Télévision : 15 janvier à 21:55-22:50 sur TF1
série policière
La flèche de Cupidon. Saison:1 - Episode:4 - Elsbeth et Kaya sont chargées d'enquêter sur la disparition de Gabriel Erwood, un riche Australien. Alors qu'elles rendent visite à Margo, la professionnelle qui l'a présenté à sa femme, Elsbeth remarque qu'un tapis n'est plus à sa place. De plus, la femme leur apprend que Gabriel lui a rendu visite le jour de sa disparition. Elles vont alors découvrir que Gabriel Erwood est en fait Dennis Pagano, qu'il est américain et que Margo l'a rencontré pendant une garde à vue. C'est là qu'elle a décidé de le relooker pour le faire épouser une de ses clientes. Alors qu'il venait de lui annoncer qu'il allait tout révéler à sa femme, Margo l'a tué. En parallèle, Elsbeth se renseigne sur le capitaine Wagner et sur sa fondation. - Critique : Au jeu des 7 familles… de flics, Elsbeth Tascioni est de toute évidence la fille de Columbo. Avec son air de ne pas y toucher et un enthousiasme enfantin, l’ex-avocate de Chicago passée de l’autre côté de la force se révèle une redoutable enquêtrice dans les rues de New York. Et la série qui porte son prénom un délicieux procedural. Un crime, un épisode et des sourires… Difficile de faire plus cosy. De la télé confort, donc, très inspirée des années 1970, pourtant conçue par les maîtres de la série juridique contemporaine : Michelle et Robert King. Après les excellentes The Good Wife et The Good Fight, le talentueux duo de créateurs renoue avec l’un de ses personnages fétiches et sans doute des plus décalés, Elsbeth. L’occasion pour son interprète, Carrie Preston, de se livrer à un one-woman-show irrésistible. Ici, toutes les caméras sont braquées sur elle, malgré la présence au casting de légendes de la série comme Wendell Pierce (The Wire, Treme…). C’est bien là l’une des différences majeures avec les précédents opus dont la qualité résidait dans leur dimension chorale. Autre singularité, la série se révèle moins frontalement politique. Mais qui sait ce que la suite de la saison réserve derrière le sourire candide d’Elsbeth ?
Année : 2024
De : Rosemary Rodriguez
Avec : Carrie Preston, Christopher Gurr, Fredric Lehne, Garcia Paloma, Gloria Reuben, Kelly AuCoin, Maria Jung, Mike Gioia, Patterson Carra, Retta, Ryan Cooper, Wendell Pierce
Télévision : 11 juin 2024 à 21:10-23:50 sur W9
film : comédie musicale
En 1954, le quartier de West Side, à New York, est le théâtre de la rivalité entre deux bandes : les Jets, d'origine polonaise et irlandaise, et les Sharks, de Porto Rico. Alors que la bagarre fait rage pour la suprématie dans la rue, Tony, ancien chef des Jets, tombe sous le charme de Maria, la soeur du leader des Sharks. Hélas, leur amour suscite l'incompréhension des deux clans, dont la rivalité redouble d'intensité... - Critique : Avertissement avant que le spectacle commence : amateurs de modernisation à tous crins, passez votre chemin, il n’y aura pas de rap à la place du mambo dans le quartier de la légendaire tragédie chantée et dansée. Si Steven Spielberg fait le pari fou de réadapter la comédie musicale créée à Broadway en 1957, il s’attaque à ce monument avec du respect pour le passé, et c’est délicatement qu’il actualise l’amour naissant entre Maria et Tony sur fond de rixes entre gangs rivaux new-yorkais, les Jets (descendants d’anciens émigrés européens) et les Sharks (Portoricains fraîchement arrivés). La présence de vrais requins (« sharks ») s’impose dès l’ouverture, avec ses mouvements de caméras vertigineux au milieu des gravats : les promoteurs immobiliers et leur énorme boule de démolition commencent à pulvériser le quartier de Lincoln Square et de San Juan Hill, dans l’Upper West Side, ce territoire pour lequel se battent les deux gangs. Faire couler le sang pour un fief condamné à disparaître : voilà qui rend encore plus absurde et tragique cette romance déjà condamnée par le racisme et la pauvreté. Quand Tony, le jeune Roméo des Jets rejoint Maria, la petite sœur de Bernardo, chef des Sharks, pour lui chanter son amour, leurs visages restent séparés par des grillages. Jusqu’au moindre détail, cette version envoie de tristes présages pour les tourtereaux enfermés contre leur gré dans des identités ennemies… Avec une direction artistique flamboyante, fidèle aux couleurs des années 1950, Spielberg ajoute une noirceur contemporaine et alerte sur l’exclusion et la haine qui rongent toujours l’Amérique. Dans une même volonté de réalisme, il déplace bon nombre de numéros musicaux en extérieur, dans les rues de New York. Ils sont enthousiasmants, ces numéros, comme celui qui confronte Tony et son pote Riff au sujet de la possession d’une arme qui se révélera fatale. Dans le film original, la scène se déroulait dans un parking. Spielberg et son très inspiré chorégraphe, Justin Peck, la réinventent, totalement, sur une jetée, selon une tension digne du Far West. Suivra la séquence folle, du Rumble cette bagarre qu’il débarrasse des rondeurs de la danse pour l’assécher en une chorégraphie sans merci. Quant à America, moment qui se devait d’être euphorisant, il se déploie, en plein jour, au carrefour de plusieurs rues d’où affluent tous les Portoricains. Si tous les interprètes ont l’âge de leurs jeunes personnages, cette merveille d’énergie est menée par la révélation Ariana DeBose. Elle compose une Anita explosive et émouvante qui réussit la prouesse de faire oublier Rita Moreno, créatrice du personnage à l’écran… À laquelle Spielberg et son scénariste ont l’idée, magnifique, de donner un autre rôle : la veuve de l’épicier de quartier, preuve vivante et douce que les mariages mixtes peuvent exister. C’est elle, cheveux neigeux et voix triste, qui chante Somewhere, ode à l’espoir en un monde meilleur, envers et contre tout. Sans doute le moment le plus bouleversant du film, comme une passerelle entre hier et aujourd’hui, et comme une séquence testamentaire de Spielberg l’humaniste enchanteur.
Année : 2021
Avec : Ana Isabelle, Ansel Elgort, Ariana DeBose, Brian d'Arcy, Corey Stoll, Craig Salstein, David Alvarez, Garcia Paloma, Iris Menas, Josh Andrés Rivera, Mike Faist, Patricia Lucia Delgado, Rachel Zegler, Rita Moreno