compris dans les rues de la ville, où le cadavre traîné de la bête laisse une grande trace de sang qui excite les plus jeunes. Le procureur convoque deux des chasseurs pour leur rappeler qu’on ne tire pas dans la ville, et comprend qu’on ne dérange pas ainsi les traditions locales. Le soir même, lors d’une scène magistrale de lenteur trouble, il se retrouve à table avec eux et subit, transpirant, leur hospitalité trop insistante, comme tombé dans un piège… Plusieurs années après son western hypnotique, Derrière la colline, Emin Alper frappe encore plus fort avec ce thriller politique en plusieurs chapitres, dont la tension saisit dès la première image pour ne plus jamais retomber, portée par une musique digne de Bernard Herrmann. Avec cette histoire d’eau sale, c’est un peu comme si Nuri Bilge Ceylan avait mis au goût du jour, en Turquie profonde, le Chinatown de Roman Polanski… Un reflet affolant Sangliers sanguinolents, maisons qui nécessitent de la mort-aux-rats « dans tous les coins », et étendue désertique autour d’un lac marécageux : l’atmosphère est gluante de dangers, et chaque conversation, lourde de sous-entendus. Dans de somptueux plans larges qui lui donnent les contours d’un shérif solitaire, le jeune procureur, devenu juge et partie contre son gré (et après avoir bu beaucoup de raki) trouve un adjoint suave et énigmatique, en la personne du journaliste opposé à l’édile en place. S’installe entre eux une ambiguïté qui sera un autre péché pour la communauté, où règnent violence sexuelle et homophobie. Avec cette bourgade (fictive), le réalisateur offre un reflet affolant d’une Turquie rétrograde et rongée par la corruption. Le ministère de la Culture turc a d’ailleurs demandé le remboursement des aides accordées au film, succès en son pays. La fin, en forme de Fort Alamo puis de chasse à l’homme quasi fantastique, est ce que l’on peut voir de plus impressionnant, ces temps-ci, sur le lynchage populaire.

Année : 2021

Avec : Ali Seçkiner, Ekin Koç, Erdem Senocak, Erol Babaoglu, Eylül Ersöz, Görkem Ipek, Ismail Bahadir Peker, Nizam Namidar, Onur Gürçay, Selahattin Pasali, Selin Yeninci, Sinan Demirer

Antérieurement en 2023
 

Kasaba

Cinéma : 16 août 2023

Année : 1997

De : Nuri Bilge Ceylan

Avec : Mehmet Emin Toprak, Havva Saglam, Cihat Bütün, Fatma Ceylan

Antérieurement en 2023
 

Les Herbes sèches

Cinéma : 12 juillet 2023

Année : 2023

De : Nuri Bilge Ceylan

Avec : Deniz Celiloğlu, Merve Dizdar, Musab Ekici, Ece Bagci

Antérieurement en 2022
 

Il était une fois en Anatolie

Prime Video : 18 juin 2022

Au cœur des steppes d’Anatolie, un meurtrier tente de guider une équipe de policiers vers l’endroit où il a enterré le corps de sa victime. Au cours de ce périple, une série d’indices sur ce qui s’est vraiment passé fait progressivement surface.

De : Nuri Bilge Ceylan, Zeynep Ozbatur Atakan, Murat Akdilek, Mirsad Purivatra, Ibrahim Sahin, Eda Arikan, Can Yilmaz

Avec : Muhammet Uzuner, Yılmaz Erdoğan, Taner Birsel, Ahmet Mümtaz Taylan, Fırat Tanış, Ercan Kesal, Cansu Demirci, Yilmaz Erdogan

Antérieurement en 2021
 

Le poirier sauvage

Prime Video : 28 décembre 2021

Passionné de littérature, Sinan a toujours voulu être écrivain. De retour dans son village natal d’Anatolie, il met toute son énergie à trouver l’argent nécessaire pour être publié, mais les dettes de son père finissent par le rattraper…

De : Nuri Bilge Ceylan

Avec : Aydın Doğu Demirkol, Murat Cemcir, Bennu Yıldırımlar, Hazar Ergüçlü, Serkan Keskin, Tamer Levent, Akın Aksu, Doğu Demirkol

Antérieurement en 2020
 

Le poirier sauvage

Télévision : 9 novembre 2020 à 22:35-01:40 sur Arte

Drame

Sinan, qui a fini ses études, revient dans sa ville natale en pensant pouvoir choisir son destin. Mais celui-ci est irrémédiablement lié à celui de son père, professeur presque retraité, joueur invétéré et surendetté. Sinan doit réussir un concours complexe, or 300 000 apprentis professeurs attendent déjà un poste. Côté écriture, il ne rencontre aucun succès avec ses textes : personne ne s'intéresse à sa fascination devant la culture populaire, ou à la beauté d’un arbre mystérieux, appelé le poirier sauvage. Au village, il rencontre une fille merveilleuse qui osait tout affronter, autrefois, et qui, a finalement tu ses ambitions...

Année : 2018

De : Nuri Bilge Ceylan

Avec : Dogu Demirkol, Murat Cemcir, Bennu Yildirimlar, Hazar Ergüclü, Ahmet Rifat Sungar, Serkan Keskin, Tamer Levent, Oner Erkan

Antérieurement en 2019
 

Les Trois singes - DVD

DVD/Blu-ray : 14 février 2019

Editeur : Pyramide Vidéo

Année : 2008

De : Nuri Bilge Ceylan

Avec : Yavuz Bingol, Hatice Aslan, Rifat Sungar, Ercan Kesal, Cafer Köse, Gürkan Aydin

Antérieurement en 2018
 

Nuri Bilge Ceylan : L'intégrale - Blu-ray

DVD/Blu-ray : 8 décembre 2018

Editeur : Memento Films

De : Nuri Bilge Ceylan

Avec : Dogu Demirkol, Murat Cemcir, Muhammet Uzuner, Haluk Bilginer, Melisa Sözen, Demet Akbag

Antérieurement en 2018
 

Le Poirier sauvage - Blu-ray

DVD/Blu-ray : 8 décembre 2018

Editeur : Memento Films

Année : 2018

De : Nuri Bilge Ceylan

Avec : Dogu Demirkol, Murat Cemcir, Bennu Yildirimlar, Hazar Ergüçlü, Serkan Keskin, Tamer Levent, Öner Erkan, Ahmet Rifat Sungar

Antérieurement en 2018
 

Le Poirier sauvage - DVD

DVD/Blu-ray : 8 décembre 2018

Editeur : Memento Films

Année : 2018

De : Nuri Bilge Ceylan

Avec : Dogu Demirkol, Murat Cemcir, Bennu Yildirimlar, Hazar Ergüçlü, Serkan Keskin, Tamer Levent, Öner Erkan, Ahmet Rifat Sungar

Antérieurement en 2018
 

Lendemain de fête

Télévision : 13 avril 2018 à 20:55-22:40 sur Arte

film

A l'issue d'une soirée organisée dans son appartement en l'absence de sa compagne, le jeune banquier Karsten se retrouve en tête à tête avec la charmante Anna, restée après le départ des autres convives. Alors que les deux quasi-inconnus, en état d'ébriété, s'apprêtent à tomber dans les bras l'un de l'autre, la jeune femme fait un grave malaise. Affolé, Karsten se précipite à la clinique voisine mais y trouve porte close. De retour chez lui, il découvre Anna gisant au sol, sans vie. La vie du jeune homme bascule. Il apprend bientôt qu'aucun des invités ne connaissait la jeune femme dont la présence à la soirée semble inexplicable. De témoin malheureux, Karsten devient alors suspect aux yeux de ses proches... Critique : En 2013, avec La Révélation d’Ela (confidentiellement sorti en salles), Asli Ozge décrivait la lente désagrégation d’un couple au sein de la bourgeoisie turque. Ce drame en sourdine se jouait dans une maison hyper moderne aux larges baies vitrées, où la femme et l’homme semblaient vivre chacun de leur côté, comme en autarcie. Le sens du cadrage presque photographique, comparable à celui de son compatriote Nuri Bilge Ceylan (Winter Sleep), se retrouve dans son troisième long métrage de cinéma, inédit en France. Lendemain de fête repose sur un argument de polar séduisant : une jeune femme meurt subitement après une soirée arrosée chez un banquier (Sebastian Hülk, tout en ambiguïté). Suicide, non-assistance à personne en danger ou meurtre ? Le procès qui s’ensuit révèle à la fois l’hypocrisie de l’entourage familial, du cercle d’amis et du milieu professionnel. L’unité de lieu est ici abandonnée au profit d’une multiplicité de décors (intérieurs étriqués, horizon bouché par les montagnes), qui accentuent la solitude des protagonistes et donnent l’impression de se refermer comme autant de pièges sur le héros. Mais la cinéaste passe trop rapidement d’un espace à l’autre et se disperse avec un récit un peu brouillon, où se mêlent, de manière désordonnée, mélodrame intime, lutte des classes et dénonciation d’une certaine phallocratie allemande. La critique aurait sans doute été plus efficace en s’attardant davantage sur les personnages féminins.

Année : 2016

Antérieurement en 2018
 

Les Nouveaux Sauvages

Télévision : 28 mars 2018 à 22:45-00:45 sur France 4

film : thriller

Sketchs sur des pétages de plombs, dans le style comédie à l'italienne. Meilleur moment : le prologue sur les passagers d'un avion. Après, ça se gâte un peu. Critique : A Cannes, entre deux films exigeants, on avait donc vu en compétition officielle ce film argentin. Une suite de sketches sur des pétages de plomb, avec quelques références cryptées pour cinéphiles : l'un des épisodes évoque Duel, de Steven Spielberg, un autre est une variation burlesque sur l'un des films les moins connus de Nuri Bilge Ceylan, Les Trois Singes. Mais tout, jusqu'au titre, prétend rappeler d'abord la grande comédie italienne de jadis : les films de Pietro Germi, d'Ettore Scola et, bien sûr, Les Monstres de Dino Risi et sa suite, au moins aussi réussie. Problème : si les histoires sont caustiques à souhait pour la plupart, elles sont filmées avec les pieds. Pis que tout : le réalisateur, qui se voudrait truculent, n'est que vulgaire. Et ça, ça ne pardonne pas... On aura tout de même de l'indulgence pour l'histoire du brave type (Ricardo Darín) qui sombre dans le terrorisme par la faute d'une voiture mal garée et de la bêtise de fonctionnaires particulièrement bornés. Mais c'est, de loin, le prologue qui est le plus drôle. Dans un avion, un critique musical quinquagénaire drague une top model. Ils se découvrent une connaissance commune : un certain Pasternak. Lui l'a laminé lors d'un examen. Elle l'a trompé avec son meilleur ami qui, quelle coïncidence, fait partie du vol... Peu à peu, comme dans un roman d'Agatha Christie, on réalise que tous les passagers ont eu affaire à ce Pasternak qui, en pleine crise, les a réunis. C'est affreux, suave et méchant. Implacable comme la fatalité en marche.

Année : 2014

Antérieurement en 2017
 

Les nouveaux sauvages

Télévision : 6 décembre 2017 à 22:35-00:40 sur France 4

film : thriller

Sketchs sur des pétages de plombs, dans le style comédie à l'italienne. Meilleur moment : le prologue sur les passagers d'un avion. Après, ça se gâte un peu. Critique : A Cannes, entre deux films exigeants, on avait donc vu en compétition officielle ce film argentin. Une suite de sketches sur des pétages de plomb, avec quelques références cryptées pour cinéphiles : l'un des épisodes évoque Duel, de Steven Spielberg, un autre est une variation burlesque sur l'un des films les moins connus de Nuri Bilge Ceylan, Les Trois Singes. Mais tout, jusqu'au titre, prétend rappeler d'abord la grande comédie italienne de jadis : les films de Pietro Germi, d'Ettore Scola et, bien sûr, Les Monstres de Dino Risi et sa suite, au moins aussi réussie. Problème : si les histoires sont caustiques à souhait pour la plupart, elles sont filmées avec les pieds. Pis que tout : le réalisateur, qui se voudrait truculent, n'est que vulgaire. Et ça, ça ne pardonne pas... On aura tout de même de l'indulgence pour l'histoire du brave type (Ricardo Darín) qui sombre dans le terrorisme par la faute d'une voiture mal garée et de la bêtise de fonctionnaires particulièrement bornés. Mais c'est, de loin, le prologue qui est le plus drôle. Dans un avion, un critique musical quinquagénaire drague une top model. Ils se découvrent une connaissance commune : un certain Pasternak. Lui l'a laminé lors d'un examen. Elle l'a trompé avec son meilleur ami qui, quelle coïncidence, fait partie du vol... Peu à peu, comme dans un roman d'Agatha Christie, on réalise que tous les passagers ont eu affaire à ce Pasternak qui, en pleine crise, les a réunis. C'est affreux, suave et méchant. Implacable comme la fatalité en marche.

Année : 2014

Antérieurement en 2017
 

Les Nouveaux Sauvages

Télévision : 6 décembre 2017 à 22:30-00:30 sur France 4

film : thriller

Sketchs sur des pétages de plombs, dans le style comédie à l'italienne. Meilleur moment : le prologue sur les passagers d'un avion. Après, ça se gâte un peu. Critique : A Cannes, entre deux films exigeants, on avait donc vu en compétition officielle ce film argentin. Une suite de sketches sur des pétages de plomb, avec quelques références cryptées pour cinéphiles : l'un des épisodes évoque Duel, de Steven Spielberg, un autre est une variation burlesque sur l'un des films les moins connus de Nuri Bilge Ceylan, Les Trois Singes. Mais tout, jusqu'au titre, prétend rappeler d'abord la grande comédie italienne de jadis : les films de Pietro Germi, d'Ettore Scola et, bien sûr, Les Monstres de Dino Risi et sa suite, au moins aussi réussie. Problème : si les histoires sont caustiques à souhait pour la plupart, elles sont filmées avec les pieds. Pis que tout : le réalisateur, qui se voudrait truculent, n'est que vulgaire. Et ça, ça ne pardonne pas... On aura tout de même de l'indulgence pour l'histoire du brave type (Ricardo Darín) qui sombre dans le terrorisme par la faute d'une voiture mal garée et de la bêtise de fonctionnaires particulièrement bornés. Mais c'est, de loin, le prologue qui est le plus drôle. Dans un avion, un critique musical quinquagénaire drague une top model. Ils se découvrent une connaissance commune : un certain Pasternak. Lui l'a laminé lors d'un examen. Elle l'a trompé avec son meilleur ami qui, quelle coïncidence, fait partie du vol... Peu à peu, comme dans un roman d'Agatha Christie, on réalise que tous les passagers ont eu affaire à ce Pasternak qui, en pleine crise, les a réunis. C'est affreux, suave et méchant. Implacable comme la fatalité en marche.

Année : 2014