Django Django :

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Récemment en novembre
 

Ground Control : Django Django

Télévision : 4 novembre 2023 à 00:45-01:45 sur Arte

musique : pop %26 rock

Formé à Londres en 2009 autour de Dave McLean et Vinny Neff, Django Django est un condensé des innombrables influences de ses fondateurs. Gardant toujours un pied dans la musique club, leurs compositions n'hésitent en revanche jamais à aller lorgner du côté de l'indie rock, du psyché ou encore du breakbeat pour façonner un son qui leur est caractéristique.

Antérieurement en 2017
 

Django Unchained

Télévision : 19 octobre 2017 à 22:45-01:45 sur TMC

film : western

Dans le sud des Etats-Unis, en 1858, un chasseur de primes libère l'esclave Django, provoquant des règlements de comptes… Un film passionné et passionnant. - Critique :

On avait quitté Tarantino sous l'Occupation, à Paris : c'est là que ses Inglourious Basterds (2009) réglaient son compte à Adolf Hitler, faisant disparaître le dictateur nazi dans un cinéma en flammes. C'est à nouveau dans le passé que nous entraîne le réalisateur : nous voilà en 1858, au coeur du Sud des Etats-Unis. Une terre d'esclavage où les comptes à régler ne manquent pas pour le Dr King Schultz, un chasseur de primes, et pour l'esclave noir qu'il a libéré de ses chaînes, Django. Fidèle à son travail de remise à jour du cinéma de genre, Tarantino passe du film de guerre avec Inglourious Basterds au western avec Django unchained. Après avoir revisité le film d'arts martiaux (Kill Bill, 2003) et bien sûr les histoires de gangsters (Reservoir Dogs, 1992, Pulp Fiction, 1994).

Mais son insistance récente à revenir sur le passé possède une saveur particulière, qui dépasse le simple exercice de style. Sous sa fantaisie provocatrice, sa vision de la Seconde Guerre mondiale s'affrontait au bien et au mal, guidée par une envie de venger les victimes et de punir les bourreaux. Avec ses justiciers de western, Django unchained retrouve cette énergie vengeresse, devenue encore plus déterminée, plus crue, plus impressionnante. Peut-être prêt à accepter une maturité qu'il semblait toujours repousser, le cinéaste livre un film d'une beauté presque classique et se laisse gagner par une sincérité nouvelle.

Si l'humour et la dérision n'ont pas disparu, ils semblent tenus en respect. Le ton est donné par le personnage à la fois ahurissant et subtil du chasseur de primes qui se fait passer pour un arracheur de dents. Interprété par Christoph Waltz, aussi splendide que dans Inglourious Basterds, King Schultz est un pince-sans-rire. Capable de balancer un bon mot en même temps qu'une balle en pleine tête, ce VRP pragmatique court après les dollars mais se double d'un idéaliste, un homme de culture et de valeurs. Venu d'Europe, il est prêt à s'affronter à la sauvagerie de l'Amérique, mais pas à s'y fondre. Il libère Django (Jamie Foxx) uniquement parce qu'il l'aidera à reconnaître trois négriers dont la tête est mise à prix. Mais il accepte, très vite, au nom de l'honneur et de la liberté, d'aller sauver sa femme, esclave du riche Calvin Candie (Leonardo DiCaprio).

A travers les multiples facettes de King Schultz, c'est Tarantino lui-même qu'on reconnaît. Businessman de talent, à la fois amateur d'images violentes et de dialogues foisonnants, prêt à faire des films pétaradants, sans se confon­dre avec le tout-venant du cinéma d'action américain. Il est même, lui aussi, un justicier... de la cinéphilie : soucieux depuis toujours de rendre hommage aux réalisateurs méprisés par l'histoire officielle. Ici, il sort ainsi de l'oubli un western spaghetti de Sergio Corbucci (lire encadré). Tarantino, défenseur des opprimés (du septième art), l'image peut faire sourire. Mais Django unchained est un film qui lui tient si passionnément à coeur — on le ressent sans cesse — que jamais ce cinéaste aux attitudes très travaillées, et volontiers frimeur, n'a semblé si proche de sa vérité.

C'est particulièrement sensible dans les scènes où King Schultz et Django se retrouvent spectateurs forcés du pouvoir de Calvin Candie, l'homme blanc qui règne sur ses sujets noirs avec une morgue et un sadisme naturels, presque enfantins — registre où DiCaprio se révèle très intense. Lutte à mort de deux esclaves devant leurs propriétaires, dans le climat feutré d'un club pour Blancs chics ; esclave jeté vivant aux chiens : face à cette violence-là, Tarantino semble le premier impressionné, effrayé même. Alors qu'il peut, à d'autres moments, filmer avec jubilation des éclaboussures de sang, il contient l'horreur par des cadrages très précis et par des mouvements de caméra qui rendent l'image floue. Face à cette réalité insoutenable, Tarantino exprime à la fois aversion et émotion : son cinéma trouve là une dimension humaine inédite.

Dans ce western spaghetti new-look, le kitsch parodique auquel on pouvait s'attendre passe après un réquisitoire à la gravité jamais feinte contre l'esclavage. Il y a une part profondément tragique dans le personnage de Django, sobrement campé par Jamie Foxx. Et puis, parce que l'appétit de Tarantino est insatiable, il y a finalement un Django superhéros, presque une sorte de Zorro fait pour le fun d'une grande fusillade. C'est aussi ça, le triomphe de l'homme libéré de ses chaînes, dans ce film fleuve où le cinéma se déchaîne. — Frédéric Strauss


Django mania

« Django ! Django, have you always been alone ? » : composée par Luis Bacalov, la chanson n'a pas pris une ride. Tarantino l'a donc reprise pour son film, hommage revendiqué au Django de Corbucci (1966). Pas étonnant qu'il soit fan de ce western spaghetti, inspiré des films de samouraïs et débordant d'inventivité à défaut d'argent. Violence abrupte : cadavres par dizaines, femme fouettée, oreille tranchée. Images superbes, notamment ce cow-boy solitaire traînant derrière lui un cercueil. Du Quentin avant Quentin, en quelque sorte ! Django fut un succès mondial. Un certain Jack Nicholson, emballé mais encore inconnu, voulut le distribuer aux Etats-Unis. Pendant des années, lorsque son interprète, Franco Nero, arrivait dans un hôtel, en Europe ou au Japon, le réceptionniste l'inscrivait sous le nom de Django. Franco Nero à qui Tarantino a, bien sûr, offert un (petit) rôle dans son film, histoire de boucler la boucle... -- Guillemette Odicino

| Reprise du Django de Sergio Corbucci la semaine prochaine. Et sortie du même film en DVD chez Carlotta Films.

Année : 2012

Antérieurement en 2017
 

Django Unchained

Télévision : 2 octobre 2017 à 21:00-23:55 sur TMC

film : western

Dans le sud des Etats-Unis, en 1858, un chasseur de primes libère l'esclave Django, provoquant des règlements de comptes… Un film passionné et passionnant. - Critique :

On avait quitté Tarantino sous l'Occupation, à Paris : c'est là que ses Inglourious Basterds (2009) réglaient son compte à Adolf Hitler, faisant disparaître le dictateur nazi dans un cinéma en flammes. C'est à nouveau dans le passé que nous entraîne le réalisateur : nous voilà en 1858, au coeur du Sud des Etats-Unis. Une terre d'esclavage où les comptes à régler ne manquent pas pour le Dr King Schultz, un chasseur de primes, et pour l'esclave noir qu'il a libéré de ses chaînes, Django. Fidèle à son travail de remise à jour du cinéma de genre, Tarantino passe du film de guerre avec Inglourious Basterds au western avec Django unchained. Après avoir revisité le film d'arts martiaux (Kill Bill, 2003) et bien sûr les histoires de gangsters (Reservoir Dogs, 1992, Pulp Fiction, 1994).

Mais son insistance récente à revenir sur le passé possède une saveur particulière, qui dépasse le simple exercice de style. Sous sa fantaisie provocatrice, sa vision de la Seconde Guerre mondiale s'affrontait au bien et au mal, guidée par une envie de venger les victimes et de punir les bourreaux. Avec ses justiciers de western, Django unchained retrouve cette énergie vengeresse, devenue encore plus déterminée, plus crue, plus impressionnante. Peut-être prêt à accepter une maturité qu'il semblait toujours repousser, le cinéaste livre un film d'une beauté presque classique et se laisse gagner par une sincérité nouvelle.

Si l'humour et la dérision n'ont pas disparu, ils semblent tenus en respect. Le ton est donné par le personnage à la fois ahurissant et subtil du chasseur de primes qui se fait passer pour un arracheur de dents. Interprété par Christoph Waltz, aussi splendide que dans Inglourious Basterds, King Schultz est un pince-sans-rire. Capable de balancer un bon mot en même temps qu'une balle en pleine tête, ce VRP pragmatique court après les dollars mais se double d'un idéaliste, un homme de culture et de valeurs. Venu d'Europe, il est prêt à s'affronter à la sauvagerie de l'Amérique, mais pas à s'y fondre. Il libère Django (Jamie Foxx) uniquement parce qu'il l'aidera à reconnaître trois négriers dont la tête est mise à prix. Mais il accepte, très vite, au nom de l'honneur et de la liberté, d'aller sauver sa femme, esclave du riche Calvin Candie (Leonardo DiCaprio).

A travers les multiples facettes de King Schultz, c'est Tarantino lui-même qu'on reconnaît. Businessman de talent, à la fois amateur d'images violentes et de dialogues foisonnants, prêt à faire des films pétaradants, sans se confon­dre avec le tout-venant du cinéma d'action américain. Il est même, lui aussi, un justicier... de la cinéphilie : soucieux depuis toujours de rendre hommage aux réalisateurs méprisés par l'histoire officielle. Ici, il sort ainsi de l'oubli un western spaghetti de Sergio Corbucci (lire encadré). Tarantino, défenseur des opprimés (du septième art), l'image peut faire sourire. Mais Django unchained est un film qui lui tient si passionnément à coeur — on le ressent sans cesse — que jamais ce cinéaste aux attitudes très travaillées, et volontiers frimeur, n'a semblé si proche de sa vérité.

C'est particulièrement sensible dans les scènes où King Schultz et Django se retrouvent spectateurs forcés du pouvoir de Calvin Candie, l'homme blanc qui règne sur ses sujets noirs avec une morgue et un sadisme naturels, presque enfantins — registre où DiCaprio se révèle très intense. Lutte à mort de deux esclaves devant leurs propriétaires, dans le climat feutré d'un club pour Blancs chics ; esclave jeté vivant aux chiens : face à cette violence-là, Tarantino semble le premier impressionné, effrayé même. Alors qu'il peut, à d'autres moments, filmer avec jubilation des éclaboussures de sang, il contient l'horreur par des cadrages très précis et par des mouvements de caméra qui rendent l'image floue. Face à cette réalité insoutenable, Tarantino exprime à la fois aversion et émotion : son cinéma trouve là une dimension humaine inédite.

Dans ce western spaghetti new-look, le kitsch parodique auquel on pouvait s'attendre passe après un réquisitoire à la gravité jamais feinte contre l'esclavage. Il y a une part profondément tragique dans le personnage de Django, sobrement campé par Jamie Foxx. Et puis, parce que l'appétit de Tarantino est insatiable, il y a finalement un Django superhéros, presque une sorte de Zorro fait pour le fun d'une grande fusillade. C'est aussi ça, le triomphe de l'homme libéré de ses chaînes, dans ce film fleuve où le cinéma se déchaîne. — Frédéric Strauss


Django mania

« Django ! Django, have you always been alone ? » : composée par Luis Bacalov, la chanson n'a pas pris une ride. Tarantino l'a donc reprise pour son film, hommage revendiqué au Django de Corbucci (1966). Pas étonnant qu'il soit fan de ce western spaghetti, inspiré des films de samouraïs et débordant d'inventivité à défaut d'argent. Violence abrupte : cadavres par dizaines, femme fouettée, oreille tranchée. Images superbes, notamment ce cow-boy solitaire traînant derrière lui un cercueil. Du Quentin avant Quentin, en quelque sorte ! Django fut un succès mondial. Un certain Jack Nicholson, emballé mais encore inconnu, voulut le distribuer aux Etats-Unis. Pendant des années, lorsque son interprète, Franco Nero, arrivait dans un hôtel, en Europe ou au Japon, le réceptionniste l'inscrivait sous le nom de Django. Franco Nero à qui Tarantino a, bien sûr, offert un (petit) rôle dans son film, histoire de boucler la boucle... -- Guillemette Odicino

| Reprise du Django de Sergio Corbucci la semaine prochaine. Et sortie du même film en DVD chez Carlotta Films.

Année : 2012

De : Quentin Tarantino

Avec : Jamie Foxx, James Russo, Don Stroud, Bruce Dern, Christoph Waltz, Leonardo DiCaprio, Samuel L Jackson, Kerry Washington, Walton Goggins, James Remar, Don Johnson, MC Gainey