Clint Eastwood : passages TV et dernières sorties DVD/Blu-ray

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Demain
 

Et pour quelques dollars de plus

Télévision : lundi 7 octobre à 21:05-23:15 sur France 3

film : western

Chacun de son côté, le Manchot et le Colonel exercent la même profession : chasseur de primes. Le Manchot n'a guère que cette solution pour tirer profit de son extraordinaire adresse au tir et de son cynisme à toute épreuve, alors que le Colonel, authentique ancien officier supérieur, aime la chasse à l'homme pour le plaisir qu'elle lui procure. Fréquemment rivaux, les deux hommes sont confrontés à un problème plus complexe qu'à l'accoutumée. Un dangereux repris de justice, surnommé l'Indien, à la tête d'une bande redoutable, sème la terreur dans la région. Belle prime, songe le Manchot. Belle traque, pense le Colonel. Mais l'une et l'autre impliquent que les deux hommes s'allient... - Critique : Le colonel Douglas Mortimer est chasseur de primes. L’étranger est chasseur de primes. Deux salauds cyniques qui s’associent le temps de récupérer Indio, un tueur fou échappé du pénitencier et encore plus salaud qu’eux. Traduction : Lee Van Cleef, avec ses yeux fendus comme des meurtrières, et Clint, regard marmoréen, poncho et cigarillos, sont aux basques poussiéreuses de Gian Maria Volontè, suant de perversité. « Ah, ils sont beaux, les héros de l’Ouest ! » dirent, le nez pincé, les gardiens du temple du western hollywoodien. Oui, justement, car chez Leone, plus c’est impitoyable, sec et décharné, meilleur c’est. L’action s’étire, l’harmonica n’en finit plus de gémir, la morale, de pourrir au soleil, les bons mots, de fleurir comme des cactus. Même à la dixième vision, ce deuxième spaghetti de la trilogie de L’Homme sans nom reste al dente.

Année : 1965

Avec : Aldo Sambrell, Benito Stefanelli, Clint Eastwood, Gian Maria, Josef Egger, Klaus Kinski, Lee Van, Mara Krupp, Mario Brega, Panos Papadopulos, Roberto Camardiel, Rosemary Dexter

Jeudi dernier
 

Killers of the Flower Moon

Télévision : 3 octobre à 15:52-19:12 sur Canal +

film : drame historique

Durant les années 1920, dans l'Oklahoma, le peuple amérindien Osage a fait fortune grâce à ses terres qui regorgent de gisements de pétrole. Cette abondance d'or noir attise la convoitise des prospecteurs blancs qui souhaitent s'accaparer une part de ce juteux filon. Au fil des mois, plusieurs membres de la tribu sont assassinés. Faute d'enquête sérieuse sur ces homicides, de nombreux Indiens prennent peur et fuient la réserve pour s'installer en ville, à l'image de Mollie et de son époux blanc, Ernest Burkhart. Ce n'est que lorsque Mollie fera directement appel au président Coolidge que le FBI sera envoyé sur place pour enquêter... - Critique : La tragédie des Indiens osage a connu une parenthèse enchantée, digne d’une fable. Si incroyable qu’on pourrait la croire sortie de l’esprit de Quentin Tarantino, qui n’aime rien tant que réinventer l’histoire pour réparer des injustices de masse. Chassé du Kansas à la fin du XIXᵉ siècle au profit des colons blancs, ce peuple amérindien fut relégué dans un coin aride de l’Oklahoma. Une terre stérile de laquelle, ô miracle !, ont jailli un beau jour des geysers d’or noir. Grâce à ce gisement de pétrole, qui fut le plus important des États-Unis, les Indiens osage devinrent extraordinairement riches. Tels des nababs, ils possédaient de vastes propriétés, employaient des domestiques blancs et paradaient en ville dans les automobiles les plus rutilantes. C’est précisément ce tableau fabuleux que l’on découvre au début du film, en même temps qu’Ernest Burkhart (Leonardo DiCaprio). À sa descente du train, ce petit Blanc, revenu de la guerre au lendemain de l’armistice de 1918, a l’air un peu ahuri par le spectacle surréel s’offrant devant lui. Ce pseudo-héros (il ne portait pas d’armes, seulement les ustensiles du cuistot) est attendu par son oncle, William Hale (Robert De Niro), qui le reçoit dans son grand manoir. Riche fermier qui a fait fortune dans l’élevage du bétail, le vieil homme fait montre d’une bonhomie taquineuse. Il prend son temps pour expliquer la situation de la région, présenter la civilisation osage, qu’il dit admirer et dont il se sent proche. Preuve de son attachement, il a appris leur langue, assiste à leurs fêtes et leur fait toutes sortes de dons, s’affichant comme leur mascotte. Au cours de l’entretien, l’oncle recommande d’ailleurs chaudement à son neveu de se trouver une belle « millionnaire rouge », ce qui lui assurerait une excellente situation. Docile, Ernest la trouve assez vite, grâce à son activité de chauffeur de taxi. C’est en la transportant à plusieurs reprises qu’il fait sa connaissance. Elle s’appelle Molly Kyle (Lily Gladstone), elle a un port de reine, une parole de cheffe sage. À côté d’elle, le nouvel arrivant semble fruste, mal dégrossi mais il est touché. Elle le sent. Grâce à elle, il s’amende et va s’enrichir. Pas seulement financièrement, espère-t-on. Cette histoire d’amour aberrant est le cœur vibrant mais masqué de cette fresque. Masqué car, entre-temps, le mal est apparu et s’est installé au premier plan. La richesse des osage suscitant les convoitises et ravivant des colères, la communauté est peu à peu frappée par une série de meurtres atroces. C’est ce « règne de la terreur » au début des années 1920, tout un pan d’histoire enfouie, que l’écrivain journaliste David Grann a déterré dans son enquête magistrale, La Note américaine, ouvrage décisif à l’origine du film. Les multiples ramifications (historiques, criminelles, policières, économiques) de Killers of the Flower Moon font qu’il dépasse le genre strict du western pour devenir, entre autres, un film de mafia, spécialité de Martin Scorsese. Mais assez loin de la violence incontrôlable, baroque, bestiale, des Affranchis. Car les crimes sont ici montrés de manière sèche. Et surtout, le « parrain » local est nettement plus calculateur, démoniaque, machiavélique. Il s’agit de William Hale, celui-là même qu’on présentait plus haut comme l’oncle bonhomme. Dans ce rôle d’ordure accomplie dissimulée sous l’apparence du bien, Robert De Niro livre une grande performance. Supérieure sans doute à celle de Leonardo DiCaprio, qui a tendance à surjouer et se répéter, exposant le même masque grimaçant à la Brando. À sa décharge, le personnage qu’il incarne est un homme aveuglé, enlisé dans sa bêtise, piégé comme un enfant terrifié. Le mouvement du film consiste à le faire accéder in extremis à une forme de lucidité, mais trop tard pour lui. Le long processus aboutit à la naissance tragique d’une conscience, synonyme, en l’occurrence, de mauvaise conscience. Malgré sa durée un peu décourageante, Killers of the Flower Moon est un film captivant de bout en bout, sans être électrique ni survolté, comme Casino. Son rythme fluide et enveloppant le rapproche d’un classicisme à la Clint Eastwood. C’est par son ampleur thématique, sa peinture familiale (Molly et ses sœurs), ses relances de l’action par de nouveaux enjeux — comme l’investigation policière menée par le FBI naissant, dans le dernier tiers —, qu’il passionne. Tout en virant peu à peu au crépuscule et à l’obscurité, à mesure que la conspiration prend des allures dantesques. Le gisement d’or noir rime avec gisants. L’enfer est ici la mort à petit feu, le lent empoisonnement, la descente progressive vers les ténèbres. Reste alors un terrible gâchis : celui d’un immense amour à la fois vécu, manqué et massacré.

Année : 2023

Avec : Brendan Fraser, Cara Jade Myers, Jason Isbell, Jesse Plemons, John Lithgow, Leonardo DiCaprio, Lily Gladstone, Michael Arnold, Robert De, Scott Shepherd, Tantoo Cardinal, Tatanka Means, William Belleau

Jeudi dernier
 

Killers of the Flower Moon

Télévision : 3 octobre à 15:51-19:11 sur Canal +

film : drame historique

Durant les années 1920, dans l'Oklahoma, le peuple amérindien Osage a fait fortune grâce à ses terres qui regorgent de gisements de pétrole. Cette abondance d'or noir attise la convoitise des prospecteurs blancs qui souhaitent s'accaparer une part de ce juteux filon. Au fil des mois, plusieurs membres de la tribu sont assassinés. Faute d'enquête sérieuse sur ces homicides, de nombreux Indiens prennent peur et fuient la réserve pour s'installer en ville, à l'image de Mollie et de son époux blanc, Ernest Burkhart. Ce n'est que lorsque Mollie fera directement appel au président Coolidge que le FBI sera envoyé sur place pour enquêter... - Critique : La tragédie des Indiens osage a connu une parenthèse enchantée, digne d’une fable. Si incroyable qu’on pourrait la croire sortie de l’esprit de Quentin Tarantino, qui n’aime rien tant que réinventer l’histoire pour réparer des injustices de masse. Chassé du Kansas à la fin du XIXᵉ siècle au profit des colons blancs, ce peuple amérindien fut relégué dans un coin aride de l’Oklahoma. Une terre stérile de laquelle, ô miracle !, ont jailli un beau jour des geysers d’or noir. Grâce à ce gisement de pétrole, qui fut le plus important des États-Unis, les Indiens osage devinrent extraordinairement riches. Tels des nababs, ils possédaient de vastes propriétés, employaient des domestiques blancs et paradaient en ville dans les automobiles les plus rutilantes. C’est précisément ce tableau fabuleux que l’on découvre au début du film, en même temps qu’Ernest Burkhart (Leonardo DiCaprio). À sa descente du train, ce petit Blanc, revenu de la guerre au lendemain de l’armistice de 1918, a l’air un peu ahuri par le spectacle surréel s’offrant devant lui. Ce pseudo-héros (il ne portait pas d’armes, seulement les ustensiles du cuistot) est attendu par son oncle, William Hale (Robert De Niro), qui le reçoit dans son grand manoir. Riche fermier qui a fait fortune dans l’élevage du bétail, le vieil homme fait montre d’une bonhomie taquineuse. Il prend son temps pour expliquer la situation de la région, présenter la civilisation osage, qu’il dit admirer et dont il se sent proche. Preuve de son attachement, il a appris leur langue, assiste à leurs fêtes et leur fait toutes sortes de dons, s’affichant comme leur mascotte. Au cours de l’entretien, l’oncle recommande d’ailleurs chaudement à son neveu de se trouver une belle « millionnaire rouge », ce qui lui assurerait une excellente situation. Docile, Ernest la trouve assez vite, grâce à son activité de chauffeur de taxi. C’est en la transportant à plusieurs reprises qu’il fait sa connaissance. Elle s’appelle Molly Kyle (Lily Gladstone), elle a un port de reine, une parole de cheffe sage. À côté d’elle, le nouvel arrivant semble fruste, mal dégrossi mais il est touché. Elle le sent. Grâce à elle, il s’amende et va s’enrichir. Pas seulement financièrement, espère-t-on. Cette histoire d’amour aberrant est le cœur vibrant mais masqué de cette fresque. Masqué car, entre-temps, le mal est apparu et s’est installé au premier plan. La richesse des osage suscitant les convoitises et ravivant des colères, la communauté est peu à peu frappée par une série de meurtres atroces. C’est ce « règne de la terreur » au début des années 1920, tout un pan d’histoire enfouie, que l’écrivain journaliste David Grann a déterré dans son enquête magistrale, La Note américaine, ouvrage décisif à l’origine du film. Les multiples ramifications (historiques, criminelles, policières, économiques) de Killers of the Flower Moon font qu’il dépasse le genre strict du western pour devenir, entre autres, un film de mafia, spécialité de Martin Scorsese. Mais assez loin de la violence incontrôlable, baroque, bestiale, des Affranchis. Car les crimes sont ici montrés de manière sèche. Et surtout, le « parrain » local est nettement plus calculateur, démoniaque, machiavélique. Il s’agit de William Hale, celui-là même qu’on présentait plus haut comme l’oncle bonhomme. Dans ce rôle d’ordure accomplie dissimulée sous l’apparence du bien, Robert De Niro livre une grande performance. Supérieure sans doute à celle de Leonardo DiCaprio, qui a tendance à surjouer et se répéter, exposant le même masque grimaçant à la Brando. À sa décharge, le personnage qu’il incarne est un homme aveuglé, enlisé dans sa bêtise, piégé comme un enfant terrifié. Le mouvement du film consiste à le faire accéder in extremis à une forme de lucidité, mais trop tard pour lui. Le long processus aboutit à la naissance tragique d’une conscience, synonyme, en l’occurrence, de mauvaise conscience. Malgré sa durée un peu décourageante, Killers of the Flower Moon est un film captivant de bout en bout, sans être électrique ni survolté, comme Casino. Son rythme fluide et enveloppant le rapproche d’un classicisme à la Clint Eastwood. C’est par son ampleur thématique, sa peinture familiale (Molly et ses sœurs), ses relances de l’action par de nouveaux enjeux — comme l’investigation policière menée par le FBI naissant, dans le dernier tiers —, qu’il passionne. Tout en virant peu à peu au crépuscule et à l’obscurité, à mesure que la conspiration prend des allures dantesques. Le gisement d’or noir rime avec gisants. L’enfer est ici la mort à petit feu, le lent empoisonnement, la descente progressive vers les ténèbres. Reste alors un terrible gâchis : celui d’un immense amour à la fois vécu, manqué et massacré.

Année : 2023

Avec : Brendan Fraser, Cara Jade Myers, Jason Isbell, Jesse Plemons, John Lithgow, Leonardo DiCaprio, Lily Gladstone, Michael Arnold, Robert De, Scott Shepherd, Tantoo Cardinal, Tatanka Means, William Belleau

Lundi dernier
 

Pour une poignée de dollars

Télévision : 30 septembre à 21:05-22:45 sur France 3

film : western

Joe, un tireur d'élite, arrive dans une bourgade mexicaine proche de la frontière, San Miguel. Deux bandes rivales, les Baxter et les Rodos, se disputent le contrôle de la région. Joe, qui assiste à un massacre de soldats mexicains par les Rodos, décide de tirer profit de la situation pour gagner quelques dollars. Il incite les bandits à se battre entre eux dans l'espoir de récupérer l'or que détient Ramon, le chef des Rodos. Un premier affrontement entre les bandits élimine une bonne partie des Baxter. Joe se charge de tuer lui-même les Rodos survivants. Une opération d'autant plus facile à imaginer que Joe a découvert le point faible du plus farouche des fils Rodos, son amour pour Marisol, une jolie Mexicaine... - Critique : Dans les années 1960, le western américain ne rapporte plus un dollar… Un Italien, Sergio Leone, qui se cache alors derrière un pseudo (Bob Robertson), le ressuscite avec ce remake violent d’un Kurosawa, qui connaîtra un succès international. L’histoire est celle d’une lutte entre deux familles dans une petite ville perdue. Un étranger y débarque, attiré par l’appât du gain, soucieux de justice aussi. Tourné dans le désert espagnol, le film magnifie les décors, la musique et les acteurs, dont Clint Eastwood, remarqué dans une série télé… Premier volet de la célèbre trilogie (Et pour quelques dollars de plus, Le Bon, la Brute et le Truand), ce western, orchestré comme un opéra, inaugure le style Leone : ambiguïté du héros, outrance ironique des postures, gros plans pétrifiants…

Année : 1964

Avec : Benito Stefanelli, Carotenuto Bruno, Clint Eastwood, Daniel Martín, Gian Maria, Josef Egger, José Calvo, Margarita Lozano, Marianne Koch, Mario Brega, Sieghardt Rupp, Wolfgang Lukschy

Récemment en septembre
 

Josey Wales hors-la-loi

Télévision : 29 septembre à 21:00-23:15 sur Arte

film : western

Durant la guerre de Sécession, dans le Missouri, la ferme de Josey Wales est brûlée par les "Red Legs", une brigade particulièrement violente de l'armée nordiste, commandée par le capitaine Terrill. La femme et le fils de Josey Wales périssent dans l'affrontement. Laissé pour mort, le fermier survit à ses blessures. Après avoir enterré les siens, il rejoint les rangs sudistes pour assouvir sa vengeance et combat sous les ordres de Fletcher, surnommé "Bloody Bill Anderson". La bande poursuit la lutte après la reddition du Sud. Fletcher finit par demander à ses hommes de se rendre. Tous acceptent sauf Josey Wales, devenu célèbre pour ses nombreux faits d'armes. Il massacre ses anciens amis, coupables de fléchissement, avant de partir vers l'Ouest... - Critique : Derniers jours de la guerre de Sécession. Josey Wales, fermier du Missouri, voit sa femme et son fils massacrés par des pillards nordistes. Il s’associe à des renégats sudistes pour se venger. Quand ceux-ci se rendent, il reste seul, tuant de sang-froid Tuniques bleues et chasseurs de primes lancés à ses trousses. Au gré de sa traversée amère d’États désunis, il ramasse des laissés-pour-compte. De quoi se réinventer une famille… Dans son premier western comme réalisateur, L’Homme des hautes plaines, Clint East­wood était « l’étranger », un homme sans nom. Cette fois, il s’ancre dans l’histoire (la guerre civile) et la géographie (plaines du Missouri, désert du Texas), se donne un nom, une famille, une maison. Pour le cinéaste, on ne se débarrasse pas de ses cicatrices ni de celles de son pays. On peut même en devenir misanthrope — en témoignera Impitoyable. Ici, l’espoir subsiste encore d’un retour à la paix, à condition de prendre part, comme chez John Ford, à une communauté. Ce western, tourné un an après la fin du conflit au Vietnam, se clôt sur cette réplique : « Nous sommes tous un peu morts dans cette guerre. »

Année : 1976

De : Clint Eastwood

Avec : Bill McKinney, Chief Dan, Clint Eastwood, Geraldine Keams, John Vernon, Joyce Jameson, Locke Sondra, Parfrey Woodrow, Paula Trueman, Royal Dano, Sam Bottoms, Sheb Wooley

Récemment en septembre
 

Josey Wales hors-la-loi

Télévision : 29 septembre à 21:00-23:10 sur Arte

film : western

Durant la guerre de Sécession, dans le Missouri, la ferme de Josey Wales est brûlée par les "Red Legs", une brigade particulièrement violente de l'armée nordiste, commandée par le capitaine Terrill. La femme et le fils de Josey Wales périssent dans l'affrontement. Laissé pour mort, le fermier survit à ses blessures. Après avoir enterré les siens, il rejoint les rangs sudistes pour assouvir sa vengeance et combat sous les ordres de Fletcher, surnommé "Bloody Bill Anderson". La bande poursuit la lutte après la reddition du Sud. Fletcher finit par demander à ses hommes de se rendre. Tous acceptent sauf Josey Wales, devenu célèbre pour ses nombreux faits d'armes. Il massacre ses anciens amis, coupables de fléchissement, avant de partir vers l'Ouest... - Critique : Derniers jours de la guerre de Sécession. Josey Wales, fermier du Missouri, voit sa femme et son fils massacrés par des pillards nordistes. Il s’associe à des renégats sudistes pour se venger. Quand ceux-ci se rendent, il reste seul, tuant de sang-froid Tuniques bleues et chasseurs de primes lancés à ses trousses. Au gré de sa traversée amère d’États désunis, il ramasse des laissés-pour-compte. De quoi se réinventer une famille… Dans son premier western comme réalisateur, L’Homme des hautes plaines, Clint East­wood était « l’étranger », un homme sans nom. Cette fois, il s’ancre dans l’histoire (la guerre civile) et la géographie (plaines du Missouri, désert du Texas), se donne un nom, une famille, une maison. Pour le cinéaste, on ne se débarrasse pas de ses cicatrices ni de celles de son pays. On peut même en devenir misanthrope — en témoignera Impitoyable. Ici, l’espoir subsiste encore d’un retour à la paix, à condition de prendre part, comme chez John Ford, à une communauté. Ce western, tourné un an après la fin du conflit au Vietnam, se clôt sur cette réplique : « Nous sommes tous un peu morts dans cette guerre. »

Année : 1976

De : Clint Eastwood

Avec : Bill McKinney, Chief Dan, Clint Eastwood, Geraldine Keams, John Vernon, Joyce Jameson, Locke Sondra, Parfrey Woodrow, Paula Trueman, Royal Dano, Sam Bottoms, Sheb Wooley

Récemment en septembre
 

Killers of the Flower Moon

Télévision : 24 septembre à 13:32-16:52 sur Canal +

film : drame historique

Durant les années 1920, dans l'Oklahoma, le peuple amérindien Osage a fait fortune grâce à ses terres qui regorgent de gisements de pétrole. Cette abondance d'or noir attise la convoitise des prospecteurs blancs qui souhaitent s'accaparer une part de ce juteux filon. Au fil des mois, plusieurs membres de la tribu sont assassinés. Faute d'enquête sérieuse sur ces homicides, de nombreux Indiens prennent peur et fuient la réserve pour s'installer en ville, à l'image de Mollie et de son époux blanc, Ernest Burkhart. Ce n'est que lorsque Mollie fera directement appel au président Coolidge que le FBI sera envoyé sur place pour enquêter... - Critique : La tragédie des Indiens osage a connu une parenthèse enchantée, digne d’une fable. Si incroyable qu’on pourrait la croire sortie de l’esprit de Quentin Tarantino, qui n’aime rien tant que réinventer l’histoire pour réparer des injustices de masse. Chassé du Kansas à la fin du XIXᵉ siècle au profit des colons blancs, ce peuple amérindien fut relégué dans un coin aride de l’Oklahoma. Une terre stérile de laquelle, ô miracle !, ont jailli un beau jour des geysers d’or noir. Grâce à ce gisement de pétrole, qui fut le plus important des États-Unis, les Indiens osage devinrent extraordinairement riches. Tels des nababs, ils possédaient de vastes propriétés, employaient des domestiques blancs et paradaient en ville dans les automobiles les plus rutilantes. C’est précisément ce tableau fabuleux que l’on découvre au début du film, en même temps qu’Ernest Burkhart (Leonardo DiCaprio). À sa descente du train, ce petit Blanc, revenu de la guerre au lendemain de l’armistice de 1918, a l’air un peu ahuri par le spectacle surréel s’offrant devant lui. Ce pseudo-héros (il ne portait pas d’armes, seulement les ustensiles du cuistot) est attendu par son oncle, William Hale (Robert De Niro), qui le reçoit dans son grand manoir. Riche fermier qui a fait fortune dans l’élevage du bétail, le vieil homme fait montre d’une bonhomie taquineuse. Il prend son temps pour expliquer la situation de la région, présenter la civilisation osage, qu’il dit admirer et dont il se sent proche. Preuve de son attachement, il a appris leur langue, assiste à leurs fêtes et leur fait toutes sortes de dons, s’affichant comme leur mascotte. Au cours de l’entretien, l’oncle recommande d’ailleurs chaudement à son neveu de se trouver une belle « millionnaire rouge », ce qui lui assurerait une excellente situation. Docile, Ernest la trouve assez vite, grâce à son activité de chauffeur de taxi. C’est en la transportant à plusieurs reprises qu’il fait sa connaissance. Elle s’appelle Molly Kyle (Lily Gladstone), elle a un port de reine, une parole de cheffe sage. À côté d’elle, le nouvel arrivant semble fruste, mal dégrossi mais il est touché. Elle le sent. Grâce à elle, il s’amende et va s’enrichir. Pas seulement financièrement, espère-t-on. Cette histoire d’amour aberrant est le cœur vibrant mais masqué de cette fresque. Masqué car, entre-temps, le mal est apparu et s’est installé au premier plan. La richesse des osage suscitant les convoitises et ravivant des colères, la communauté est peu à peu frappée par une série de meurtres atroces. C’est ce « règne de la terreur » au début des années 1920, tout un pan d’histoire enfouie, que l’écrivain journaliste David Grann a déterré dans son enquête magistrale, La Note américaine, ouvrage décisif à l’origine du film. Les multiples ramifications (historiques, criminelles, policières, économiques) de Killers of the Flower Moon font qu’il dépasse le genre strict du western pour devenir, entre autres, un film de mafia, spécialité de Martin Scorsese. Mais assez loin de la violence incontrôlable, baroque, bestiale, des Affranchis. Car les crimes sont ici montrés de manière sèche. Et surtout, le « parrain » local est nettement plus calculateur, démoniaque, machiavélique. Il s’agit de William Hale, celui-là même qu’on présentait plus haut comme l’oncle bonhomme. Dans ce rôle d’ordure accomplie dissimulée sous l’apparence du bien, Robert De Niro livre une grande performance. Supérieure sans doute à celle de Leonardo DiCaprio, qui a tendance à surjouer et se répéter, exposant le même masque grimaçant à la Brando. À sa décharge, le personnage qu’il incarne est un homme aveuglé, enlisé dans sa bêtise, piégé comme un enfant terrifié. Le mouvement du film consiste à le faire accéder in extremis à une forme de lucidité, mais trop tard pour lui. Le long processus aboutit à la naissance tragique d’une conscience, synonyme, en l’occurrence, de mauvaise conscience. Malgré sa durée un peu décourageante, Killers of the Flower Moon est un film captivant de bout en bout, sans être électrique ni survolté, comme Casino. Son rythme fluide et enveloppant le rapproche d’un classicisme à la Clint Eastwood. C’est par son ampleur thématique, sa peinture familiale (Molly et ses sœurs), ses relances de l’action par de nouveaux enjeux — comme l’investigation policière menée par le FBI naissant, dans le dernier tiers —, qu’il passionne. Tout en virant peu à peu au crépuscule et à l’obscurité, à mesure que la conspiration prend des allures dantesques. Le gisement d’or noir rime avec gisants. L’enfer est ici la mort à petit feu, le lent empoisonnement, la descente progressive vers les ténèbres. Reste alors un terrible gâchis : celui d’un immense amour à la fois vécu, manqué et massacré.

Année : 2023

Avec : Brendan Fraser, Cara Jade Myers, Jason Isbell, Jesse Plemons, John Lithgow, Leonardo DiCaprio, Lily Gladstone, Michael Arnold, Robert De, Scott Shepherd, Tantoo Cardinal, Tatanka Means, William Belleau

Récemment en septembre
 

Killers of the Flower Moon

Télévision : 24 septembre à 13:31-16:49 sur Canal +

film : drame historique

Durant les années 1920, dans l'Oklahoma, le peuple amérindien Osage a fait fortune grâce à ses terres qui regorgent de gisements de pétrole. Cette abondance d'or noir attise la convoitise des prospecteurs blancs qui souhaitent s'accaparer une part de ce juteux filon. Au fil des mois, plusieurs membres de la tribu sont assassinés. Faute d'enquête sérieuse sur ces homicides, de nombreux Indiens prennent peur et fuient la réserve pour s'installer en ville, à l'image de Mollie et de son époux blanc, Ernest Burkhart. Ce n'est que lorsque Mollie fera directement appel au président Coolidge que le FBI sera envoyé sur place pour enquêter... - Critique : La tragédie des Indiens osage a connu une parenthèse enchantée, digne d’une fable. Si incroyable qu’on pourrait la croire sortie de l’esprit de Quentin Tarantino, qui n’aime rien tant que réinventer l’histoire pour réparer des injustices de masse. Chassé du Kansas à la fin du XIXᵉ siècle au profit des colons blancs, ce peuple amérindien fut relégué dans un coin aride de l’Oklahoma. Une terre stérile de laquelle, ô miracle !, ont jailli un beau jour des geysers d’or noir. Grâce à ce gisement de pétrole, qui fut le plus important des États-Unis, les Indiens osage devinrent extraordinairement riches. Tels des nababs, ils possédaient de vastes propriétés, employaient des domestiques blancs et paradaient en ville dans les automobiles les plus rutilantes. C’est précisément ce tableau fabuleux que l’on découvre au début du film, en même temps qu’Ernest Burkhart (Leonardo DiCaprio). À sa descente du train, ce petit Blanc, revenu de la guerre au lendemain de l’armistice de 1918, a l’air un peu ahuri par le spectacle surréel s’offrant devant lui. Ce pseudo-héros (il ne portait pas d’armes, seulement les ustensiles du cuistot) est attendu par son oncle, William Hale (Robert De Niro), qui le reçoit dans son grand manoir. Riche fermier qui a fait fortune dans l’élevage du bétail, le vieil homme fait montre d’une bonhomie taquineuse. Il prend son temps pour expliquer la situation de la région, présenter la civilisation osage, qu’il dit admirer et dont il se sent proche. Preuve de son attachement, il a appris leur langue, assiste à leurs fêtes et leur fait toutes sortes de dons, s’affichant comme leur mascotte. Au cours de l’entretien, l’oncle recommande d’ailleurs chaudement à son neveu de se trouver une belle « millionnaire rouge », ce qui lui assurerait une excellente situation. Docile, Ernest la trouve assez vite, grâce à son activité de chauffeur de taxi. C’est en la transportant à plusieurs reprises qu’il fait sa connaissance. Elle s’appelle Molly Kyle (Lily Gladstone), elle a un port de reine, une parole de cheffe sage. À côté d’elle, le nouvel arrivant semble fruste, mal dégrossi mais il est touché. Elle le sent. Grâce à elle, il s’amende et va s’enrichir. Pas seulement financièrement, espère-t-on. Cette histoire d’amour aberrant est le cœur vibrant mais masqué de cette fresque. Masqué car, entre-temps, le mal est apparu et s’est installé au premier plan. La richesse des osage suscitant les convoitises et ravivant des colères, la communauté est peu à peu frappée par une série de meurtres atroces. C’est ce « règne de la terreur » au début des années 1920, tout un pan d’histoire enfouie, que l’écrivain journaliste David Grann a déterré dans son enquête magistrale, La Note américaine, ouvrage décisif à l’origine du film. Les multiples ramifications (historiques, criminelles, policières, économiques) de Killers of the Flower Moon font qu’il dépasse le genre strict du western pour devenir, entre autres, un film de mafia, spécialité de Martin Scorsese. Mais assez loin de la violence incontrôlable, baroque, bestiale, des Affranchis. Car les crimes sont ici montrés de manière sèche. Et surtout, le « parrain » local est nettement plus calculateur, démoniaque, machiavélique. Il s’agit de William Hale, celui-là même qu’on présentait plus haut comme l’oncle bonhomme. Dans ce rôle d’ordure accomplie dissimulée sous l’apparence du bien, Robert De Niro livre une grande performance. Supérieure sans doute à celle de Leonardo DiCaprio, qui a tendance à surjouer et se répéter, exposant le même masque grimaçant à la Brando. À sa décharge, le personnage qu’il incarne est un homme aveuglé, enlisé dans sa bêtise, piégé comme un enfant terrifié. Le mouvement du film consiste à le faire accéder in extremis à une forme de lucidité, mais trop tard pour lui. Le long processus aboutit à la naissance tragique d’une conscience, synonyme, en l’occurrence, de mauvaise conscience. Malgré sa durée un peu décourageante, Killers of the Flower Moon est un film captivant de bout en bout, sans être électrique ni survolté, comme Casino. Son rythme fluide et enveloppant le rapproche d’un classicisme à la Clint Eastwood. C’est par son ampleur thématique, sa peinture familiale (Molly et ses sœurs), ses relances de l’action par de nouveaux enjeux — comme l’investigation policière menée par le FBI naissant, dans le dernier tiers —, qu’il passionne. Tout en virant peu à peu au crépuscule et à l’obscurité, à mesure que la conspiration prend des allures dantesques. Le gisement d’or noir rime avec gisants. L’enfer est ici la mort à petit feu, le lent empoisonnement, la descente progressive vers les ténèbres. Reste alors un terrible gâchis : celui d’un immense amour à la fois vécu, manqué et massacré.

Année : 2023

Avec : Brendan Fraser, Cara Jade Myers, Jason Isbell, Jesse Plemons, John Lithgow, Leonardo DiCaprio, Lily Gladstone, Michael Arnold, Robert De, Scott Shepherd, Tantoo Cardinal, Tatanka Means, William Belleau

Récemment en septembre
 

Le bon, la brute et le truand

Télévision : 23 septembre à 21:05-00:00 sur France 3

film : western

Alors que la guerre de Sécession fait rage aux Etats-Unis, trois bandits n'ont qu'une préoccupation : l'argent. Joe livre régulièrement à la justice son copain Tuco, dont la tête est mise à prix, puis empoche la prime et délivre son complice. Sentenza abat, avec un égal sang-froid, l'homme qu'il devait tuer moyennant récompense, et celui qui l'avait mandaté pour cette exécution. Après s'être séparés, Tuco et Joe reforment leur association pour s'emparer d'un fabuleux butin. Mais Sentenza est lui aussi sur le coup. Une course contre la montre s'engage alors pour dénicher l'emplacement du magot. Joe, dit "Blondin", finit par être trahi par son "vieil ami" Tuco... - Critique : En pleine guerre de Sécession, trois hommes se disputent une cargaison d’or : Sentenza, la Brute, qui tue sans états d’âme ; Tuco, le Truand, truculent ; et Blondin, alias l’homme sans nom, le Bon… Avec ce film, Sergio Leone clôt sa trilogie spaghetti. L’Ouest, terre sans morale. Tous pourris, y compris l’ami Eastwood, qui a mis au point avec le Truand, dont la tête est mise à prix, un numéro très lucratif : il l’arrête, touche la prime et le libère aussitôt, partageant l’argent de la justice… Leone dit aussi sa haine de la guerre. Mais c’est dans la mise en forme qu’il est décidément le plus novateur. Son style n’a pas pris une ride : utilisation brillante de l’écran large, dilution du temps par un montage savant. Le règlement de comptes final, un duel à trois dans un cimetière, est un modèle du genre.

Année : 1966

Avec : Antonio Casas, Bartho John, Clint Eastwood, Eli Wallach, Giuffrè Aldo, Lee Van, Livio Lorenzon, Mario Brega, Petito Enzo, Pistilli Luigi, Rassimov Rada

Récemment en septembre
 

Sully

Télévision : 23 septembre à 21:00-22:50 sur TF1 Séries Films

film : drame

Chesley "Sully" Sullenberger, qui a des milliers d'heures de vol à son actif, prend les commandes de l'Airbus A320 du vol 1549 d'US Airways, avec 155 personnes à bord. Tout se déroule bien jusqu'au moment où des oiseaux font exploser les deux réacteurs. Sully avertit la tour de contrôle afin de trouver une piste où atterrir, mais se rend vite compte qu'il doit envisager une autre solution. L'avion finit sa course dans l'Hudson. Aucune victime n'est à déplorer. Grâce à son sang-froid, Sully est célébré en héros. Une commission d'enquête met pourtant à mal son statut en se demandant si le pilote a pris la bonne décision... - Critique : C’est une histoire qui se joue en moins de quatre minutes. Clint Eastwood en fait un film captivant d’une heure et demie, sans le moindre remplissage. L’enflure, il ne connaît pas. Il a toujours préféré la rigueur du classicisme, une forme de sobriété efficace qu’on retrouve chez ce commandant Chesley Sullenberger, alias Sully. Le 15 janvier 2009, à la suite d’un choc avec une nuée d’oies sauvages, le vol 1549 de l’US Airways perd ses deux moteurs peu après son décollage de l’aéroport LaGuardia, à New York. Devant l’impossibilité de se poser sur une piste proche, le commandant décide d’un amerrissage d’urgence sur le fleuve Hudson. Miracle : tous les passagers et le personnel de bord en sortent sains et saufs. Sully est un sauveur. Pourtant, les assureurs jugent qu’il a été imprudent et qu’il aurait eu le temps de poser l’appareil. Une enquête est menée, des avocats sont appelés, un passage devant une commission est prévu. Toute cette partie procédurière, méconnue, Eastwood la reconstitue aussi bien que l’amerrissage, montré à plusieurs reprises avec un élément en plus chaque fois : phobiques de l’avion s’abstenir ! À travers Sully, le cinéaste s’intéresse une fois encore à la notion d’héroïsme, en la relativisant, en pointant paradoxalement son caractère de « normalité ». « On a fait notre job », dit Sully. ­Manière de dire que l’héroïsme existe surtout grâce à un collectif.

Année : 2016

Avec : Aaron Eckhart, Adler Max, Ann Cusack, Anna Gunn, Autumn Reeser, Chris Bauer, Ferrara Jerry, Holt McCallany, Jeff Kober, Mahaffey Valerie, Sam Huntington, Tom Hanks

Récemment en septembre
 

Killers of the Flower Moon

Télévision : 23 septembre à 02:49-06:08 sur Canal +

film : drame historique

Durant les années 1920, dans l'Oklahoma, le peuple amérindien Osage a fait fortune grâce à ses terres qui regorgent de gisements de pétrole. Cette abondance d'or noir attise la convoitise des prospecteurs blancs qui souhaitent s'accaparer une part de ce juteux filon. Au fil des mois, plusieurs membres de la tribu sont assassinés. Faute d'enquête sérieuse sur ces homicides, de nombreux Indiens prennent peur et fuient la réserve pour s'installer en ville, à l'image de Mollie et de son époux blanc, Ernest Burkhart. Ce n'est que lorsque Mollie fera directement appel au président Coolidge que le FBI sera envoyé sur place pour enquêter... - Critique : La tragédie des Indiens osage a connu une parenthèse enchantée, digne d’une fable. Si incroyable qu’on pourrait la croire sortie de l’esprit de Quentin Tarantino, qui n’aime rien tant que réinventer l’histoire pour réparer des injustices de masse. Chassé du Kansas à la fin du XIXᵉ siècle au profit des colons blancs, ce peuple amérindien fut relégué dans un coin aride de l’Oklahoma. Une terre stérile de laquelle, ô miracle !, ont jailli un beau jour des geysers d’or noir. Grâce à ce gisement de pétrole, qui fut le plus important des États-Unis, les Indiens osage devinrent extraordinairement riches. Tels des nababs, ils possédaient de vastes propriétés, employaient des domestiques blancs et paradaient en ville dans les automobiles les plus rutilantes. C’est précisément ce tableau fabuleux que l’on découvre au début du film, en même temps qu’Ernest Burkhart (Leonardo DiCaprio). À sa descente du train, ce petit Blanc, revenu de la guerre au lendemain de l’armistice de 1918, a l’air un peu ahuri par le spectacle surréel s’offrant devant lui. Ce pseudo-héros (il ne portait pas d’armes, seulement les ustensiles du cuistot) est attendu par son oncle, William Hale (Robert De Niro), qui le reçoit dans son grand manoir. Riche fermier qui a fait fortune dans l’élevage du bétail, le vieil homme fait montre d’une bonhomie taquineuse. Il prend son temps pour expliquer la situation de la région, présenter la civilisation osage, qu’il dit admirer et dont il se sent proche. Preuve de son attachement, il a appris leur langue, assiste à leurs fêtes et leur fait toutes sortes de dons, s’affichant comme leur mascotte. Au cours de l’entretien, l’oncle recommande d’ailleurs chaudement à son neveu de se trouver une belle « millionnaire rouge », ce qui lui assurerait une excellente situation. Docile, Ernest la trouve assez vite, grâce à son activité de chauffeur de taxi. C’est en la transportant à plusieurs reprises qu’il fait sa connaissance. Elle s’appelle Molly Kyle (Lily Gladstone), elle a un port de reine, une parole de cheffe sage. À côté d’elle, le nouvel arrivant semble fruste, mal dégrossi mais il est touché. Elle le sent. Grâce à elle, il s’amende et va s’enrichir. Pas seulement financièrement, espère-t-on. Cette histoire d’amour aberrant est le cœur vibrant mais masqué de cette fresque. Masqué car, entre-temps, le mal est apparu et s’est installé au premier plan. La richesse des osage suscitant les convoitises et ravivant des colères, la communauté est peu à peu frappée par une série de meurtres atroces. C’est ce « règne de la terreur » au début des années 1920, tout un pan d’histoire enfouie, que l’écrivain journaliste David Grann a déterré dans son enquête magistrale, La Note américaine, ouvrage décisif à l’origine du film. Les multiples ramifications (historiques, criminelles, policières, économiques) de Killers of the Flower Moon font qu’il dépasse le genre strict du western pour devenir, entre autres, un film de mafia, spécialité de Martin Scorsese. Mais assez loin de la violence incontrôlable, baroque, bestiale, des Affranchis. Car les crimes sont ici montrés de manière sèche. Et surtout, le « parrain » local est nettement plus calculateur, démoniaque, machiavélique. Il s’agit de William Hale, celui-là même qu’on présentait plus haut comme l’oncle bonhomme. Dans ce rôle d’ordure accomplie dissimulée sous l’apparence du bien, Robert De Niro livre une grande performance. Supérieure sans doute à celle de Leonardo DiCaprio, qui a tendance à surjouer et se répéter, exposant le même masque grimaçant à la Brando. À sa décharge, le personnage qu’il incarne est un homme aveuglé, enlisé dans sa bêtise, piégé comme un enfant terrifié. Le mouvement du film consiste à le faire accéder in extremis à une forme de lucidité, mais trop tard pour lui. Le long processus aboutit à la naissance tragique d’une conscience, synonyme, en l’occurrence, de mauvaise conscience. Malgré sa durée un peu décourageante, Killers of the Flower Moon est un film captivant de bout en bout, sans être électrique ni survolté, comme Casino. Son rythme fluide et enveloppant le rapproche d’un classicisme à la Clint Eastwood. C’est par son ampleur thématique, sa peinture familiale (Molly et ses sœurs), ses relances de l’action par de nouveaux enjeux — comme l’investigation policière menée par le FBI naissant, dans le dernier tiers —, qu’il passionne. Tout en virant peu à peu au crépuscule et à l’obscurité, à mesure que la conspiration prend des allures dantesques. Le gisement d’or noir rime avec gisants. L’enfer est ici la mort à petit feu, le lent empoisonnement, la descente progressive vers les ténèbres. Reste alors un terrible gâchis : celui d’un immense amour à la fois vécu, manqué et massacré.

Année : 2023

Avec : Brendan Fraser, Cara Jade Myers, Jason Isbell, Jesse Plemons, John Lithgow, Leonardo DiCaprio, Lily Gladstone, Michael Arnold, Robert De, Scott Shepherd, Tantoo Cardinal, Tatanka Means, William Belleau

Récemment en septembre
 

Killers of the Flower Moon

Télévision : 23 septembre à 02:48-06:08 sur Canal +

film : drame historique

Durant les années 1920, dans l'Oklahoma, le peuple amérindien Osage a fait fortune grâce à ses terres qui regorgent de gisements de pétrole. Cette abondance d'or noir attise la convoitise des prospecteurs blancs qui souhaitent s'accaparer une part de ce juteux filon. Au fil des mois, plusieurs membres de la tribu sont assassinés. Faute d'enquête sérieuse sur ces homicides, de nombreux Indiens prennent peur et fuient la réserve pour s'installer en ville, à l'image de Mollie et de son époux blanc, Ernest Burkhart. Ce n'est que lorsque Mollie fera directement appel au président Coolidge que le FBI sera envoyé sur place pour enquêter... - Critique : La tragédie des Indiens osage a connu une parenthèse enchantée, digne d’une fable. Si incroyable qu’on pourrait la croire sortie de l’esprit de Quentin Tarantino, qui n’aime rien tant que réinventer l’histoire pour réparer des injustices de masse. Chassé du Kansas à la fin du XIXᵉ siècle au profit des colons blancs, ce peuple amérindien fut relégué dans un coin aride de l’Oklahoma. Une terre stérile de laquelle, ô miracle !, ont jailli un beau jour des geysers d’or noir. Grâce à ce gisement de pétrole, qui fut le plus important des États-Unis, les Indiens osage devinrent extraordinairement riches. Tels des nababs, ils possédaient de vastes propriétés, employaient des domestiques blancs et paradaient en ville dans les automobiles les plus rutilantes. C’est précisément ce tableau fabuleux que l’on découvre au début du film, en même temps qu’Ernest Burkhart (Leonardo DiCaprio). À sa descente du train, ce petit Blanc, revenu de la guerre au lendemain de l’armistice de 1918, a l’air un peu ahuri par le spectacle surréel s’offrant devant lui. Ce pseudo-héros (il ne portait pas d’armes, seulement les ustensiles du cuistot) est attendu par son oncle, William Hale (Robert De Niro), qui le reçoit dans son grand manoir. Riche fermier qui a fait fortune dans l’élevage du bétail, le vieil homme fait montre d’une bonhomie taquineuse. Il prend son temps pour expliquer la situation de la région, présenter la civilisation osage, qu’il dit admirer et dont il se sent proche. Preuve de son attachement, il a appris leur langue, assiste à leurs fêtes et leur fait toutes sortes de dons, s’affichant comme leur mascotte. Au cours de l’entretien, l’oncle recommande d’ailleurs chaudement à son neveu de se trouver une belle « millionnaire rouge », ce qui lui assurerait une excellente situation. Docile, Ernest la trouve assez vite, grâce à son activité de chauffeur de taxi. C’est en la transportant à plusieurs reprises qu’il fait sa connaissance. Elle s’appelle Molly Kyle (Lily Gladstone), elle a un port de reine, une parole de cheffe sage. À côté d’elle, le nouvel arrivant semble fruste, mal dégrossi mais il est touché. Elle le sent. Grâce à elle, il s’amende et va s’enrichir. Pas seulement financièrement, espère-t-on. Cette histoire d’amour aberrant est le cœur vibrant mais masqué de cette fresque. Masqué car, entre-temps, le mal est apparu et s’est installé au premier plan. La richesse des osage suscitant les convoitises et ravivant des colères, la communauté est peu à peu frappée par une série de meurtres atroces. C’est ce « règne de la terreur » au début des années 1920, tout un pan d’histoire enfouie, que l’écrivain journaliste David Grann a déterré dans son enquête magistrale, La Note américaine, ouvrage décisif à l’origine du film. Les multiples ramifications (historiques, criminelles, policières, économiques) de Killers of the Flower Moon font qu’il dépasse le genre strict du western pour devenir, entre autres, un film de mafia, spécialité de Martin Scorsese. Mais assez loin de la violence incontrôlable, baroque, bestiale, des Affranchis. Car les crimes sont ici montrés de manière sèche. Et surtout, le « parrain » local est nettement plus calculateur, démoniaque, machiavélique. Il s’agit de William Hale, celui-là même qu’on présentait plus haut comme l’oncle bonhomme. Dans ce rôle d’ordure accomplie dissimulée sous l’apparence du bien, Robert De Niro livre une grande performance. Supérieure sans doute à celle de Leonardo DiCaprio, qui a tendance à surjouer et se répéter, exposant le même masque grimaçant à la Brando. À sa décharge, le personnage qu’il incarne est un homme aveuglé, enlisé dans sa bêtise, piégé comme un enfant terrifié. Le mouvement du film consiste à le faire accéder in extremis à une forme de lucidité, mais trop tard pour lui. Le long processus aboutit à la naissance tragique d’une conscience, synonyme, en l’occurrence, de mauvaise conscience. Malgré sa durée un peu décourageante, Killers of the Flower Moon est un film captivant de bout en bout, sans être électrique ni survolté, comme Casino. Son rythme fluide et enveloppant le rapproche d’un classicisme à la Clint Eastwood. C’est par son ampleur thématique, sa peinture familiale (Molly et ses sœurs), ses relances de l’action par de nouveaux enjeux — comme l’investigation policière menée par le FBI naissant, dans le dernier tiers —, qu’il passionne. Tout en virant peu à peu au crépuscule et à l’obscurité, à mesure que la conspiration prend des allures dantesques. Le gisement d’or noir rime avec gisants. L’enfer est ici la mort à petit feu, le lent empoisonnement, la descente progressive vers les ténèbres. Reste alors un terrible gâchis : celui d’un immense amour à la fois vécu, manqué et massacré.

Année : 2023

Avec : Brendan Fraser, Cara Jade Myers, Jason Isbell, Jesse Plemons, John Lithgow, Leonardo DiCaprio, Lily Gladstone, Michael Arnold, Robert De, Scott Shepherd, Tantoo Cardinal, Tatanka Means, William Belleau

Récemment en septembre
 

American Sniper

Netflix : 20 septembre

Tireur d’élite des Navy SEAL, Chris Kyle est envoyé en Irak dans un seul but : protéger ses camarades. Sa précision chirurgicale sauve d’innombrables vies humaines sur le champ de bataille et, tandis que les récits de ses exploits se multiplient, il décroche le surnom de « La Légende ». Cependant, sa réputation se propage au-delà des lignes ennemies, si bien que sa tête est mise à prix et qu’il devient une cible privilégiée des insurgés. Malgré le danger, et l’angoisse dans laquelle vit sa famille, Chris participe à quatre batailles décisives parmi les plus terribles de la guerre en Irak, s’imposant ainsi comme l’incarnation vivante de la devise des SEAL : « Pas de quartier ! ». Mais en rentrant au pays, Chris prend conscience qu’il ne parvient pas à retrouver une vie normale.

De : Clint Eastwood

Avec : Bradley Cooper, Sienna Miller, Kyle Gallner, Cole Konis, Ben Reed, Elise Robertson, Keir O'Donnell

Récemment en juin
 

Le 15H17 pour Paris

Prime Video : 4 juin

Dans la soirée du 21 août 2015, le monde, sidéré, apprend qu'un attentat a été déjoué à bord du Thalys 9364 à destination de Paris. Une attaque évitée de justesse grâce notamment à trois Américains qui voyageaient en Europe. Le film s'attache à leur parcours et revient sur la série d'événements qui les ont amenés à se retrouver à bord de ce train. Tout au long de cette terrible épreuve, leur amitié d'une force inouïe leur a permis de sauver la vie des passagers…

De : Clint Eastwood

Avec : Ray Corasani, Spencer Stone, Anthony Sadler, Alek Skarlatos, Judy Greer, Jenna Fischer, William Jennings

Récemment en mai
 

American Sniper (Édition collector 4K Ultra HD + ...

DVD/Blu-ray : 29 mai

Editeur : Warner Bros. Entertainment France

Année : 2014

De : Clint Eastwood

Avec : Bradley Cooper, Sienna Miller, Luke Grimes, Jake McDorman, Kevin Lacz, Cory Hardrict

Récemment en mai
 

Le Bon, la Brute et le Truand

Prime Video : 24 mai

Pendant la guerre de Sécession, Tuco et Joe se lancent à la recherche d'un coffre contenant 200 000 dollars en pièces d'or volés à l'armée sudiste. Ayant des indices complémentaires sur la cache, chacun a besoin de l'autre. Mais un troisième homme entre dans la course : Sentenza, un tueur qui ne recule devant rien pour parvenir à ses fins.

De : Sergio Leone

Avec : Clint Eastwood, Eli Wallach, Lee Van Cleef, Aldo Giuffrè, Luigi Pistilli, Rada Rassimov, Enzo Petito

Récemment en mai
 

Machine

Prime Video : 24 mai

Une jeune femme à la silhouette frêle, le visage dissimulé sous un épais sweat à capuche descend sur le quai d’une petite gare de province. Elle est venue se cacher : une unité de commandos de la DRSD est à ses trousses. Elle hérite du surnom de "Machine" et d’un poste à la maintenance de la chaîne de production de l’usine d’électroménager. Mais la menace de délocalisation plane dans ce dernier bastion industriel et celle qui voulait faire profil bas se retrouve prise dans les feux de la révolte qui anime bientôt les ouvriers. Ce que ne savent ni les actionnaires coréens, ni l’émissaire du gouvernement, ni la préfète, ni la patronne des syndicalistes, c’est que cette petite intérimaire, avec ses dreadlocks et son attitude à la Clint Eastwood, est une ancienne des forces spéciales, rompue aux arts martiaux et au maniement des armes. Du combat solitaire au combat solidaire, Machine, qui sait déjà se battre, va apprendre à lutter.

De : Thomas Bidegain, Fred Grivois

Avec : Margot Bancilhon, JoeyStarr, Alysson Paradis, Sébastien Lalanne, Michaël Abiteboul, Guillaume Labbé, Solène Rigot

Récemment en avril
 

Pendez-les haut et court (Édition Collection ...

DVD/Blu-ray : 29 avril

Editeur : Sidonis Calysta

Année : 1968

De : Ted Post

Avec : Clint Eastwood, Inger Stevens, Ed Begley, Pat Hingle, Ben Johnson, Charles McGraw, Ruth White, Bruce Dern, Dennis Hopper

Récemment en avril
 

Pendez-les haut et court (Édition Collection ...

DVD/Blu-ray : 12 avril

Editeur : Sidonis Calysta

Année : 1968

De : Ted Post

Avec : Clint Eastwood, Inger Stevens, Ed Begley, Pat Hingle, Ben Johnson, Charles McGraw, Ruth White, Bruce Dern, Dennis Hopper