Jean-Paul Solal : passages TV et dernières sorties DVD/Blu-ray

Créez gratuitement votre compte Evernext pour être averti de toutes les actualités de Jean-Paul Solal.

Créer mon compte

Récemment en mars
 

Yannick

Télévision : 21 mars à 17:06-18:12 sur Canal +

film : comédie

Dans un théâtre aux trois quarts vide, en pleine représentation de la pièce "Le Cocu", un très mauvais boulevard interprété par des comédiens peu concernés, Yannick se lève et interrompt le spectacle. Jugeant la pièce déprimante, il monte sur scène et décide de prendre les choses en main. Armé d'un pistolet, il compte expliquer aux différents acteurs la manière dont il voit les choses. Il les prend alors en otage, en leur ordonnant de faire ce qu'il demande. Totalement perdus, les acteurs sont à l'écoute de cet invité surprise mais non sans peur du dérapage. Ils partent alors dans la direction de Yannick en espérant le calmer... - Critique : Y aurait-il deux Quentin Dupieux ? L’un serait « plastique », conceptuel, abstrait, absurde. L’autre, moins porté sur l’esthétique, plus trivial et sardonique, façon Bertrand Blier. Yannick appartient à cette seconde veine. Le décor est unique ici. Ce n’est pas un commissariat comme dans Au poste !, mais le huis clos d’un théâtre. Une pièce, Le Cocu, est en train d’y être jouée. Un homme (Pio Marmaï), qui vient de se découvrir cocu, s’exclame « Je n’en reviens pas ! », en le répétant une bonne huitaine de fois. C’est du boulevard qui paraît vite de mauvaise qualité, mais que Dupieux parvient à rendre assez drôle, par son sens de la caricature et l’outrance manifeste des trois comédiens (Blanche Gardin et Sébastien Chassagne côtoient Pio Marmaï). Au bout d’un moment pourtant, dans le public clairsemé, un homme intervient soudain haut et fort. Il est mécontent de la pièce, la juge nulle et tient à le dire. Sans rire. Yannick, c’est lui. Voir ce gus rompre le contrat quasi sacré et tacite qui réclame le silence des spectateurs et le respect du travail des comédiens est une transgression déroutante. Et ce n’est que le début. Yannick commence à raconter sa vie et son métier (il est gardien de parking). Il justifie sa prise de parole intempestive par le temps qu’il a mis à venir de Melun (« dans le 77 ») et par sa demande de divertissement non satisfaite. Son monologue dure et le fait qu’il soit assuré par Raphaël Quenard, l’étoile montante révélée par Chien de la casse, assure le malaise maximal. Qui est et que veut cet escogriffe à la diction bizarre ? Est-ce un agitateur ou un intimidateur, un enfant coincé dans un corps d’adulte, un psychopathe, un prophète ? Impossible pour l’heure de trancher vraiment. Sur scène, les trois acteurs réagissent, surtout celui qui incarne le cocu, le plus remonté. Il sermonne et rappelle à l’ordre l’importun. Yannick finit par partir. Mais, entre-temps brocardé, il revient, un revolver à la main. Commence alors une très insolite prise d’otages. Spectacle sauvage Un banlieusard, le lien social rompu, le sentiment d’humiliation, l’exaspération qui monte jusqu’à la violence : fichtre, on rêve ou c’est de la politique ? Oui, mais à la Dupieux, en mode délirant et modeste, très rusé surtout. Pas de choc entre caillera et nantis, ici. Le « game » confronte un gars de la France périurbaine à un ventre mou généralisé, symbolisé à la fois par les comédiens et le public, varié, contraint lui aussi de participer au spectacle sauvage. C’est tout un théâtre de la France actuelle qui se joue alors, où Dupieux traduit le ressentiment, la peur, le sadisme, le vide, le sentiment d’être mal représenté, de ne pas être reconnu. Un monde du faux et du morne, dans lequel Yannick réinjecte de l’émotion, en roi de l’impro, en showman illuminé. Voilà donc la noirceur corrosive de cette farce allégorique tempérée par le plaisir retrouvé du collectif. Qui passe ici par le travail des comédiens. C’est une mise à nu – Dupieux a liquidé tout le reste (accessoires bizarres, décors fantasques, forme surréaliste). Auparavant, ces acteurs étaient plutôt au second plan. On serait prêt à parier que le réalisateur ne voulait pas s’encombrer de ce narcissisme hautain, caractériel et un brin pathétique, incarné ici par Pio Marmaï (formidable, tout proche de Patrick Dewaere, jusque dans sa moustache). Au poste ! et Le Daim étaient aussi des films d’acteurs. Mais Yannick est assurément le premier à être sentimental, si proche d’eux.

Année : 2023

Avec : Agnès Hurstel, Blanche Gardin, Charlotte Laemmel, Franck Lebreton, Félix Bossuet, Jean-Paul Solal, Mustapha Abourachid, Nicolas Laurent, Pio Marmaï, Raphaël Quenard, Sava Lolov, Sébastien Chassagne

Récemment en mars
 

Yannick

Télévision : 19 mars à 22:52-23:58 sur Canal +

film : comédie

Dans un théâtre aux trois quarts vide, en pleine représentation de la pièce "Le Cocu", un très mauvais boulevard interprété par des comédiens peu concernés, Yannick se lève et interrompt le spectacle. Jugeant la pièce déprimante, il monte sur scène et décide de prendre les choses en main. Armé d'un pistolet, il compte expliquer aux différents acteurs la manière dont il voit les choses. Il les prend alors en otage, en leur ordonnant de faire ce qu'il demande. Totalement perdus, les acteurs sont à l'écoute de cet invité surprise mais non sans peur du dérapage. Ils partent alors dans la direction de Yannick en espérant le calmer... - Critique : Y aurait-il deux Quentin Dupieux ? L’un serait « plastique », conceptuel, abstrait, absurde. L’autre, moins porté sur l’esthétique, plus trivial et sardonique, façon Bertrand Blier. Yannick appartient à cette seconde veine. Le décor est unique ici. Ce n’est pas un commissariat comme dans Au poste !, mais le huis clos d’un théâtre. Une pièce, Le Cocu, est en train d’y être jouée. Un homme (Pio Marmaï), qui vient de se découvrir cocu, s’exclame « Je n’en reviens pas ! », en le répétant une bonne huitaine de fois. C’est du boulevard qui paraît vite de mauvaise qualité, mais que Dupieux parvient à rendre assez drôle, par son sens de la caricature et l’outrance manifeste des trois comédiens (Blanche Gardin et Sébastien Chassagne côtoient Pio Marmaï). Au bout d’un moment pourtant, dans le public clairsemé, un homme intervient soudain haut et fort. Il est mécontent de la pièce, la juge nulle et tient à le dire. Sans rire. Yannick, c’est lui. Voir ce gus rompre le contrat quasi sacré et tacite qui réclame le silence des spectateurs et le respect du travail des comédiens est une transgression déroutante. Et ce n’est que le début. Yannick commence à raconter sa vie et son métier (il est gardien de parking). Il justifie sa prise de parole intempestive par le temps qu’il a mis à venir de Melun (« dans le 77 ») et par sa demande de divertissement non satisfaite. Son monologue dure et le fait qu’il soit assuré par Raphaël Quenard, l’étoile montante révélée par Chien de la casse, assure le malaise maximal. Qui est et que veut cet escogriffe à la diction bizarre ? Est-ce un agitateur ou un intimidateur, un enfant coincé dans un corps d’adulte, un psychopathe, un prophète ? Impossible pour l’heure de trancher vraiment. Sur scène, les trois acteurs réagissent, surtout celui qui incarne le cocu, le plus remonté. Il sermonne et rappelle à l’ordre l’importun. Yannick finit par partir. Mais, entre-temps brocardé, il revient, un revolver à la main. Commence alors une très insolite prise d’otages. Spectacle sauvage Un banlieusard, le lien social rompu, le sentiment d’humiliation, l’exaspération qui monte jusqu’à la violence : fichtre, on rêve ou c’est de la politique ? Oui, mais à la Dupieux, en mode délirant et modeste, très rusé surtout. Pas de choc entre caillera et nantis, ici. Le « game » confronte un gars de la France périurbaine à un ventre mou généralisé, symbolisé à la fois par les comédiens et le public, varié, contraint lui aussi de participer au spectacle sauvage. C’est tout un théâtre de la France actuelle qui se joue alors, où Dupieux traduit le ressentiment, la peur, le sadisme, le vide, le sentiment d’être mal représenté, de ne pas être reconnu. Un monde du faux et du morne, dans lequel Yannick réinjecte de l’émotion, en roi de l’impro, en showman illuminé. Voilà donc la noirceur corrosive de cette farce allégorique tempérée par le plaisir retrouvé du collectif. Qui passe ici par le travail des comédiens. C’est une mise à nu – Dupieux a liquidé tout le reste (accessoires bizarres, décors fantasques, forme surréaliste). Auparavant, ces acteurs étaient plutôt au second plan. On serait prêt à parier que le réalisateur ne voulait pas s’encombrer de ce narcissisme hautain, caractériel et un brin pathétique, incarné ici par Pio Marmaï (formidable, tout proche de Patrick Dewaere, jusque dans sa moustache). Au poste ! et Le Daim étaient aussi des films d’acteurs. Mais Yannick est assurément le premier à être sentimental, si proche d’eux.

Année : 2023

Avec : Agnès Hurstel, Blanche Gardin, Charlotte Laemmel, Franck Lebreton, Félix Bossuet, Jean-Paul Solal, Mustapha Abourachid, Nicolas Laurent, Pio Marmaï, Raphaël Quenard, Sava Lolov, Sébastien Chassagne

Récemment en décembre
 

Yannick - Blu-ray

DVD/Blu-ray : 5 décembre 2023

Editeur : Diaphana

Année : 2023

De : Quentin Dupieux

Avec : Raphaël Quenard, Pio Marmaï, Blanche Gardin, Sébastien Chassagne, Agnès Hurstel, Jean-Paul Solal, Laurent Nicolas, Mustapha Abourachid

Récemment en décembre
 

Yannick - DVD

DVD/Blu-ray : 5 décembre 2023

Editeur : Diaphana

Année : 2023

De : Quentin Dupieux

Avec : Raphaël Quenard, Pio Marmaï, Blanche Gardin, Sébastien Chassagne, Agnès Hurstel, Jean-Paul Solal, Laurent Nicolas, Mustapha Abourachid