Télévision : 7 décembre 2023 à 02:25-04:15 sur Arte
film : drame
À 50 ans, l'homme d'affaires suisse Victor Ganz dirige une florissante entreprise de bâtiment et de travaux publics, active dans le monde entier. Des irrégularités survenues sur l'un de ses chantiers au Maroc l'obligent à se rendre sur place, malgré ses réticences. Il connaît en effet la région, pour y avoir vécu des années auparavant - une période difficile de sa vie, qu'il a tenté d'effacer de sa mémoire. Mais à mesure que Victor retrouve des lieux familiers, les réminiscences l'envahissent. Un souvenir en particulier l'obsède : celui d'une femme autrefois aimée et brusquement disparue sans laisser de traces. Persuadée de l'avoir aperçue, il se lance dans une quête effrénée dans l'espoir de la retrouver. - Critique : Exclusivement sorti en Hongrie, ce premier long métrage d’un natif de Budapest suit les traces d’un pdg suisse à la tête d’une entreprise de travaux publics. Quand il débarque au Maroc, ce quinquagénaire dont l’épouse et la fille sont restées au pays aperçoit une ancienne amante. Il se met à la recherche de ce passé soigneusement refoulé, autrement dit du jeune homme qu’il était. Ce qui revient en l’occurrence à endosser l’identité d’un mort, à l’image du héros de Profession : reporter (Michelangelo Antonioni, 1975), auquel le film voudrait ressembler. En chemin, le bourgeois empâté croisera un ministre corrompu, un truand local et un professeur foldingue, mi-zoologiste, mi-anthropologue (attention, quête existentielle !). Son errance invraisemblable, marche en costard dans le désert comprise, se joue en plans-séquences poseurs, interminables. Le cinéaste ne trouve jamais la bonne distance avec ses personnages, plaçant la caméra soit trop loin, soit trop près — une suture en gros plan. La présence de Vlad Ivanov, acteur roumain vu récemment chez László Nemes (Sunset) et Corneliu Porumboiu (Les Siffleurs), n’y change rien.
Année : 2018
Avec : Djemel Barek, Féodor Atkine, Gamil Ratib, Isaka Sawadogo, Jacques Weber, Jo Prestia, Johanna ter Steege, Niazi Nadia, Toulou Kiki, Vlad Ivanov
Télévision : 21 mars 2022 à 22:40-00:15 sur Arte
film : thriller
Cristi, un inspecteur de police de Bucarest, a accepté des pots de vin donné par des trafiquants de drogue. Soupçonné par ses supérieurs, il est mis sur écoute. Il rencontre la sublime et mystérieuse Gilda. Avec elle et menacé par la mafia, il doit se rendre sur une île des Canaries où il apprend le Silbo, une langue sifflée ancestrale. En maitrisant ce dialecte, il sera capable de faire évader un mafieux de prison et récupérer les millions cachés par ce dernier. Mais Cristi va tomber fou amoureux de Gilda et rien ne se passera comme prévu... - Critique : Certains fans de la première heure du Roumain Corneliu Porumboiu risquent d’être surpris. Avec Les Siffleurs, sélectionné au dernier Festival de Cannes, l’auteur de Policier, adjectif change de style. Terminé les longs plans-séquences contemplatifs, les échanges dialectiques et érudits de dix minutes : place à un film noir rythmé (mais oui !), avec flic corrompu mais amoureux, femme fatale (la superbe Catrinel Marlon), mafieux à la gâchette facile, et même des scènes d’action — poursuites, bastons, fusillades, rien ne manque. Le recours à des dialogues strictement fonctionnels est, somme toute, logique : les personnages, obsédés par un butin à récupérer ou des gangsters à mettre hors d’état de nuire, n’ont pas de temps à perdre en débats sémantiques. On peut aussi y voir, de la part du réalisateur, la prise de conscience d’être arrivé aux limites d’un système esthétique très théorique qui, s’il a produit des pépites (Le Trésor, 2015), souffrait parfois d’un déficit d’incarnation — comme dans Métabolisme (ou quand le soir tombe sur Bucarest), en 2014. Mais cette évolution, si inattendue soit-elle, a du bon : Les Siffleurs se révèle un divertissement de haute volée, inventif et très plaisant, qui devrait permettre au plus caustique des cinéastes roumains de toucher un plus large public sans se renier. Car, malgré les apparences, la patte de Porumboiu est bien là. Dans l’humour décalé du scénario, tout d’abord. Pour échapper à la surveillance policière, les truands s’échangent leurs informations dans un langage sifflé traditionnel (et authentique !) inventé sur l’île de La Gomera, aux Canaries. L’apprentissage de cette technique de communication ancestrale, par l’inspecteur Cristi (Vlad Ivanov, qui jouait le commissaire retors de Policier, adjectif, une nouvelle fois excellent), produit des scènes très drôles. Tous les films de Corneliu Porumboiu, qu’ils relèvent de la fiction (depuis ses débuts avec 12h08 à l’est de Bucarest, en 2006) ou du documentaire (Match retour, Football infini), sont des réflexions sur la mise en scène. Les Siffleurs ne fait pas exception avec ses images de vidéo-surveillance qui transforment les policiers en voyeurs, sa séquence d’interpellation en flagrant délit (sur des plateaux de tournage désaffectés…) dont le « scénario » minutieusement préparé ne se déroule pas comme prévu — exactement comme les aléas de la météo obligent un réalisateur à modifier son plan de travail. Mais la mise en abyme du cinéma est, ici, franchement ludique. Porumboiu s’amuse avec les codes du film noir, qu’il cite ouvertement Gilda, pastiche la scène de la douche dans Psychose ou joue du contraste entre la violence des situations à l’écran et la douceur des arias d’opéra sur la bande-son. Dans ce contexte, l’utilisation à plusieurs reprises de La Barcarolle, le « tube » romantique des Contes d’Hoffmann, d’Offenbach, est irrésistible.
Année : 2019
Avec : Agusti Villaronga, Andrei Barbu, Andrei Ciopec, Andrew A, Anthony Martinez, Antonio Buíl, Bogdan Dumitrescu, Brien Libby, Catrinel Marlon, Cristóbal Pinto, David Agranov, Dorin C, Dorin Ceoarec, Ennaamane El, George Pistereanu, Ioan Coman, István Téglás, Julieta Szönyi, Kico Correa, Li Yi, Liviu Chitu, Matt Fowler, Peter Evens, Philip Hersh, Rodica Lazar, Sabin Tambrea, Sergiu Costache, Vlad Ivanov
Télévision : 5 mai 2021 à 02:15-03:55 sur Arte
Film documentaire
Le réalisateur Corneliu Porumboiu et son père, Adrian, regardent avec nostalgie le derby de Bucarest, qui opposait en 1988 le Steaua et le Dinamo, et qu'Adrian avait arbitré. Les souvenirs refont surface. Le père et le fils commentent les images du match, qui a eu lieu un an avant la révolution en Roumanie, et s'interrogent : que se serait-il passé si la balle n'avait pas heurté la transversale ? L'arbitre a-t-il cédé à la pression et avantagé l'une des deux équipes ? Et si le match s'était déroulé une année plus tard ?...
Année : 2014
De : Corneliu Porumboiu
DVD/Blu-ray : 7 juillet 2020
Editeur : Diaphana
Année : 2019
De : Corneliu Porumboiu
Avec : Vlad Ivanov, Catrinel Marlon, Rodica Lazar, Agustí Villaronga, Sabin Tambrea, István Teglas, Cristóbal Pinto, Antonio Buíl
DVD/Blu-ray : 7 juillet 2020
Editeur : Diaphana
Année : 2019
De : Corneliu Porumboiu
Avec : Vlad Ivanov, Catrinel Marlon, Rodica Lazar, Agustí Villaronga, Sabin Tambrea, István Teglas, Cristóbal Pinto, Antonio Buíl
Cinéma : 8 janvier 2020
Editeur : Diaphana Distribution
Année : 2019
De : Corneliu Porumboiu
Avec : Vlad Ivanov, Catrinel Marlon, Rodica Lazar, Sabin Tambrea, Antonio Buíl, Agustí Villaronga, George Pistereanu, Cristóbal Pinto, Julieta Szonyi, Kico Correa, David Agranov, Andrei Popescu, Ioan Coman, Sergiu Costache
DVD/Blu-ray : 6 novembre 2018
Editeur : Capricci
Année : 2018
De : Corneliu Porumboiu
Avec : Corneliu Porumboiu, Laurentiu Ginghina
Télévision : 3 juillet 2018 à 01:00-02:40 sur Arte
film : documentaire
Le réalisateur revoit une rencontre de foot de l'hiver 1988 dont son père fut l'arbitre. Le match opposait la police secrète de Roumanie et l'armée, soutenue par Ceausescu… Pour cinéphiles amateurs de foot vintage… Critique : Attention, film vraiment hors norme ! Le nouveau long métrage de Corneliu Porumboiu est... un match de foot de l'hiver 1988, dont on suit la retransmission télévisée intégrale. Pourquoi montrer cette rencontre, pas toujours palpitante et disputée sous une tempête de neige ? Parce qu'elle fut arbitrée par un certain Adrian Porumboiu, le propre père du cinéaste. Vingt-cinq ans après, les deux hommes commentent avec un humour à froid ce derby emblématique des années Ceausescu, qui opposait l'équipe de la police secrète et celle de l'armée, alors soutenue par le dictateur roumain. Dans leur dialogue plutôt décontracté (entrecoupé, hélas, de longs moments de silence), il est question de relations familiales, de sport, de politique, mais aussi de cinéma. Tous les films de Corneliu Porumboiu (Policier, adjectif, Métabolisme) sont des réflexions sur la mise en scène. Ici, la pratique constante par le père de la règle de l'avantage (qui permet de laisser vivre le jeu sans interruption) fait écho au goût du fils pour les plans-séquences de plusieurs minutes. Pour les cinéphiles qui sont aussi amateurs de foot vintage, nostalgiques des exploits techniques de Hagi ou de Lacatus, c'est un régal. Les autres risquent de trouver le temps long. — Samuel Douhaire
Année : 2014
Avec : Corneliu Porumboiu, Corneliu Porumboiu
Télévision : 9 mai 2018 à 23:10-00:35 sur Arte
film : comédie
Des branquignols fauchés recherchent un trésor dans une villa roumaine. Une odyssée burlesque au traitement minimaliste. Critique : Costi, modeste comptable, vivote avec sa femme et son jeune fils à Bucarest. Un soir, son voisin de palier, endetté jusqu'au cou, lui propose une chasse au trésor dans le jardin de sa maison familiale à l'abandon, un détecteur de métaux dans une main, une pioche dans l'autre... Dans cette odyssée absurde de deux branquignols dans la campagne roumaine, le sens de l'humour à froid de Corneliu Porumboiu, ses dialogues acérés où l'esprit de sérieux est poussé jusqu'au ridicule font à nouveau merveille : quand des policiers ont besoin d'ouvrir un coffre récalcitrant, ils font tout naturellement appel à un voleur. Et quand ce dernier peine à la tâche, ils lui suggèrent en rigolant de changer de métier... A travers ce burlesque à mèche lente, le réalisateur de 12h28 à l'est de Bucarest revisite à sa manière le passé de son pays. A force de creuser des trous dans la propriété, c'est toute l'histoire enfouie de la Roumanie que les personnages exhument. La villa à l'hypothétique trésor a été bâtie dans le village même où débuta la révolution de 1848. Elle a été nationalisée par les communistes après 1945, transformée en boîte à strip-tease une fois la démocratie revenue, puis restituée en ruine à ses propriétaires dans la société en crise des années 2000... Comme dans Policier, adjectif, le minimalisme des longs plans-séquences recèle des pépites de mise en scène. Et, sous son allure austère, Le Trésor se révèle le film le plus accessible, le plus enjoué du cinéaste. Grâce à son récit à suspense (nos Pieds Nickelés parviendront-ils à faire fortune sans se faire coincer par la police ?). Et grâce à sa dimension de conte. Pour l'endormir, Costi raconte à son petit garçon la légende de Robin des bois : s'il accepte de partir à l'aventure avec son voisin, c'est, aussi, pour continuer à être un héros aux yeux de l'enfant. Un héritier moderne de cette figure chevaleresque qui dépouillait les riches pour donner aux pauvres. Quitte à embellir la réalité... -- Samuel Douhaire
Année : 2015
Avec : Radu Banzaru, Toma Cuzin, Florin Kevorkian, Dan Chiriac, Iulia Ciochina, Cristina Toma, Laurentiu Lazar, Corneliu Cozmei, Adrian Purcarescu, Ana Maria Stegaru, Clemence Valleteau, Ciprian Mistreanu, Nicodim Toma, Corneliu Porumboiu, Corneliu Porumboiu